[ESSAI/VIDÉO] - Mitsubishi L200 Club Cab 2.2 DI-D 150 - Un pick-up stylé à l’équipement pragmatique
Le pick-up Mitsubishi L200 sixième du nom fait fort côté design. Nous avons vérifié si l’on retrouve le même enthousiasme à ses commandes, sur tous les terrains et avec la benne chargée.
Impossible de se tromper pour reconnaître la nouvelle génération du L200 qui adopte les nouveaux codes du design Mitsubishi. Le traitement de la face avant donne un aspect de robustesse à ce pick-up qui paraît plus imposant. À l’arrière, la forme des ailes et des feux à leds renforce cette apparence plus massive. Normes antipollution obligent, le moteur 2,4 l est abandonné au profit d’un plus petit 2,2 l décliné en une seule puissance de 150 ch, quand l’ancien en proposait deux (154 et 181 ch). Le constructeur nippon a rigidifié le châssis du L200 et revu le tarage des suspensions, ainsi que la dimension des freins, au profit du comportement routier et de la stabilité en charge. Dans l’habitacle, les changements sont beaucoup plus discrets, avec quelques retouches de finition, de nouveaux boutons de commande et un tableau de bord modernisé.
Pas de boîte auto avec la cabine approfondie
Dans sa déclinaison Club Cab à cabine approfondie, celle essayée, le L200 ne peut toujours pas accéder à la nouvelle boîte auto à six rapports réservée à la double cabine Double Cab, qui elle, n’étant pas considérée comme un utilitaire, est malheureusement affublée d’un malus écologique de 20 000 euros. Plusieurs nouveaux équipements d’aide à la conduite apparaissent, mais sont également réservés à la version Double Cab. Si la caméra 360 degrés, l’assistance anticollision, l’avertisseur d’angle mort et l’alerte de trafic arrière ne paraissent pas indispensables sur un véhicule à vocation utilitaire, en revanche la fonction Off Road, qui permet de choisir entre quatre modes de conduite 4x4, et le limiteur de vitesse en descente auraient été les bienvenus sur cette version Club Cab. Il faut toutefois reconnaître que la finition Instyle essayée offre déjà de nombreux équipements de confort.
On aime
+ Design carrosserie
+ Confort de l’habitacle
+ Écran tactile
+ Efficacité des modes 4x4
On aime moins
- Moteur creux à bas régime
- Boîte auto indisponible
- Peu d’options high-tech
En action : très polyvalent malgré une boîte de vitesses perfectible
Lors des trajets routiers, le L200 fait preuve d’une bonne tenue de route et profite d’une direction légère et précise. On pourra lui reprocher, comme à la plupart des pick-up, une suspension arrière un peu ferme et sautillante à vide, un désagrément qui disparaît, dès qu’il y a un peu de poids dans la benne. Le moteur affiche des performances honorables à condition de rester au-dessus de 1 600-1 700 tr/min. À bas régime, son manque de couple oblige à des rétrogradages trop fréquents et pas facilités par le grand levier de la boîte manuelle à six rapports. L’agrément de conduite en pâtit et la consommation peut vite dépasser les 9 l/100 km, si l’on ne prend pas garde à limiter les montées en régime à chaque changement de rapport. Dommage, car ce moteur est plutôt peu gourmand à vitesse stabilisée. La boîte auto, uniquement disponible sur le Double Cab, pourrait gommer ce creux à bas régime et mettre au repos notre bras droit.
Sur les chemins roulants, mais aussi sur routes mouillées ou enneigées, ce pick-up peut fonctionner en 4x4 permanent. Le passage de deux à quatre roues motrices peut s’effectuer jusqu’à 100 km/h. Dès que le terrain devient plus difficile, on passe au deuxième mode 4x4 offrant une répartition égale de la puissance entre les roues avant et arrière. Et quand ça se complique, la gamme courte offre une très bonne capacité de franchissement, avec la possibilité de bloquer le différentiel arrière. En pente sur terrain gras, le véhicule étant chaussé de pneus mixtes, on regrette de ne pas disposer du contrôle de vitesse en descente.
Chargé d’une balle ronde de 320 kg, le Mitsubishi gagne en confort et reste très stable. Les suspensions arrière à six lames de ressort encaissent facilement la charge. La caisse, bien protégée par un revêtement plastique intégral, offre une longueur utile appréciable de 1,85 m. Elle est en revanche moins généreuse en largeur, avec seulement 1,47 m. L’ouverture de la ridelle s’effectue en douceur grâce à un vérin à gaz qui retient sa descente. Une option à prendre sans hésiter.
La gamme : Deux versions et trois finitions
Se limitant à une seule motorisation de 150 ch, la gamme L200 se décline en versions Club Cab à cabine approfondie et Double Cab à double cabine. Seule, cette dernière peut recevoir une boîte auto à six rapports, la Club Cab se contentant de la boîte manuelle. Toutes les deux sont proposées en trois niveaux de finition (Invite, Intense et Instyle) avec des différences dans l’équipement de série au profit de la Double Cab, qui se réserve notamment les nouvelles aides à la conduite. Le L200 Club Cab profite toutefois d’un bon niveau d’équipement, dès le premier niveau de finition Invite (26 908 euros HT), avec la clim manuelle, les vitres et rétro électriques, les antibrouillards et des marchepieds latéraux. Il faut opter pour la finition Intense (29 242 euros HT) pour accéder au limiteur/régulateur, à l’écran tactile, à la caméra de recul, à l’allumage automatique des feux et des essuie-glaces, ainsi qu’à la commande de transmission Super-Select à quatre modes. En haut de gamme, la Instyle (31 242 euros HT) ajoute la clim auto, les feux à leds et les sièges cuirs électriques et chauffants.
Le regard de l’expert
:-) Les commandes au volant sont particulièrement ergonomiques et intuitives, avec un regroupement en quatre zones pour la radio, le téléphone et la commande vocale, le régulateur/limiteur et l’ordinateur de bord.
:
-| On profite d’un régulateur/limiteur de vitesse. Si la vitesse cible s’affiche au tableau de bord pour le limiteur, on doit malheureusement se contenter de l’aiguille du compteur de vitesse pour le régulateur.
:-| Le tableau de bord a été modernisé avec notamment un écran central agrandi qui affiche les informations essentielles. Dommage que l’indicateur de conduite économique ne traduise que la position de la pédale d’accélérateur et non la charge du moteur, car il est d’aucune utilité, lorsqu’on utilise le limiteur.
:-| La caméra de recul montée de série est indispensable pour ce long véhicule. En revanche, l’absence de radar de recul ne permet pas de juger avec précision les distances d’approche.
:- (La poignée d’ouverture de la porte antagoniste placée à l’intérieur est trop proche du siège pour un accès aisé. Implantée assez basse, elle n’est pas non plus facile d’accès pour le passager arrière qui doit décaler son genou.
À la loupe : Un habitacle tourné vers le confort
La planche de bord évolue peu, mais les quelques retouches améliorent la finition qui était déjà d’un bon niveau. Si l’on profite d’une bonne connectique avec deux prises USB, une HDMI et une électrique 220 V, il manque en revanche un peu de volume de rangement, la boîte à gants étant de petite taille. Certains boutons en dessous de la climatisation manquent de modernité, au contraire de la molette de sélection des modes de transmission, bien placée et agréable à manipuler.
L’écran tactile est très réactif et offre une navigation assez simple. En l’absence de GPS intégré, il faut passer par l’Apple Carplay ou l’Android Auto pour profiter d’une appli de navigation. La reconnaissance vocale est assez efficace. On regrette toutefois les nombreux termes anglophones qui n’ont pas été traduits dans certains menus. En dessous, les commandes de la climatisation sont simples et disposent de leur propre affichage, évitant d’avoir à naviguer dans les menus de l’écran tactile. Petit bémol, la fonction de désembuage a semblé manquer d’efficacité pour améliorer rapidement la visibilité.
Les sièges avant sont très confortables, grâce à leurs multiples possibilités de réglages. Comme ils sont actionnés électriquement, il faut s’armer de patience quand deux personnes de tailles très éloignées se succèdent au volant. En y associant une bonne amplitude de mouvements du volant, on arrive à trouver une excellente position de conduite. À l’arrière, les strapontins disposent d’une assise assez souple, complétée d’un appuie-tête, offrant un confort acceptable pour des trajets courts.
Entretien : Une garantie de cinq ans
À l’ouverture du capot, on regrette l’absence de vérin à gaz pour le maintenir et limiter l’effort. Aucun souci pour accéder aux différents filtres et niveaux autour du moteur. L’intervalle de vidange reste à 20 000 km ou tous les ans. Le plein d’AdBlue s’effectue au niveau d’une seconde trappe du même côté que celle pour le gazole.
Fiche Technique
Mitsubishi L200 Club Cab
Moteur/transmission
Puissance : 150 ch
Couple maxi : 400 Nm de 1 750 à 2 250 tr/min
Type de moteur : 4 cylindres en ligne
Cylindrée/puissance fiscale : 2 200 cm3/8 ch
Énergie : gazole
Type de transmission : boîte manuelle à 6 rapports
Châssis
Rayon de braquage : 5,90 m
Type de suspension av./ar. : double triangulation à ressorts hélicoïdaux/essieu rigide avec ressorts à lames
Pneumatiques : 265/60 R18
Dimensions du véhicule/poids
L/l/h : 5 295/1 815/1 775 mm
Empattement : 3 000 mm
Poids à vide : 1 990 kg
PTAC : 3 110 kg
PTRA : 6 080 kg
Charge utile : 1 120 kg
Réservoir de gazole : 75 l
Dimensions de la benne
L/l/h : 1 850/1 470/475 mm
Consommation en cycle combiné WLTP (données constructeur) : 8,8 l/100 km
Budget
Prix catalogue (sans/avec options et accessoires) : 31 242/33 117 euros HT