Geoffroy Philippoteaux - "Nous binons entre les rangs et les pieds sur le rang"
Le Gaec Duthoit-Philippoteaux utilise une bineuse entre rangs et entre plants notamment sur les betteraves fourragères.
Le Gaec Duthoit-Philippoteaux utilise une bineuse entre rangs et entre plants notamment sur les betteraves fourragères.
Polyculteur-éleveur à Servon-Melzicourt dans la Marne, Geoffroy Philippoteaux exploite, en Gaec avec sa femme et un autre couple, Luc et Séverine Duthoit, 490 hectares en agriculture biologique, dont environ 340 de prairie. À la tête d’un troupeau de 160 vaches laitières, le Gaec a fait sortir de terre en 2012 une installation de méthanisation et un bâtiment de stockage de fourrage en grange, terminé par un séchoir mixte (fourrage, céréales). "Rapidement, nous avons été contactés pour utiliser ce séchoir à d’autres fins que du fourrage ou des céréales, se souvient Geoffroy Philippoteaux. Et notamment des plantes médicinales." Depuis, l’exploitation en cultive sur une douzaine d’hectares. Se côtoient ainsi différentes espèces médicinales, comme la menthe poivrée, le thym, la mélisse, le pissenlit, mais aussi le charon marie, la camomille matricaire, la mauve ou la coriandre. En agriculture biologique, il n’y a pas d’autres choix que le désherbage mécanique. Sur le rang, ce désherbage était encore réalisé il y a peu par de la main-d’œuvre manuelle. "Il n’y a pas de tri une fois la culture récoltée, explique l’agriculteur. Il ne doit pas y avoir une seule adventice." Face à la difficulté de trouver de la main-d’œuvre, le Gaec s’est équipé d’une bineuse Garford Robocrop Inrow six rangs à 45 cm d’espacement, capable de désherber mécaniquement l’interrang, mais aussi sur le rang entre les pieds de culture, grâce à des capteurs optiques et des socs montés sur moteurs rotatifs électriques. L’investissement s’élève à 100 000 euros, une fois les aides déduites. "Nous prévoyons de l’amortir sur une durée de 10 ans, par l’économie de main-d’œuvre (1000 euros/an/ha), explique-t-il. Ce qui se justifie avec ces cultures à forte valeur ajoutée." L'agriculteur insiste sur la précision de l'espacement entre rangs du semoir (un décalage de l'interrang de 3-4 cm n'est pas rare même sur un semoir récent) ou de la planteuse, ainsi que sur la régularité de l'espacement entre plants. Outre les cultures médicinales, la bineuse Inrow a également désherbé 5 ha de betteraves fourragères. L’exploitation a fait le choix de plants de betterave au stade 4-6 feuilles en motte, fournis par Thomas plants et implantées à la densité de 60 000 pieds/ha (un pied tous les 37 cm). "Le choix de plants déjà développés limite de manière importante le nombre de manquants à terme. De plus, cela crée une différence de développement conséquente entre la culture et l’adventice, ce qui permet à la bineuse de mieux distinguer l’une de l’autre, éliminant ainsi potentiellement le risque de laisser une mauvaise plante à l’endroit où un pied de betterave est absent." Pour la saison 2020, le Gaec entend renouveler la même surface de betteraves fourragères, auxquels s’ajouteront 3,7 ha de betteraves sucrières celles-ci conduite en semis et non plantées.
Ludovic Vimond
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