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« L’effectif salarié divisé par deux avec la nouvelle arracheuse de pommes de terre et le trieur optique »

Marc Savary, agriculteur dans le Pas-de-Calais, a acquis, pour la campagne de récolte de pommes de terre 2023, une arracheuse traînée deux rangs à trémie, ainsi qu’un trieur optique. Ces investissements lui procurent un grand confort de travail, réduisent la charge mentale liée à la gestion de la main-d’œuvre et permettent de mieux valoriser les tubercules.

Tracteur Fendt 828 Vario et arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler 2 L
Travaillant en déporté, l’arracheuse de pommes de terre Ropa Keiler 2 est attelée à un tracteur doté du télégonflage sur les quatre roues et chaussé de pneumatiques arrière de 900 mm de large, afin de respecter les sols.
© Maxence Gillion

« En passant d’une arracheuse simplifiée trois rangs à un modèle traîné deux rangs avec trémie pourvu d’une technologie de déterrage différente, j’obtiens un débit de chantier identique en gros calibre de pommes de terre et supérieur avec la grenaille, avec en prime une récolte plus propre et des conditions de travail plus confortables, apprécie Marc Savary, agriculteur à Riencourt-lès-Cagnicourt dans le Pas-de-Calais, qui cultive 100 hectares de pommes de terre. Le système de déterrage de la Ropa Keiler 2, acquise en 2023, forme des vagues qui ne choquent pas les tubercules. Cette spécificité permet de ramasser sans trop monter de terre, ce qui évite d’en ramener à la ferme et d’encombrer le combiné de réception, qui, lui, peut ainsi être pleinement exploité pour confectionner des lots de qualité. »

Marc Savary et son salarié Maxence devant l'arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler II L numéro 616
Marc Savary (à droite) et Maxence Gillion, le chauffeur de l’arracheuse, reconnaissent que l’ambiance de travail en période de récolte est bien meilleure depuis l’arrivée de l’arracheuse à trémie et du trieur optique. © D. Laisney

Le volume de terre ramassé divisé par six en grenailles

Sur la précédente récolteuse traînée, les chutes importantes entre les tapis du dispositif de nettoyage imposaient de créer un matelas de terre, afin d’envelopper les tubercules pour ne pas les abîmer. « En grenailles, pour limiter les pertes, surtout en présence importantes de mottes, nous chargions beaucoup de terre : jusqu’à six tonnes dans la benne de vingt-quatre tonnes. En grosses pommes de terre, c’était de l’ordre de trois tonnes. Cette quantité ne facilitait pas le travail du combiné de réception et, par conséquent, imposait un important triage manuel à la ferme. De plus, nous devions reconduire la terre au champ, ce qui nous imposait certains jours de réaliser jusqu’à quinze voyages avec notre monocoque de huit tonnes, contre un seul au maximum aujourd’hui. Il fallait ensuite y retourner pour étaler les tas avec un chargeur télescopique. Outre le temps perdu, se posait aussi le problème agronomique face à de tels volumes exportés, alors que nous nous attachons à maintenir un bon niveau de matière organique », précise l’exploitant. Comme la nouvelle arracheuse traînée collecte moins de terre (jusqu’à trois fois moins en gros calibres et six fois moins en grenailles), elle procure un gain de temps considérable et des économies, car la benne de 24 tonnes emporte davantage de pommes de terre et réalise ainsi moins de voyages. Il en résulte une réduction des heures de tracteur dédiées au transport et une baisse de la consommation de carburant.

Convoyeur de déchargement d'e l'arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler 2 avec tracteur Fendt 828 Vario
Avec la récolteuse de pommes de terre deux rangs Ropa Keiler 2, l’agriculteur considère, à la récolte de grenailles, ramener jusqu’à six fois moins de terre à la ferme qu’avec sa précédente arracheuse chargeuse trois rangs (deux à trois fois moins avec les gros calibres). © Maxence Gillion

Une récolte nettement moins fatigante

« La trémie d’une capacité de cinq tonnes et demie de la Keiler 2 a changé de manière positive l’organisation des chantiers de récolte, puisqu’il n’est plus nécessaire de rouler en permanence à côté de la machine avec la benne, comme c’était le cas avec la précédente arracheuse simplifiée. Cela s’avérait très fatigant, car au cours de la journée le chauffeur de la remorque perdait en concentration et m’obligeait à redoubler d’attention pour être sûr de ne pas abîmer les pommes de terre en limitant la hauteur de chute, gage de bonne qualité », souligne Maxence Gillion, le salarié de l’exploitation en charge de la conduite de l’arracheuse. Désormais, la monocoque de vingt-quatre tonnes reste généralement en bout de champ et elle est chargée lors des demi-tours. La trémie permet ainsi d’économiser une personne, puisqu’il est possible d’aller vider une benne pendant que l’autre est en cours de remplissage. « Lorsque le chauffeur de la remorque reste à la parcelle, il peut monter sur l’arracheuse pour réaliser un premier tri. C’est pratique dans les fourrières où il est plus difficile de faire propre, ainsi que dans les parcelles riches en mottes, en présence de cailloux ou de ferrailles, vestiges de la guerre de 14-18 », explique Maxence Gillion.

Arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler 2 avec tracteur Fendt 828 Vario
Le tracteur Fendt 828 attelé à l’arracheuse de pommes de terre Ropa Keiler 2 est équipé de l’autoguidage, qui apporte du confort au chauffeur et réduit sa fatigue. © Maxence Gillion

Des conditions d’arrachage plus confortables

Contrairement à la précédente machine traînée, avec la Ropa, le tracteur n’évolue plus à cheval sur les buttes, mais en décalé. Cette configuration est plus confortable, car le chauffeur n’a pas à se retourner complètement pour surveiller la machine. De plus, elle autorise à travailler avec des pneumatiques de 900 millimètres de large sur le tracteur, qui tassent nettement moins que les précédentes roues étroites. « Grâce aux pneus larges, je roule sur les buttes sans abîmer les pommes de terre lors de l’ouverture de la parcelle, note le salarié. Par ailleurs, l’entraînement des principaux organes de l’arracheuse par une centrale hydraulique embarquée, me permet de limiter le régime moteur à 1 200 tours par minute, gage d’une plus faible consommation de carburant et d’un fonctionnement plus silencieux. »

Arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler 2  avec tracteur Fendt 828 Vario
L’entraînement par une centrale hydraulique embarquée des différents organes de l’arracheuse Ropa Keiler 2 autorise de récolter en limitant le régime moteur du tracteur à 1 200 tr/min. © Maxence Gillion

Deux personnes pour la réception, le tri et le conditionnement

À la ferme, le nouveau combiné de réception associé au trieur optique Downs CropVision de 2,40 mètres de large, arrivé lui aussi en 2023, a profondément modifié l’organisation. Il remplace en effet les six saisonniers qui travaillaient sur la précédente table de tri manuel. Marc Savary continue de gérer la vidange des bennes et un cariste s’affaire à ranger dans les frigos les palox de pommes de terre triées. « Il est devenu très difficile de trouver du personnel fiable durant la récolte qui s’étend de mi-août à fin septembre, regrette l’agriculteur. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de perdre rapidement la moitié de l’effectif, voire davantage, car les personnes se lassent de ce travail répétitif et ingrat. Il faut en plus jongler avec les conditions météo, qui compliquent la gestion des chantiers et des hommes. »

Combiné de réception avec trieur optique Downs CropVision
En plus de renouveler en 2023 l’arracheuse de pommes de terre, Marc Savary a également investi dans un nouveau combiné de réception équipé d’un trieur optique Downs CropVision. © D. Laisney

Des lots de pommes de terre mieux valorisés

Avec le trieur optique, le débit de chantier est supérieur et la qualité de sélection des pommes de terre sans pareil. Le montant investi dans cet équipement va s’amortir par la baisse de la masse salariale (20 000 euros par an) et par une meilleure valorisation des pommes de terre. « Comme l’arracheuse ramasse très peu de terre, le trieur optique est utilisé de manière optimale. Il supprime avec grande précision les vertes, les pourries, les déformées… Il me permet de mieux valoriser certains lots, à l’instar d’un lot de cent tonnes de chairs fermes dans lequel j’ai retiré vingt tonnes de difformes, afin de vendre plus cher les pommes de terre sélectionnées. » Comme le Downs CropVision extrait d’un côté la terre fine et de l’autre les pommes de terre déclassées, ces dernières sont désormais vendues pour la consommation animale, alors qu’auparavant elles étaient jetées. Une source de revenu supplémentaire…

Ecran de réglage du trieur optique Downs CropVision
En plus d’extraire les petites mottes, le trieur optique Downs CropVision a la capacité de retirer les pommes de terre vertes, les pourries, les coupées, les crevassées, les difformes… selon des niveaux de tolérance définis par l’utilisateur. © D. Laisney

En chiffres

100 ha de pommes de terre

1 arracheuse de pommes de terre Ropa Keiler 2 (260 000 euros HT)

1 combiné de réception Downs

1 trieur optique Downs CropVision de 2,40 m de large

4 à 5 ha/j récoltés en chair ferme

6 à 7 ha/j récoltés en consommation et industrie

Des doubles rehausses hydrauliques sur les bennes

Arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler 2  avec tracteur Fendt 828 Vario
D’une capacité de 5,5 t, la trémie de l’arracheuse de pommes de terre Ropa Keiler 2 se vidange au choix à l’arrêt ou en roulant. © Maxence Gillion
Marc Savary a opté pour des bennes dotées d’une rehausse escamotable hydrauliquement de chaque côté de la caisse. Cette spécificité technique permet de gagner du temps à la vidange de la trémie de l’arracheuse Ropa en évitant des manœuvres dans la parcelle. « Comme le transbordement s’effectue au choix en roulant ou à l’arrêt, le tracteur et la benne peuvent arriver aussi bien d’en face que de l’arrière, car il suffit d’abaisser la rehausse correspondante pour se placer sous le convoyeur et permettre de décharger les pommes de terre en limitant la hauteur de chute », précise l’agriculteur.

Caméras du trieur optique Downs CropVision
Le trieur optique Downs CropVision va être rentabilisé chez Marc Savary par la réduction de la masse salariale et par le renforcement de la qualité des lots de pommes de terre. © D. Laisney

Arracheuse de pommes de terre traînée deux rangs Ropa Keiler II L
Les roues de l’arracheuse de pommes de terre Ropa Keiler 2 ne passent pas dans les traces de celles du tracteur, ce qui permet de répartir le tassement du sol. © Maxence Gillion

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