[ESSAI] Pick-up Toyota Hilux 2,8 l D-4D BVA6 – La puissance avant le confort
Après 1 000 kilomètres parcourus au volant du Toyota Hilux Xtra Cabine 2,8 l D-4D BVA6 Invincible sur route, chemins et terrains accidentés, nous vous livrons notre avis sur ce pick-up restylé et motorisé par un 4 cylindres de 204 chevaux.
L’infatigable Hilux poursuit sa carrière avec un restylage en 2020 qui s’est accompagné de l’arrivée d’une seconde motorisation plus puissante. Le 4 cylindres 2,4 l de 150 ch est désormais épaulé par un 2,8 l, offrant une puissance de 204 ch et un couple de 500 Nm. Ce bloc est couplé à une boîte manuelle à 6 vitesses ou, comme le modèle essayé, à une boîte auto à 6 rapports. Le Hilux ainsi motorisé n’est proposé qu’en version à cabine approfondie Xtra Cabine.
L’ensemble des modèles (sauf ceux à deux roues motrices) accèdent désormais à une charge utile autour d’une tonne et à une capacité de remorquage de 3,5 t. Fidèle à son châssis échelle, l’Hilux n’est pas le plus confortable des pick-up, même si Toyota annonce avoir assoupli la suspension à lames ressorts. La précision de conduite profite d’une nouvelle direction à assistance électrique et la gestion électronique de la transmission évolue avec un blocage de différentiel à glissement limité en mode deux roues motrices. Le régime de ralenti passe de 850 à 650 tr/min et la réponse de l’accélérateur est affinée, afin d’améliorer la maîtrise du véhicule en situation de franchissement.
Écran tactile 8 pouces
Côté style, l’Hilux adopte une nouvelle face avant plus massive et moderne. Les feux avant et arrière redessinés intègrent désormais la technologie led sur les finitions haut de gamme. Dans l’habitacle, on observe peu de changements hormis un nouvel écran tactile plus grand (8 pouces). Le tableau de bord se modernise avec un nouvel écran numérique central, mais conserve ses compteurs à aiguilles. À noter que la nouvelle finition haute du modèle essayé, baptisée Invincible, donne accès à des éléments de style spécifiques, à l’extérieur comme dans l’habitacle.
En action – Des capacités bonifiées par son gros moteur
En terrain accidenté, le pick-up Toyota est toujours aussi efficace. Chaussé en pneus mixtes, il offre une capacité de traction remarquable pour gravir les pentes abruptes. Dans les passages délicats, le moteur coupleux, permettant de rester à bas régime et associé à la boîte auto, est sécurisant. On active très rarement le blocage de différentiel arrière. La suspension arrière présente un grand débattement, ce qui se traduit d’ailleurs par un arrière du véhicule un peu haut perché. La très bonne garde au sol est malheureusement impactée par l’implantation assez basse des larges marchepieds, qui se retrouvent exposés aux chocs. Dans les descentes, la vitesse est maîtrisée par l’électronique, sans toucher aux freins.
Sur route, le 4 cylindres fait parler son couple et sa puissance. Les relances sont efficaces, y compris lorsque la benne est chargée. Ainsi motorisé, ce Hilux séduira les utilisateurs disposant de lourdes remorques à tracter. Ce moteur sait rester sobre en conduite coulée en se maintenant autour des 9 l/100 km sur routes secondaires. En revanche, en conduite plus nerveuse, la boîte auto à 6 rapports à la gestion peu réactive fait grimper le moteur dans les tours. Le gros 4 cylindres se fait alors un peu trop entendre dans l’habitacle et la consommation grimpe à plus de 10,5 l/100 km. La tenue de route du Hilux est conforme à ce que l’on peut attendre d’un pick-up, bien aidé par les assistances électroniques. Bien qu’améliorées par Toyota, ses suspensions à lames ressorts restent encore un peu trop trépidantes sur les petites routes de campagne.
La benne aux dimensions honorables de ce pick-up encaisse bien la charge. En y déposant une balle ronde de 300 kg, la suspension ne s’affaisse quasiment pas, ce qui rassure sur sa capacité à absorber près de 1 t de charge utile. Il suffit d’un peu de poids dans la benne pour que le confort routier s’améliore, sans aucune incidence sur la tenue de route. Toyota propose par ailleurs de nombreux équipements optionnels pour aménager la benne qui est un peu dépouillée de série.
La gamme – Trois carrosseries, deux moteurs et quatre finitions
Toyota décline son Hilux en trois carrosseries : simple cabine, cabine approfondie et double cabine. Toutes peuvent être motorisées par le 4 cylindres 2.4 D-4D de 150 ch. En revanche, le 2.8 D-4D de 204 ch est réservé à la cabine approfondie, tout comme la boîte automatique à 6 rapports, les autres modèles devant se contenter d’une boîte manuelle à 6 vitesses. Quatre niveaux de finition sont proposés. L’entrée de gamme LeCap est la seule disponible pour les carrosseries simple et double cabine, s’affichant respectivement à 26 885 et 31 135 euros HT, sachant que la seconde est affublée du malus écologique (plus de 20 000 euros) et ne permet pas la récupération de TVA. À noter qu’en simple cabine, une version deux roues motrices permet d’abaisser le ticket d’entrée à 24 535 euros HT. C’est aussi en 2RM que l’Hilux peut être commandé en châssis cabine, sans benne, permettant par exemple d’accueillir une benne basculante. Cette finition offre un équipement de base honorable, mais impose de passer par les options pour accéder à la clim manuelle, à l’autoradio et au régulateur de vitesse.
Pour choisir une des trois finitions plus huppées, il faudra forcément opter pour la cabine approfondie. Affichée à partir de 31 785 euros HT, la finition Légende gagne de nombreux éléments de style, de sécurité (blocage de différentiel à glissement limité en 2RM, caméra de recul, régulateur…) et de confort (clim manuelle, écran tactile). La finition Lounge permet d’accéder aux feux à leds, aux radars de stationnement avant/arrière, à la clim automatique, à la sellerie cuir… à condition de débourser au moins 36 035 euros HT. Au sommet de la gamme, l’Invincible, celle essayée, se démarque surtout par ses éléments de style. Mais le luxe a un prix : de 37 035 euros HT avec le petit moteur et la BVM6, il culmine pour le modèle essayé à 40 535 euros HT.
L’œil de l’expert
(+) Les optiques de phares full led sont à la fois bien dessinées et très efficaces pour éclairer les petites routes de campagne.
(+) La finition Invincible profite d’éléments de carrosserie spécifiques, avec des accessoires en plastique rajoutés à la calandre et aux entourages de roues, ou encore des bavettes. La qualité d’ajustement est remarquable et en plus de donner du caractère au véhicule, ils ont l’intérêt de limiter les projections des roues.
(+) Le tableau de bord peut afficher la position de braquage des roues, un détail qui peut s’avérer très pratique en franchissement et lors des manœuvres.
(+/-) La moquette noire de l’habitacle est épaisse mais salissante. Heureusement, les tapis en caoutchouc couvrent bien le sol et les seuils de porte en plastique sont larges.
(-) La benne est assez dépouillée dans cette finition haut de gamme. Elle ne dispose que de quatre simples anneaux d’arrimage fixes et ne profite pas d’un revêtement de protection en plastique (option).
À la loupe – De nombreuses aides à la conduite
La planche de bord n’évolue pas, hormis l’arrivée d’un nouvel écran tactile qui reste implanté un peu bas obligeant à baisser le regard. On s’étonne que Toyota ait conservé juste au-dessus une horloge numérique d’un autre âge. Malgré le grand écran tactile, les commandes de climatisation sont séparées et il reste un certain nombre de boutons physiques pour la transmission, les sièges chauffants, le radar de recul… Au même niveau, se situent deux prises USB et deux prises 12 V, mais il manque une prise 220 V que l’on trouve sur certains modèles concurrents. Les plastiques durs sont omniprésents, mais ils sont très bien ajustés. Côté rangements, l’Hilux fait le plein avec notamment une double boîte à gants, des porte-gobelets escamotables, un coffre sous l’accoudoir central. La grille en escalier du levier de vitesse est une valeur sûre, mais pas un modèle d’ergonomie.
Les sièges avant en cuir de ce modèle Invincible sont confortables. Il ne leur manque qu’un réglage du soutien lombaire pour trouver une position parfaite. À l’arrière, même si ce pick-up à cabine approfondie n’est pas fait pour accueillir des passagers sur de longues distances, le confort est très spartiate. Le dossier vertical très peu rembourré et les appuie-tête rigides martyrisent le dos. Les assises se démontent pour découvrir de petits espaces de rangement. On regrette aussi l’absence de poignée de maintien pour les passagers arrière. Ceux-ci pourront toutefois se consoler avec la remarquable qualité d’écoute du système audio qui comprend deux haut-parleurs intégrés dans les portes antagonistes.
L’écran tactile de 8 pouces offre une bonne réactivité. Son affichage n’est pas des plus modernes, mais il est très intuitif. Il est encadré de deux rangées de boutons de raccourci facilitant la navigation. En branchant son smartphone en USB, on profite de la compatibilité Android Auto ou Apple Car Play pour afficher les applications du téléphone directement sur l’écran. C’est par exemple très simple de piloter l’appli de navigation Waze.
Le pick-up Toyota profite de nombreuses assistances électroniques à la conduite, contrôlées depuis l’écran central du tableau de bord, avec des sigles parfois difficilement identifiables. Si le Hilux ne dispose pas de limiteur de vitesse, il profite en revanche d’un régulateur adaptatif très agréable à l’usage. Celui-ci modifie automatiquement la vitesse en fonction d’une distance prédéfinie (30, 40 ou 50 m) avec le véhicule qui précède. Il va jusqu’à adapter le rapport de la boîte auto. Lorsque le véhicule de devant est détecté, une icône s’affiche à l’ordinateur de bord, permettant d’anticiper le dépassement. Autre automatisme, le système de maintien dans la voie peut dérouter au début, car il agit sur le freinage des roues et non sur la direction pour maintenir la trajectoire. On s’y habitue et c’est plutôt sécurisant. En revanche, les étourdis qui oublient le clignotant pour changer de voie se font rappeler à l’ordre.
Entretien « Un bon agencement des filtres et des niveaux »
Au moment d’ouvrir le lourd capot, on regrette l’absence de vérin d’assistance. Le gros 4 cylindres a suffisamment de place pour laisser un accès aisé à la plupart des points d’entretien. Les niveaux, les filtres à air et à gazole, la batterie… sont à portée de main. Le filtre à huile est en revanche un peu plus caché sur le côté du moteur. Toyota conserve un remplissage de l’AdBlue sous le capot moteur, une solution un peu moins pratique qu’un second orifice au niveau de la trappe à carburant. Les régénérations du filtre à particules indiquées au tableau de bord nous ont paru assez rapprochées, mais elles n’ont aucune incidence sur le fonctionnement du véhicule.
Fiche technique
Hilux 2,8 l D-4D BVA6
Moteur/transmission
Puissance : 204 ch à 3 000 tr/min
Couple maxi : 500 Nm de 1 600 à 2 800 tr/min
Type de moteur : 4 cylindres en ligne diesel
Cylindrée/puissance fiscale : 2 755 cm3/9 ch
Énergie : gazole
Type de transmission : boîte auto à 6 rapports
Châssis
Diamètre de braquage : 12,8 m
Type de suspension AV/AR : triangles indépendants à ressorts hélicoïdaux/ressorts à lames avec essieu rigide
Pneumatiques : 265/60 R18
Dimensions et poids
L/l/h : 5 330/1 855/1 810 mm
Empattement : 3 085 mm
Poids à vide : 2 165 kg
PTAC : 3 150 kg
PTRA : 6 200 kg
Charge utile : 985 kg
Réservoir de gazole : 80 l
Dimensions de la benne
L/l/h : 1 810/1 540/480 mm
Budget
Consommation mixte (WLTP) (donnée constructeur) : 9,2 l/100 km