[ESSAI] New Holland T7.315 HD « Un tracteur polyvalent, redoutable à la traction »
Axel Ressegand, salarié agricole à Usson-du-Poitou dans la Vienne, nous livre ses impressions à l’issue d’une semaine aux commandes d’un New Holland T7.315 HD de 313 chevaux.
Axel Ressegand, salarié agricole à Usson-du-Poitou dans la Vienne, nous livre ses impressions à l’issue d’une semaine aux commandes d’un New Holland T7.315 HD de 313 chevaux.
Renouvelée l’an dernier, la gamme de tracteurs T7 HD compte trois modèles de 273 à 313 chevaux (sans boost), motorisés par un bloc FPT 6 cylindres 6,7 l doté d’un turbo à géométrie variable, mais dépourvu d’EGR. Ce moteur répond à la norme Stage V grâce à un DOC et un SCRoF, c’est-à-dire un catalyseur SCR filtrant légèrement les particules. Il dispose d’un ventilateur à pales orientables, permettant à la fois de limiter la prise de puissance, d’améliorer le frein moteur et de nettoyer les radiateurs. Les T7 HD conservent la transmission à variation continue AutoCommand à technologie double embrayage permettant le passage des quatre rapports mécaniques sans rupture de couple. Le T7.315, comme le T7.290, accède en option à un circuit hydraulique load sensing débitant 220 l/min.
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Principale amélioration apparue avec la dernière génération, la cabine plus spacieuse profite d’un habitacle entièrement revu, intégrant notamment le nouvel accoudoir multifonction inauguré par les T8 Genesis. Les T7 HD se démarquent par leur original tableau de bord digital intégré en option au centre du volant. La cabine profite d’une nouvelle suspension mécanique réglable selon cinq niveaux. Une version électrohydraulique est aussi proposée en option. Dotés en série de la télématique, ces tracteurs bénéficient du transfert de données sans fil permettant d’importer et d’exporter les données du terminal, sans utiliser de clef USB.
Les conditions du test
Réalisé en juillet après la moisson, l’essai du T7 HD s’est principalement concentré sur les travaux de déchaumage avec un outil à disques indépendants semi-porté Lemken Gigant Heliodor de 12 mètres. Le tracteur est intervenu sur des chaumes de blé et de colza en conditions très sèches, avec un travail superficiel à 3-4 cm de profondeur. Axel Ressegand a par ailleurs évalué les qualités routières du T7 HD lors des trajets entre les parcelles.
Les plus
Confort en cabine
Ergonomie des commandes
Consommation GNR
Capacité de traction
Les moins
Largeur du capot
Surface de l’essuie-glace
Capots latéraux vissés
Au travail « Bluffant avec le déchaumeur de 12 mètres »
Le T7 HD s’est montré très efficace au déchaumage avec notre outil à disques habituellement attelé à un chenillard articulé. Équipé de pneus VF de 2,15 m gonflés à 1 bar, il affiche un patinage très faible, sans même ajouter de masse sur le relevage avant. Il est seulement lesté par 500 kg dans chaque roue arrière. Malgré sa cylindrée modeste pour une puissance de plus de 300 ch, le moteur est assez coupleux. Il est bien valorisé par la transmission à variation continue. À une vitesse de 11 km/h, le régime moteur se maintient entre 1 300 et 1 500 tr/min, permettant d’atteindre une consommation de GNR de 2,4 l/ha, largement inférieure à celle de notre articulé. Ce tracteur pas trop lourd et bien équilibré me semble parfaitement adapté à ce type de travail. De plus, sa relative compacité est un avantage dans les fourrières, où il se montre très maniable, grâce à un bon angle de braquage et au dispositif réduisant le nombre de tours de volant. Les automatismes de bout de champ et le système de guidage sont bien pensés, ajustables à souhait. La possibilité de détourer la parcelle pour ensuite créer un maximum de lignes droites de guidage m’a vraiment plu.
Sur route, le confort est royal. En plus de la suspension du pont avant, celles de la cabine et du siège filtrent efficacement les secousses et limitent les mouvements de la cabine. L’habitacle est très bien insonorisé et comme la gestion moteur/transmission vise toujours les plus bas régimes, le niveau sonore est vraiment faible. À la conduite, il faut s’habituer au joystick que l’on actionne par impulsion pour faire varier la vitesse, mais à la longue on y prend goût. On peut aussi facilement passer du levier à la pédale. Le dispositif de ralentisseur sur l’échappement agit vraiment, limitant l’utilisation des freins. On l’utilise soit en mode manuel au pied, soit en mode automatique où il s’active dès que l’on tire le levier. Pour sortir de la ferme ou dans les carrefours sans visibilité, j’ai apprécié la caméra grand angle implantée à l’avant du capot qui permet de voir à 180 degrés. L’image affichée sur le tableau de bord est aussi utile pour bien visualiser le relevage avant, compte tenu de la largeur du capot.
L’attelage arrière est richement équipé en connexions hydrauliques. Le branchement des distributeurs est facilité par des leviers de décompression. Les commandes sur les ailes sont bien placées. En plus du relevage, de la prise de force et d’un distributeur, elles comprennent deux autres boutons pour activer un régime moteur enregistré et pour arrêter le moteur. À noter aussi que le tracteur peut être équipé d’un distributeur bas débit pour le troisième point hydraulique.
Le système d’éclairage du T7 HD doté de 24 projecteurs à leds (12 de série) est d’une efficacité redoutable pour les travaux de nuit. On peut mémoriser dans le terminal deux configurations d’éclairage. Les phares sur les ailes arrière s’allument automatiquement en marche arrière. Concernant les feux de route, le tracteur dispose d’un allumage automatique et d’un éclairage d’accompagnement, comme sur une voiture. J’ai fait le même rapprochement avec la clef main libre équipant le T7 en option.
En cabine « Un vrai effort de finition »
La cabine à quatre montants gagne de précieux centimètres en profondeur, accentuant la sensation d’espace. Avec les montants galbés et le capot moteur imposant, je trouve qu’il lui manque encore un peu de largeur pour parfaire la visibilité sur l’avant, même si la caméra du capot compense en partie. Je note au passage que l’essuie-glace ne descend pas très bas (NDLR : un modèle grand angle sera prochainement proposé). La visibilité sur les côtés et sur l’attelage arrière est plutôt bonne. Le tracteur dispose aussi d’une caméra sur l’aile arrière, dont l’image s’affiche sur le terminal quand on enclenche la marche arrière. L’accès au poste de conduite est bien dégagé. Dans l’habitacle, la qualité perçue et la finition des matériaux ont vraiment progressé par rapport à l’ancienne cabine. Les rangements sont plus nombreux et volumineux, avec par exemple un compartiment refroidi sous le siège passager, capable d’accueillir deux bouteilles de 2 l. Derrière ce siège, on dispose aussi d’un grand rangement fermé doté d’une prise USB et d’une 220 V. La climatisation est très efficace tout en restant silencieuse, malgré les 39 degrés à l’extérieur.
L’accoudoir multifonction regroupe l’essentiel des commandes de manière très ergonomique, avec des fonctions bien identifiées. Seules quelques-unes sont situées au niveau du pavillon, à côté de l’autoradio. Le joystick principal tombe bien sous la main. La sélection des trois plages de vitesse et le réglage de la vitesse cible se font rapidement à l’aide de boutons et d’une molette orange. Ceux de l’inverseur et de la vitesse mémorisée sont de même couleur. Les interrupteurs noirs servent aux relevages, à deux distributeurs, au guidage, aux séquences de bout de champ, le dernier étant personnalisable. Mis à part celui du guidage, ces boutons peuvent aussi être affectés à des fonctions Isobus. Sur le dessus, le bouton rouge est un arrêt d’urgence qui stoppe tous les automatismes. Le joystick hydraulique peut piloter jusqu’à six distributeurs et il dispose également des commandes d’inverseur et de plages de vitesse. J’ai aussi apprécié la commande des relevages en forme de souris d’ordinateur, dont la molette permet des mouvements très précis. Les cinq fingertips intègrent une led, dont la couleur change en fonction de leur affectation vers un distributeur. C’est appréciable de disposer de boutons pour un accès direct aux fonctions qui s’affichent automatiquement sur le terminal. Les interrupteurs liés à la climatisation, à l’audio et au téléphone sont regroupés. Sept boutons sont également personnalisables.
Le terminal tactile de 12 pouces offre un affichage moderne de grande qualité et il est très réactif. En revanche, comme toutes les récentes consoles, il met beaucoup de temps à démarrer. Une fois que l’on a compris la logique d’affichage, il est facile de rentrer dans les menus de réglage. Les représentations graphiques sont explicites, notamment celle des fonctions GPS. Pour ceux qui le souhaitent, on peut vraiment aller loin dans les réglages, à tous les niveaux : transmission, prise de force hydraulique, direction et même clim, autoradio et éclairage. L’affichage peut être personnalisé en fonction du chauffeur, tout comme les réglages et l’affectation des commandes que l’on peut mémoriser par outil.
Le tableau de bord intégré au volant est une option qui me paraît superflue, car elle impose une position assez inclinée du volant. Cet écran est très lisible avec les informations de base qui sont directement accessibles sans aller dans le terminal. Il affiche aussi la vue de la caméra frontale. À noter qu’il reste une zone pour certains voyants de sécurité ou d’entretien dans le montant droit. La colonne de direction est équipée de commodos dignes de ceux d’une voiture et la commande d’inverseur dispose d’une position parking.
Entretien « Des accès plus ou moins directs »
L’ouverture du capot moteur ne permet pas d’accéder à tous les points d’entretien. À l’avant du moteur, le condenseur de climatisation se déploie pour un nettoyage aisé. Les autres radiateurs s’escamotent, mais l’espace les séparant du radiateur moteur pourrait être plus important. En faisant pivoter le garde-boue, on accède depuis la gauche au filtre à air perché au-dessus du moteur. Du même côté, pour démonter les filtres à gazole et de l’autre côté pour le filtre à huile, il est nécessaire de retirer un panneau latéral fixé par deux vis quart de tour. Sur la droite, je remarque la très bonne intégration du système de dépollution. Il n’impose aucune régénération stationnaire et il est sans entretien sur toute la durée de vie du tracteur. Toujours du côté droit, il faut retirer cinq vis papillons pour démonter la trappe qui donne accès à la batterie au sommet du marchepied. On utilise ce dernier pour atteindre le filtre d’habitacle logé sous le toit de cabine.
Fiche technique
New Holland T7.315 HD
Moteur
Puissance au régime nominal (norme ECE R120) : 300 ch à 2 100 tr/min
Puissance maxi (norme ECE R120) : 313 ch à 1 800 tr/min
Couple maxi : 1 282 Nm à 1 400 tr/min
Cylindrée : 6 728 cm3
Norme et système de dépollution : stage V avec DOC + SCRoF
Capacité d’huile du moteur : 19 l
Espace entre chaque vidange : 750 h ou 1 an
Transmission
Type : variation continue à double embrayage avec 4 gammes mécaniques av. et 2 ar.
Régime moteur à 40/50 km/h : 1 300/1 600 tr/min
Régimes de prise de force et régime moteur correspondant :
540/540E/1000/1000E à 1 870/1 600/1 850/1 580 tr/min
Circuit hydraulique
Type : centre fermé à détection de charge
Débit et pression : 165 ou 220 l/min à 210 bars
Volume d’huile hydraulique exportable : 70 l
Nombre de distributeurs : 4 ar. (5 en option) et 1 à 3 latéraux
Relevage
Capacité maxi aux rotules (ar./av.) : 11 058/5 821 kg
Dimensions
Capacité du réservoir (GNR/AdBlue) : 630/96 l
Hauteur hors tout : 3,38 m
Empattement : 2,99 m
Rayon de braquage mini : 5,70 m
Poids à vide : 10 500 kg
PTAC : 16 800 kg
Monte pneumatique : VF710/75R42 & VF650/60R34
Budget
Prix catalogue du modèle essayé avec les options au 01/10/22 : 415 803 euros HT