Les pulvés automoteurs prennent de la voie et de la hauteur
Les pulvérisateurs automoteurs à voie variable hydraulique présentent l’avantage de s’adapter aux différents interlignes, afin de ne pas rouler sur la végétation. Ceux équipés de la garde au sol ajustable permettent en plus de passer au-dessus des cultures les plus hautes sans les abîmer.
Les pulvérisateurs automoteurs à voie variable hydraulique présentent l’avantage de s’adapter aux différents interlignes, afin de ne pas rouler sur la végétation. Ceux équipés de la garde au sol ajustable permettent en plus de passer au-dessus des cultures les plus hautes sans les abîmer.
Comme les cultures ne sont pas toutes implantées avec le même interligne, les pulvérisateurs à voie fixe ne donnent parfois pas d’autre solution que de rouler sur la végétation et de l’endommager. Pour s’affranchir de ce problème pénalisant le rendement, il est possible, sur la plupart des appareils traînés ou automoteurs, de modifier manuellement la voie, mais cette opération est peu envisageable au quotidien. Heureusement, certains constructeurs de pulvés automoteurs se démarquent en proposant le réglage hydraulique piloté depuis la cabine. Grâce à cette fonctionnalité, l’appareil gagne en polyvalence en passant, par exemple, rapidement d’un champ de pommes de terre à une parcelle de blé, ou tout simplement d’une exploitation à une autre. Il lui est aussi facile de respecter le gabarit routier en rétractant ses essieux ou le châssis, selon la conception. Sur certains modèles, le mécanisme autorise également un réglage indépendant des voies avant et arrière, afin de limiter le tassement en répartissant la charge sur une plus grande largeur, lors des interventions de pré-levée, par exemple.
Survoler les cultures
Pour garantir des passages sans abîmer les cultures hautes comme le maïs et le tournesol, certains automoteurs intègrent le réglage hydraulique de la garde au sol. Le dégagement sous châssis, de 1,20 à 1,30 m en position basse, s’ajuste alors jusqu’à 2,10 m, selon les modèles. Cette hauteur est souvent conditionnée par une voie minimale à respecter, plus large que la normale, pour assurer la stabilité de l’ensemble en position la plus haute. Pour la garde au sol variable, comme pour le réglage hydraulique de la voie, les constructeurs retiennent des solutions différentes et tous ne proposent pas ces dispositifs. Les appareils à transmission hydromécanique ne sont pas éligibles à ces systèmes en raison de leurs ponts moteurs rigides. La présence d’une transmission hydrostatique à moteurs-roues hydrauliques est la configuration la plus favorable au montage d’un mécanisme de surélévation.
Horsch agit sur la suspension
Horsch propose uniquement le réglage de la garde au sol sur ses automoteurs Leeb 6.300 et 7.300 PT, de 6 000 et 7 400 l. Il agit sur la course du vérin de la suspension à double triangulation au niveau de chaque roue. Cette solution permet de gagner environ 20 cm de hauteur par rapport au dégagement de 1,25 m en mode route (suivant les pneumatiques). Les prochains appareils du constructeur allemand intégreront un système de voie et de hauteur variables, mais aucune information n’est encore disponible quant au procédé utilisé et à la date de sortie. Le pulvé automoteur Rogator de Fendt profite également de suspensions indépendantes à double triangulation. Celles-ci reçoivent chacune un vérin dont la course permet de modifier le dégagement sous châssis sur une plage de hauteur de 45 cm entre 0,75 et 1,20 m. Le Rogator bénéficie en plus en option de la voie variable hydraulique (1,80 à 2,25 m), grâce à des essieux coulissants. L’Italien Bargam propose une voie paramétrable manuellement et une garde au sol ajustable hydrauliquement jusqu’à 2,10 m avec son automoteur Grimac-J. Le mécanisme de réglage utilise, au niveau de chaque roue, deux vérins et deux tiges coulissantes de guidage. John Deere ne monte que le réglage de la voie sur une course de 70 cm, dans une plage allant de 1,87 à 2,86 m. Cette fonctionnalité, équipant les modèles R4140i et R4150i (4 000 et 5000 l), utilise des essieux coulissants actionnés par des vérins hydrauliques. Elle autorise un réglage symétrique ou asymétrique, afin que les roues avant et arrière ne passent pas au même endroit. Artec équipe également le pulvé H40 d’essieux coulissants (voie variable de 2,20 à 2,70 m ou de 2,50 à 3 m). Sur cet automoteur, il abandonne la transmission hydromécanique des F40 et R40 au profit de quatre moteurs-roues hydrauliques.
Quatre valeurs de voie mémorisables chez Hardi-Evrard
Lemken dote en option l’automoteur Nova 14 du réglage hydraulique en continu de la voie de 1,80 à 2,30 m, depuis la cabine, grâce des essieux coulissants. Pour la garde au sol variable de 1,20 à 1,60 m, la firme allemande équipe la suspension hydropneumatique de guides et de vérins hydraulique plus longs. Les pulvérisateurs Hardi et Evrard Alpha evo, équipés de la suspension pneumatique FloatRide, accèdent en option à la voie variable hydraulique. Ce dispositif utilise des essieux coulissants et présente une course d’un mètre. Plusieurs plages de réglages sont disponibles en fonction des pneumatiques et des jantes : 1,74 à 2,74 m pour la première et de 2,02 à 3,02 m pour la dernière. La compatibilité isobus de l’option voie variable des automoteurs Alpha, à compter de septembre 2020, permettra notamment de mémoriser quatre écartements : mini, maxi, routier et différent entre l’avant et l’arrière. Berthoud et Tecnoma, deux marques du groupe Exel Industries qui partagent la même cellule motrice, retiennent aussi un système d’essieux coulissants par vérins hydrauliques pour ajuster la voie sur une course de 45 à 70 cm, en fonction des capacités de cuve. Elles comptent toutes les deux un seul modèle à cabine centrale de 4 200 l accédant au réglage hydraulique de la garde au sol sur une plage allant de 1,25 à 1,80 m. Le mécanisme, plutôt simple, utilise un jambage articulé, qui se déploie ou se replie à l’aide d’un vérin hydraulique.
Agrifac corrige en dévers
Agrifac et Amazone retiennent sur leurs pulvés automoteurs une conception de châssis assez similaire : deux demi-châssis longitudinaux reliés au centre par une poutre tubulaire en position transversale. Ce principe simplifie le réglage hydraulique de la voie, car il suffit de faire coulisser les parties latérales autour de l’axe porteur. Chez Amazone, le Pantera 4503 (4 500 l), à garde au sol fixe de 1,20 m, est disponible en deux configurations de voie réglable : 1,80 à 2,40 m ou 2,25 à 3 m. Le modèle 4503-H profite en plus du réglage hydraulique de la garde au sol, via un vérin associé à deux coulisseaux au niveau de chaque roue. Sa voie varie de 1,80 à 2,40 m avec un dégagement sous châssis de 1,25 m et s’ajuste de 2,10 à 2,60 m à une hauteur de 1,70 m. De son côté, Agrifac, avec son châssis Stabilo Plus, propose aussi systématiquement la voie variable sur ses automoteurs Condor. Avec une garde au sol fixe de 1,20 m, la voie s’ajuste de 1,5 à 2,5 m ou de 2,25 à 3,2 m. Avec une hauteur de 1,30 ou 1,50 m, deux plages de voies sont possibles sur le Condor Endurance 2 : de 2,25 à 3,2 m et de 2,6 à 3,6 m. Le plus technique, le Condor Clearance concilie voie (1,90 à 2,60 m ou 2,25 à 3,20 m) et hauteur variables (1,30 à 2 m), deux fonctionnalités indépendantes. Cet automoteur, en version MountainMaster, présente la particularité de compenser les dévers, en pilotant unilatéralement le mécanisme de réglage de la garde au sol composé pour chaque roue d’un vérin hydraulique et d’un coulisseau.