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Le pilotage à distance s’adapte à tous les pivots

Agriculteur à Saugnacq-et-Muret dans les Hautes-Landes, François-Xavier Durand a décidé d’équiper ses anciens pivots d’un système de pilotage à distance, après deux ans de pratique sur des pivots neufs.

Confronté à un parcellaire bien particulier, notamment par l’exploitation des pare-feux tout en longueur, et des bordures de forêts asymétriques, François-Xavier Durand doit jongler avec une multiplicité d’équipements pour affiner son plan d’irrigation. Pas moins de huit pivots, neuf rampes frontales et deux enrouleurs sont utilisés de mai à septembre pour couvrir les 280 hectares de cultures (maïs doux, légumes et soja).

Après avoir investi il y a deux dans deux pivots Lindsay dotés d’un système de gestion à distance FieldNet, l’agriculteur a équipé l’hiver dernier, un de ses anciens pivots d’une autre marque du dispositif Lindsay Pivot Control. « Quand on a goûté au pilotage à distance, on ne peut plus s’en passer, ça vous simplifie la vie ! Car pour l’irrigation, la contrainte majeure demeure la surveillance et l’entretien des installations, assure François-Xavier Durand. Je prévois d’ailleurs d’équiper progressivement mes cinq anciens pivots restants. »

2 335 euros et une journée de montage

Lorsqu’il a décidé l’hiver dernier d’équiper son pivot principal couvrant 65 hectares, l’exploitant a misé sur la durabilité de ses équipements d’irrigation. « Avec des durées de vie de 15 à 20 ans pour les tuyaux et plus pour la structure, cela vaut la peine de les actualiser. » D’autant que l’installation reste simple et son coût raisonnable. Une seule journée suffit pour monter l’armoire FieldNet qui vient se brancher sur l’armoire existante du pivot. Il faut ajouter le GPS en bout de ligne pour localiser le déplacement du pivot et l’antenne pour le modem GPRS en haut du mât. Ensuite, il s’agit de paramétrer le logiciel (programmer les angles d’extrémité en cas de demi-lune). Si l’investissement de 2 335 euros HT, installation comprise, semble abordable vu le service rendu, « le bémol réside dans l’incertitude concernant l’évolution du coût de l’abonnement. Aujourd’hui, c’est 150 euros par pivot pour quatre mois. »

Une interface commune aux pivots neufs

En utilisant le même portail internet FieldNet que pour ses pivots neufs, François-Xavier Durand retrouve le même environnement de commandes que pour ses pivots neufs, que ce soit sur le smartphone ou l’ordinateur du bureau. Le système gère les marches-arrêts, la détection des pannes, les baisses de pression et les alertes consécutives, selon les paramètres sélectionnés sur le site. La possibilité d’agir sur le débit et la vitesse de rotation apporte un plus. L’agriculteur rentre ses angles de culture pour créer sa cartographie des cultures. « On pourrait gagner en précision si le système permettait de les ajuster au demi-degré près et non au degré près. » Il peut sélectionner les espaces à arroser en programmant des barrières virtuelles, « une fonction bien commode sur les grands pivots où deux cultures peuvent s’intercaler, et nécessiter un arrosage différent ». L’arrêt programmable du canon en fin de pivot est utilisé pour les passages de route ou en bordure des bâtiments. « Le suivi de la position du pivot par GPS permet de surveiller les passages, surtout dans les zones éventuelles de doublage. Autre avantage, l’enregistrement au jour le jour de tout l’historique d’irrigation est très appréciable en cas de contrôle », précise François-Xavier Durand.

Le smartphone et le PC sont complémentaires

Si l’exploitant n’a aucun reproche majeur à faire sur le système, il insiste toutefois sur certaines recommandations. « Le smartphone est très pratique pour la surveillance en continu lorsque l’on est sur d’autres travaux, mais il ne remplace pas l’ordinateur qui offre davantage de fonctions disponibles. Et en étant au bureau concentré sur l’écran de l’ordinateur, le temps de réflexion m’évite certaines erreurs dues à la réaction trop rapide avec le smartphone. » Enfin, le pilotage à distance n’exclut pas le contrôle sur site pour la revue de détail, (le sprinkler bouché ou crevé), ou l’ajustement de dernière minute suite à un pic de chaleur imprévu. Des précautions qui n’altèrent en rien l’intérêt de l’agriculteur pour cette technologie. « Même si on n’est jamais tranquille avec des arroseurs en marche, on dort mieux si on les surveille de chez soi que du bout du champ. »

Deux façons d’équiper un pivot existant

Les dispositifs de pilotage à distance se sont démocratisés sur les pivots et rampes d’irrigation nouvellement installés. Les avantages indéniables qu’ils procurent en termes de précision d’application et de confort d’utilisation encouragent les utilisateurs à en équiper leurs anciens pivots équipés d’une armoire de commande électromécanique. Lorsque le pivot est assez récent, le constructeur peut assez facilement adapter son dispositif de télégestion à l’armoire de commande. Par contre, sur des pivots plus anciens ou d’une marque différente, la seule solution est de modifier en profondeur l’armoire de commande existante ou de la remplacer par une nouvelle armoire compatible avec le système de télégestion. Une opération coûteuse en matériel et en main-d’œuvre. D’où le développement de solutions alternatives qui consistent à venir greffer un dispositif de commande sans modifier le pivot. Trois constructeurs proposent ce type d’équipement : le Pivot Control de Lindsay, le RainLoc d’Otech et le Field Commander de Valley. Ils se différencient par leur mode d’installation et le nombre de fonctions visualisées et contrôlées à distance.

Positionnement GPS du pivot

Le Pivot Control utilise une seconde armoire de commande qui vient se connecter à l’armoire du pivot. Elle permet un pilotage du système depuis la base du pivot et offre de nombreuses fonctions. Le RainLoc est plus limité en termes de fonctions disponibles. S’apparentant à un coffret électrique de tour, il est installé sur la dernière travée, relié à un capteur de pression. Il se limite à une indication de la position du pivot, du sens d’avancement et de la pression. En termes de commande, il ne propose que la mise en route et l’arrêt du pivot. Quant au Field Commander, son boîtier se monte également sur la dernière travée, mais il offre de nombreuses fonctionnalités similaires au Pivot Control. Ces trois systèmes ont en commun l’utilisation d’une antenne GPS sur la dernière tour pour contrôler le positionnement du pivot. Cette localisation GPS n’est pas à confondre avec les systèmes de guidage GPS RTK qui peut équiper certains corners montés en bout de pivots ou des rampes frontales. Autres points communs, ils utilisent un modem GPRS pour envoyer et recevoir les informations d’un serveur en lien avec l’interface web, accessible depuis l’ordinateur, le smartphone ou encore la tablette.

En profiter pour renouveler le busage

L’installation d’un système de pilotage à distance s’affiche comme une rénovation d’un pivot existant. Afin de compléter ce coup de neuf, il peut être judicieux de penser à renouveler un busage vieillissant, gourmand en pression, et à la qualité de répartition parfois aléatoire avec l’usure. Les arroseurs de nouvelle génération fonctionnent à des pressions aux alentours de 1 bar, alors qu’un sprinkler de 15 ans demande 2,5 à 3 bars. Cette baisse de pression permet d’utiliser une pompe beaucoup plus économe en électricité.

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