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Des heures de manutention en moins grâce aux groupeurs de balles

Les bénéfices des groupeurs de balles combinés aux presses à balles rondes ou cubiques sont multiples : gain de temps, réduction des distances parcourues dans les parcelles, respect des sols…

« J’ai investi dans un groupeur de balles cubiques fixé derrière la presse pour faire moins d’heures avec mon chariot télescopique », indique un entrepreneur de travaux agricoles et négociant en paille dans l’Aube. Lorsque les balles sont dispersées dans la parcelle, leur reprise est en effet particulièrement chronophage, car l’engin de manutention doit circuler tous azimuts. En limitant les allers et retours, le sol et/ou le couvert végétal souffrent moins, le besoin en main-d’œuvre est réduit et la consommation de carburant baisse. Le chariot télescopique et son chauffeur sont aussi préservés, car ils ne sont plus soumis aux à-coups des passages de traitement. La comparaison effectuée par John Deere, entre une presse à balles rondes en solo et une autre avec groupeur, dans un champ de 8,1 hectares, est probante : 4 013 mètres parcourus pour rassembler en un point central les 25 balles dispersées dans la parcelle, contre 704 mètres pour ramener au même endroit 26 balles regroupées par lots de trois. Dans cette configuration, la distance réalisée par le tracteur-chargeur emportant deux balles rondes à la fois est réduite de 80 %. « Le groupeur permet également de libérer les champs rapidement en déposant les balles dans les fourrières, un point important lorsque la paille est achetée par un tiers », précise Claude Vilain, concessionnaire dans le Loiret et importateur des matériels danois Fasterholt. Ce type d’équipement entraîne en revanche un surcoût de la prestation facturé, à titre d’exemple, un euro de la balle par certains ou deux euros de la tonne de fourrage pressé par d’autres.

 

De deux à cinq balles rassemblées

Peu de constructeurs de presses comptent d’origine un groupeur à leur catalogue. Claas commercialise, pour environ 8 000 euros, l’équipement Duo Pack exclusif à la Quadrant 4000 confectionnant des balles de 80 x 50 cm. Ce matériel, construit dans l’usine Claas de Woippy en Moselle, superpose deux balles et se déclenche automatiquement en roulant. Fixé à l’arrière du canal à la place de la rampe de déchargement, il repose sur deux roues pivotantes pour suivre la presse au champ, comme sur la route.

Le BaleCollect, de conception Krone, rassemble, côte à côte, trois balles cubiques de 120 cm de large ou cinq de 80 cm. Ce groupeur, facturé plus de 30 000 euros, se distingue par l’intégration d’un système de pesée et l’adoption d’un timon hydraulique télescopique. Au champ, il se plaque à l’arrière du canal et fait corps avec la presse. Ses roues sont pivotantes pour conserver l’alignement avec la sortie des balles. Dans cette configuration de travail, les panneaux latéraux abaissés portent la largeur à 4,30 m. Sur la route, les ailes se relèvent pour respecter un gabarit de 2,92 m, la flèche d’attelage s’allonge et les roues deviennent fixes. Le BaleCollect se comporte alors comme un véhicule semi-porté accroché derrière la presse, formant un train double. Son homologation pour circuler sur la voie publique implique une puissance de freinage accrue des presses à balles cubiques Big Pack. Son pilotage demande par ailleurs d’utiliser une presse Krone compatible Isobus. Il permet au chauffeur de choisir le lieu de dépose.

John Deere dispose d’un groupeur de balles rondes, mais celui-ci s’adapte uniquement sur les presses fabriquées et commercialisées outre-Atlantique. Dénommé Bale Accumulator et facturé aux alentours de 15 000 dollars (13 000 euros), ce dispositif repose sur deux paires de roues et rassemble trois bottes côte à côte. Il est par exemple utilisé pour positionner les balles sur la même ligne, afin de les reprendre plus facilement avec une remorque autochargeuse. Il s’utilise également pour déposer les bottes dans les zones les plus planes des parcelles en pente.

 

Quid des garanties avec les modèles adaptables

Des équipementiers proposent, à l’instar des Danois Fasterholt, ParkLand et Pomi, ou encore de l’Allemand TST, des groupeurs s’adaptant à l’arrière des presses. Fasterholt propose, pour moins de 15 000 euros, deux variantes traînées réceptionnant les balles bout à bout. Son modèle QB3 regroupe trois balles cubiques et sa version RB3 rassemble trois, voire quatre balles rondes en fonction de leur diamètre. Les solutions de Parkland et Pomi se fixent à la place de la rampe de la presse à haute densité et rassemblent trois balles cubiques côte à côte. Elles disposent de roues pivotantes pour rester dans l’alignement de la machine, un principe ayant pour inconvénient d’accroître considérablement le porte-à-faux arrière sur la route. Le Quadro Pac de la firme allemande TST superpose jusqu’à quatre balles cubiques de 70 cm de haut. Cette performance s’avère particulièrement intéressante pour le chargement de plateaux, car les piles sont déjà prêtes. Cet appareil semi-porté présente par ailleurs l’intérêt de reposer sur deux essieux et de n’exercer qu’un faible report de charge sur le châssis. Tous ces modèles adaptables sont assez séduisants en termes de travail réalisé, mais leur montage présente généralement le grand inconvénient de ne pas être validé par les fabricants de presses. La garantie peut alors être remise en cause en cas de problème technique susceptible d’avoir été provoqué par l’adaptation. Certains groupeurs peuvent toutefois bénéficier d’une homologation spéciale de la part du constructeur. Par exemple, Claas valide le montage du Quadro Pac de TST sur ses presses à haute densité Quadrant. La marque allemande indique, en revanche, que l’adaptation de modèles d’autres firmes sur ses machines entraîne la perte de garantie relative au châssis et à l’essieu.

La réception routière obligatoire

L’ensemble formé par le groupeur et la presse doit répondre aux exigences d’homologation routière. Si l’appareil est remorqué derrière la presse en formant un train double, il doit être réceptionné par la DREAL et son dispositif d’attelage doit être homologué. S’il est relié à la presse sans articulation ou fixé à demeure, une réception individuelle ou à titre isolé de l’ensemble est à réaliser obligatoirement. Cette démarche est de la responsabilité du concessionnaire ou de l’acquéreur. En l’absence de réception, l’ensemble n’est pas autorisé à emprunter la voie publique et expose le propriétaire à une amende assortie de l’immobilisation du convoi de la part des forces de l’ordre. La sanction se révèle encore plus lourde en cas d’accident, car l’assurance peut refuser la prise en charge des dommages.

 

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