Matériel agricole en commun - « Nous sommes passés de la copropriété à la société en nom collectif »
Agriculteur à Chaussy dans le Loiret, Florent Guilloteau est convaincu par les intérêts techniques et économiques de partager les machines agricoles avec d'autres exploitants. Il a d'abord travaillé avec des outils achetés en copropriété avant de créer, avec un ami agriculteur, une société en nom collectif pour gérer le parc de matériels qu'ils utilisent en commun.
Agriculteur à Chaussy dans le Loiret, Florent Guilloteau est convaincu par les intérêts techniques et économiques de partager les machines agricoles avec d'autres exploitants. Il a d'abord travaillé avec des outils achetés en copropriété avant de créer, avec un ami agriculteur, une société en nom collectif pour gérer le parc de matériels qu'ils utilisent en commun.

« Rapidement après mon installation en 2007, j’ai pratiqué l’entraide avec un ami qui avait son exploitation à deux kilomètres de la mienne. Nos parents vieillissaient, nous avions tous les deux besoin de main-d’œuvre, précise Florent Guilloteau, agriculteur à Chaussy dans le Loiret. De fil en aiguille, à partir de 2012, nous avons acheté du matériel en commun, à proportion de nos surfaces respectives. Il est plus confortable et efficace d’avoir des machines performantes dimensionnées pour deux exploitations que pour une. À deux nous travaillons plus vite que seul. D’ailleurs, sans ce gain de temps, je n’aurais pas pu m’engager syndicalement. L’initiative des achats vient de celui qui en a le plus besoin. »
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La SNC est propriétaire du matériel agricole
En 2019, les deux amis agriculteurs ont poussé plus loin la copropriété de matériel en constituant ensemble une société en nom collectif (SNC), toujours à proportion de leurs surfaces. La société est propriétaire du matériel, c’est elle qui l’achète, l’assure, paye ses frais d’entretien et de réparation et le vend quand ils n'en veulent plus. « La société facture à nos fermes respectives des prestations de travaux. Il arrive que, pour dépanner un copain ou un voisin, la société facture aussi à un tiers, mais ce n’est pas l’objectif, car elle n’a pas vocation à devenir entreprise de travaux agricoles. Nous n’avons gardé comme outils sur nos fermes que le pulvérisateur pour des raisons réglementaires et le système d’irrigation attaché à nos parcelles. Le matériel était plutôt stocké chez mon collègue au début et depuis que j’ai construit un hangar il y en a sur les deux fermes. »
L'entretien et l'administratif répartis entre les deux associés
Les deux exploitants sont complémentaires. Florent Guilloteau s'occupe plus de l’entretien et son ami gère les papiers. « Une fois sur le tracteur, je déchaume chez lui, comme chez moi. Nous ne comptons pas nos heures, nous n’avons pas de planning partagé, notre collaboration est peu formalisée, en dehors des obligations du droit des sociétés. »