[Essai] Kverneland Turbo 6500 T i-Tiller – « Un cultivateur entièrement réglable depuis la cabine »
Axel Ressegand, salarié agricole à Usson-du-Poitou dans la Vienne, a testé au déchaumage le cultivateur Kverneland Turbo T i-Tiller. Il nous livre ses impressions sur cet outil entièrement piloté par Isobus.
Axel Ressegand, salarié agricole à Usson-du-Poitou dans la Vienne, a testé au déchaumage le cultivateur Kverneland Turbo T i-Tiller. Il nous livre ses impressions sur cet outil entièrement piloté par Isobus.
Les cultivateurs Turbo de Kverneland s’utilisent entre 8 et 12 km/h pour ouvrir les sols au printemps, préparer le lit de semence, ainsi que pour le déchaumage. Le modèle semi-porté 6500 T, essayé en finition i-Tiller, profite du pilotage de l’ensemble de ses réglages depuis le terminal Isobus. Mesurant 6,5 m d’envergure, il dispose de dents vibrantes Reflex réparties sur cinq rangées en respectant un pas de 19 cm. Il est équipé de socs de 55 mm de large et de 15 mm d’épaisseur, conçus pour travailler entre 3 et 20 cm. Une rangée de disques de 320 mm de diamètre nivelle le sol après l’action des dents. Elle est suivie du double rouleau Actipress Twin de 560 mm de diamètre, dont les profils en U se chargent de terre, afin de garantir une parfaite rotation et un bon émiettement sans lissage. Ce rouleau, associé aux quatre roues frontales de terrage, assure le contrôle de la profondeur de travail. Le Turbo 6500 T loge au centre du châssis deux grosses roues dédiées au transport et aux manœuvres en bout de champ. Ce chariot n’agit pas sur la profondeur de travail, hormis lorsque le rouleau arrière est remplacé par une herse à trois rangées de peignes. Ce dernier équipement, récemment développé, remonte les mauvaises herbes en surface sans les rappuyer, afin qu’elles soient grillées par le soleil.
Les conditions du test
Le cultivateur Kverneland Turbo i-Tiller a été testé durant une semaine, fin juillet 2020, chez Alex Ressegand, exploitant céréalier à Usson-du-Poitou dans la Vienne. Cet appareil de 6,5 m de large a été exclusivement utilisé pour le premier déchaumage après la récolte de blé, dans des conditions très sèches.
Les plus
+ Le contrôle intégral en cabine
+ La sécurité contre les surcharges
+ Le report de charge automatique
Les moins
- Pas de socs à démontage rapide sur les dents Reflex
- Terminal Isobus imposé
- Prix
Au travail – « Très facile à mettre en œuvre »
Le Turbo i-Tiller, entièrement piloté par Isobus, est assez simple à mettre en œuvre, et heureusement, car cela reste un cultivateur. Il suffit de sélectionner l’écran pliage/dépliage et de rester appuyé sur le bouton dédié durant 40 secondes, le temps d’abaisser les éléments latéraux. Des raisons de sécurité interdisent que cette commande soit automatisée. Avant d’attaquer le déchaumage, il m’a suffi de sélectionner l’écran de travail pour régler la profondeur des dents. Il est d’ailleurs possible de programmer une différence de plus ou moins 4 centimètres entre l’avant et l’arrière. C’est pratique pour corriger l’assiette de l’appareil en fonction de la portance du sol. La position des disques de nivellement se contrôle également sur la même page.
Un étalonnage du circuit hydraulique est recommandé au début du chantier. Il est à renouveler tous les 20 hectares, afin de supprimer toute erreur liée à d’éventuels déphasages des dix vérins servant au contrôle de la profondeur : quatre pour les roues de jauge avant et six pour les trois sections de rouleaux arrière. Cette synchronisation est rapide et se lance depuis un bouton sur le terminal lorsque l’outil est levé. Elle consiste tout simplement à rentrer, puis à déployer les vérins pour les amener successivement en butées haute et basse.
Les dents Reflex, réglées à une profondeur de 11 centimètres, rentrent bien dans le sol très sec. Leurs vibrations assurent le foisonnement de la couche travaillée, gage d’un bon mélange des chaumes avec la terre. Le tracteur de 370 ch emmène sans difficulté l’outil de 6,5 m d’envergure à 9 km/h. Son poids important (16,8 t), les conditions sèches et le champ assez plat ne m’ont pas permis de vérifier l’effet du report de charge piloté électroniquement sur le Turbo i-Tiller. Toutefois, la sélection manuelle du report de 0 à 100 % se ressent bien en cabine, car, à la valeur maximale, le transfert de masse de l’outil vers le pont arrière atteint 1,8 tonne.
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À la loupe - « On est guidé par les assistances électroniques »
Le pilotage Isobus du cultivateur Turbo i-Tiller repose sur l’utilisation de cinq capteurs. Le premier indique la position des quatre roues de jauge avant, tandis que le second surveille le rouleau arrière actionné par six vérins. Le troisième capteur détermine le réglage des disques de nivellement. Le quatrième indique le niveau de relevage des roues de transport et le cinquième est indispensable à la gestion automatique du report de charge.
Le cultivateur intègre un dispositif assurant un report de charge constant sur les roues arrière du tracteur, quel que soit le relief de la parcelle. Cet automatisme, baptisé Dynamic Traction Control, utilise le vérin hydraulique du timon, dont la pression est ajustée en permanence en fonction du pourcentage que l’on choisit sur le terminal en cabine, selon les conditions. Si l’on retient 100 %, les roues avant de l’outil ne supportent quasiment pas de poids et la charge exercée sur l’arrière du tracteur avoisine 1,8 tonne. À l’opposé, en programmant 0 %, le transfert vers le tracteur est nul et la charge du cultivateur est ainsi supportée par les quatre roues de jauge avant. Ce dernier réglage est utile pour la préparation du lit de semence, afin de diminuer la compaction du sol par le tracteur.
L’option Auto-Protect préserve le Turbo T i-Tiller des surcharges ou des erreurs de conduite. Elle fait appel à deux axes intégrant chacun une jauge de contrainte électronique, qui assurent la liaison entre le timon et le châssis et mesurent les efforts. Si l’on prend une courbe trop prononcée en laissant les dents en terre et que la force dépasse le seuil de tolérance, une alerte apparaît sur le terminal. Et si la contrainte augmente encore, l’outil se relève automatiquement. En ligne droite, le système réagit de la même façon si l’effort enregistré est supérieur à 12 tonnes.
Entretien - « Pas de graisseurs sur les pièces travaillantes »
Le cultivateur i-Tiller est particulièrement simple d’entretien, car les graisseurs se trouvent uniquement au niveau des articulations du châssis. Les dents vibrantes ne demandent aucune intervention particulière, hormis le contrôle de leur bon serrage. Les paliers des disques de nivellement sont, eux, lubrifiés à vie. À noter qu’il est possible, depuis le terminal Isobus, d’actionner le relevage des roues de transport ou encore d’agir sur la position du timon, pour un meilleur accès pour la maintenance. C’est aussi rassurant de pouvoir remplacer un capteur électronique sans l’aide d’un technicien.
La gamme – La déclinaison i-Tiller uniquement pour les semi-portés
Les cultivateurs Turbo, fabriqués dans l’usine Kverneland des Landes-Genusson en Vendée, se déclinent en versions portées à quatre rangées de dents, avec un châssis fixe de 3 et 3,50 m de large, ainsi qu’en configuration repliable de 4 ; 5 et 6 m. Ils sont aussi disponibles en configurations semi-portées à cinq rangées de dents de 6,5 et 8 m d’envergure, les seules à accéder au pilotage Isobus i-Tiller. Comme les portés, ils accueillent au choix deux types de dents - Reflex et Triflex 400 - présentant le même dégagement sous bâti de 725 mm. La première, de type vibrante, sorte de grosse dent de vibroculteur, se caractérise par sa large spire et exerce jusqu’à 200 kg à la pointe. Elle rend l’outil particulièrement polyvalent, car elle adopte au choix plusieurs types de socs boulonnés : double cœur de 125 mm, étroit 55x15 mm et à ailettes de 240 mm de large, en fonction du travail souhaité : mélange intensif, intervention en profondeur ou superficielle. Une pointe de 55 mm et une autre de 160 mm traitées au carbure se montent aussi sur la Reflex. La seconde dent, la Triflex 400, convient aux conditions difficiles en présence de sols compactés et de pierres. Elle se distingue par sa sécurité non-stop mécanique à lames ressorts procurant un effort à la pointe de 400 kg. Cette variante accède à trois types de socs à changement rapide Knock-on (pointe de 80 mm de large comme celle des charrues, patte d’oie de 150 ou 250 mm d’envergure). Elle s’équipe aussi de deux modèles de pointes boulonnées : réversible de 60 mm de large identique à celle des charrues ou Tiger II de 70 mm traitée au carbure.
(+) Le pilotage Isobus autorise la mémorisation de 10 configurations de réglages. Il permet aussi de rentrer la profondeur de travail réelle pour davantage de précision, en prenant ainsi en compte la portance du sol et l’usure des dents.
(+) La position au travail des roues de transport s’ajuste depuis le terminal en cabine. En les réglant à fleur du sol, cela permet de gagner du temps lors des manœuvres en bout de champ, car l’outil sort plus vite de terre.
(+/-) Le bloc d’électrodistributeurs hydrauliques, situé à l’avant du châssis et protégé par un carter en tôle, permet de replier manuellement le cultivateur en cas de problème électronique. Le travail sans terminal Isobus est en revanche impossible.
(-) La terre qui se charge dans le double rouleau à profil en U a tendance à tomber sur la route lors des changements de parcelles.
(-) Le respect des règles de sécurité interdit la mise en position transport en mode automatique.
Fiche technique cultivateur Kverneland Turbo 6500 T i-Tiller
Châssis : semi-porté repliable (3 parties)
Largeur de travail : 6,18 m
Largeur de rouleau : 6,5 m
Nombre de dents : 33
Nombre de rangées de dents : 5
Espace entre dents : 19 cm
Dégagement sous bâti : 72,5 cm
Rouleau (type/diamètre) : Actipress Twin/2 x 565 mm
Roues de transport : 2 x 500/60-22.5
Roues de jauge : 4 x 340/55-16
Largeur au transport : 3 m
Homologation : 25 km/h (hydraulique) ou 40 km/h (pneumatique)
Prix catalogue au 1er juillet 2021 du modèle essayé : 92 172 € HT