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Les bons conseils pour bien travailler avec son semoir en ligne

Le bon fonctionnement d’un semoir en ligne repose autant sur l’application des réglages que sur la qualité de la maintenance. Un entretien insuffisant est souvent responsable de mauvais résultats.

 

Semoir mécanique - Le contrôle du débit à répéter

 

Le réglage de la distribution d’un semoir mécanique est relativement simple et ne peut s’effectuer qu’avec l’indispensable notice d’utilisation. Il faut d’abord, en fonction de la taille des graines, respecter l’ouverture préconisée des trappes de fond de trémie. Ces trappes s’actionnent manuellement et s’utilisent aussi pour fermer un rang sur deux. Les clapets de fond, situés sous chaque bobine de dosage, se règlent aussi en fonction de la taille de la semence. Maintenus chacun en place par un ressort, ils garantissent l’écoulement correct des graines en les plaquant sur la partie inférieure des roues à ergots ou à cannelures. Leur levier de réglage possède plusieurs positions (7 chez Sulky), dont une pour la vidange de la trémie. Ces clapets méritent un contrôle annuel de leur écartement par rapport à la roue doseuse : 6 mm chez Sulky par exemple. « Le non-respect de ce réglage est une des causes de défaut de dosage », précise Pascal Brault, responsable service clients chez Sulky.

Régime pour les doseurs à ergots, cylindrée pour les cannelures

Les autres paramétrages changent en fonction du type de doseur. Avec une distribution à cannelures, l’appareil compte généralement une boîte à deux voire trois vitesses, à sélectionner en fonction du type de semences et de la quantité par hectare souhaitée. Le réglage du débit demande ensuite d’ajuster la cylindrée des doseurs à cannelures en déplaçant un levier gradué les obstruant plus ou moins. Avec les distributions à ergots, chaque roue doseuse se compose de deux éléments reliés entre eux par un axe. Pour les graines normales et grosses, les deux bobines sont actives. Pour les petites graines, il faut déplacer manuellement chaque axe, afin de conserver uniquement opérationnelle la partie la plus fine pourvue de petites dentures. Le débit s’ajuste ensuite en réglant la vitesse de rotation de la distribution à ergots en agissant sur le variateur, selon les indications de la notice.

100 tours de manivelle pour l’amorçage

 

Après avoir préréglé la distribution, l’étalonnage du débit est indispensable. Il s’effectue avec une quantité minimale de semences en trémie : 150 kg de grosses graines ou 5 kg de petites chez Sulky. Il demande de poser les augets récupérateurs sous la trémie et de s’assurer que le système de jalonnage mécanique de post-levée ne soit pas actif. Avant toute mesure, il est impératif d’amorcer les doseurs en réalisant plusieurs tours de manivelle : 100 tours minimum avec les petites graines et 25 tours avec les grosses chez Sulky. « Il est important de respecter la consigne d’amorçage, afin que la distribution se rode du produit enrobant la semence », précise Pascal Brault. À la suite de cette étape et après avoir vidé les augets, la phase de contrôle de débit peut démarrer en respectant le nombre de tours de manivelle préconisé en fonction de la largeur de travail : 50 tours au rythme d’un par seconde pour un semoir de trois mètres chez Sulky (37,5 pour un modèle de quatre mètres). La quantité recueillie est parfois à multiplier par un coefficient fourni par le constructeur. Par exemple, chez Sulky, il faut multiplier par 40, afin d’obtenir le dosage par hectare. Si la valeur obtenue est différente de la dose souhaitée, une réglette ou un disque permettent d’ajuster les réglages, soit en agissant sur le variateur des distributions à ergots, soit en modifiant la cylindrée des doseurs sur les modèles à cannelures. Sulky conseille de refaire le contrôle du débit après correction et de le renouveler après un hectare.

Semoir pneumatique - La facilité d’étalonnage du monodoseur

La conception des distributions des semoirs en ligne pneumatiques est très proche d’une marque à l’autre. Elle utilise généralement un seul doseur de grand diamètre animé par un moteur électrique. Certains constructeurs, comme Sulky et Alpego, retiennent un seul cylindre à cannelure et font varier sa cylindrée manuellement ou électriquement en déplaçant un élément obturateur à l’aide d’une manivelle associée à une réglette graduée. D’autres fabricants demandent de changer le rotor en fonction de la quantité par hectare cible. Par exemple, Horsch dispose d’un doseur accueillant jusqu’à 8 rotors pour des cylindrées allant de 30 à 800 cm3. Amazone propose trois bobines correspondant à trois plages de dosage : inférieure à 15 kg/ha pour les petites graines, inférieure à 150 kg pour les graines de taille moyenne et supérieure à 140 kg/ha pour les graines normales.

Le contrôle du débit assisté

 

L’intégration de moteurs électriques pour animer les doseurs simplifie l’étape d’étalonnage. Il suffit de renseigner sur le terminal le dosage par hectare souhaité et de lancer la procédure à l’aide du bouton ou de la console située à proximité de la distribution. Cette phase est toujours précédée d’un amorçage. Chez Sulky, elle doit durer au moins cinq secondes, sous peine de ne pas obtenir un bon étalonnage. Le poids de semence recueilli lors de l’essai est à rentrer dans le terminal, qui, selon le niveau d’équipement, ajuste automatiquement les réglages ou donne la valeur à appliquer sur la réglette agissant sur la cylindrée du doseur.

Garder la tête de répartition propre

 

Le bon fonctionnement d’un semoir à distribution pneumatique ne repose pas uniquement sur l’étalonnage. Situé sous l’unité de dosage, le tube diffuseur équipé d’un venturi, qui réceptionne les graines, doit être maintenu propre. L’accumulation d’impuretés y conduit parfois à la germination de la semence durant la période d’inactivité. Si c’est le cas, l’amas se détache à la remise en route sous l’effet de la soufflerie et vient obstruer un ou plusieurs orifices de la tête de répartition. « Il est indispensable de nettoyer régulièrement la tête de répartition, afin que tous les rangs soient correctement alimentés. Il est d’ailleurs fréquent de retrouver des bouchons de paille, notamment avec les semences fermières, et même des petites sangles de big bag obstruant plusieurs sorties », constate le service après-vente Sulky.

Un flux d’air constant

 

Le bon transport des graines depuis le doseur vers les éléments semeurs passe par un bon régime de rotation de la turbine entraînée hydrauliquement. « L’idéal est de disposer d’un tracteur pourvu d’un circuit hydraulique avec régulation du débit et de la charge, afin de maintenir une vitesse de rotation constante », souligne Pascal Brault. La turbine est généralement munie d’un volet gérant l’admission d’air, à régler selon la taille des graines. Un flux trop faible peut engendrer une mauvaise répartition ou un bouchage dans la tête de répartition. À l’inverse, un flux trop élevé peut entraîner des rebonds de graines en fond de sillon, notamment pour les semences de petite taille comme le colza.

Ligne de semis - Les réglages à affiner en fonction de la préparation du sol

 

Le réglage de la ligne de semis diffère selon la conception. La plus simple, à socs traînants, est adaptée aux terrains préalablement travaillés, après labour par exemple. Elle s’ajuste en pression pour pénétrer plus ou moins en fonction de la finesse de la préparation. Plus à l’aise en présence de débris végétaux, les rampes à simples ou doubles disques, montés sur des monobras présentent généralement les mêmes réglages à affiner selon la portance du sol. Elles peuvent être complétées de roues plombeuses qui contrôlent la profondeur et garantissent un bon rappuyage terre graine. Cette roue se révèle peu adaptée en conditions pierreuses. Il est aussi recommandé de la retirer en conditions humides, car son bandage se charge de terre et fausse la profondeur de semis. Les lignes de semis les plus évoluées bénéficient d’éléments à doubles disques, montés sur parallélogramme et pourvus de roues plombeuses, qui garantissent le bon respect de la profondeur de travail et un bon suivi du sol. La profondeur s’ajuste généralement en pivotant le châssis de la barre de semis autour de son support.

L’influence de la herse arrière

 

Les lignes de semis sont souvent suivies d’une herse peigne dont le rôle est de niveler la surface du sol. Cet équipement en version à dents droites est adapté aux terres exemptes de résidus en surface. La variante à dents niveleuses ou courbées est conseillée en présence de débris végétaux. Ces herses peignes se règlent en inclinaison pour ajuster l’agressivité et en pression pour ramener plus ou moins de terre sur le sillon.

Maintenir le bon interligne

 

L’entretien des éléments d’enterrage débute par le remplacement des pièces d’usure, à l’instar des socs, des disques, des paliers, des rasettes, des racleurs et des roues plombeuses. Les bras supportant les socs ou les disques semeurs sont reliés au châssis par des axes bagués. L’absence de jeu au niveau de ces articulations garantit le respect du bon interligne. Il mérite alors d’être contrôlé, afin de semer avec le bon écartement, un critère des plus importants s’il est prévu d’intervenir avec une bineuse.

 

 

Les rongeurs responsables d’erreurs de dosage

La perte de performance soudaine du semoir est souvent due à un défaut d’entretien. Le nettoyage est primordial et doit s’effectuer en utilisant des équipements de protection individuelle (EPI), en raison de la présence de résidus de produits de traitement de semences. Il peut être réalisé à l’eau, mais le laveur haute pression reste déconseillé, car il demeure peu compatible avec les composants électriques et électroniques. L’idéal est d’utiliser un aspirateur pour retirer toutes les graines, afin d’éviter d’attirer les rongeurs, qui sont souvent impliqués dans les problèmes de SAV. « Sur les semoirs pneumatiques, les rongeurs s’attaquent aux doseurs, ainsi qu’à leurs lèvres d’étanchéité en caoutchouc. Lorsque ces dernières sont dégradées, il est difficile de régler le débit et il arrive que la semence s’écoule toute seule ».

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