[Bâtiment] Des nettoyeurs de logettes adaptés à toutes les situations
De la balayeuse attelée aux automoteurs avec balai, trémie à litière et désinfectant, voire lame de curage, l’éventail de solutions et de prix est très large. Des clés pour bien choisir.
De la balayeuse attelée aux automoteurs avec balai, trémie à litière et désinfectant, voire lame de curage, l’éventail de solutions et de prix est très large. Des clés pour bien choisir.
Gains de temps, confort de travail, amélioration de la qualité du lait… sont les principales motivations qui poussent à investir dans un nettoyeur de logettes. Plusieurs critères doivent être pris en compte avant d’investir : nombre de logettes, type de litière utilisée, prix... L’offre est segmentée en trois familles : des modèles attelés à des engins tracteurs, des modèles à conducteur marchant et enfin les automoteurs.
Les brosses attelées, une solution économique
La brosse attelée à l’avant ou à l’arrière d’un tracteur ou engin de manutention est la solution la plus économique. Le tarif est par exemple de 2 600 € HT pour le Corner Sweep ou le Side Sweep (Emily), 3 000 à 3 400 € HT pour le Logenet (Rabaud)… « Grâce à son montage sur vérin, le modèle Side sweep est plus adapté que le Corner Sweep quand il y a beaucoup de poteaux ou de murs », précise Jérôme Le Febvrier (Emily). « La conception du Logenet 1 100 permet de franchir un mur sans faire de marche arrière », souligne de son côté Jérôme Guerry (société Rabaud).
Des modèles à conducteur marchant
Les modèles à conducteur marchant sont une version intermédiaire entre la balayeuse attelée et l’automoteur. Côté bémol, l’utilisateur doit marcher et fait donc plus ou moins d’efforts physiques. « Nous préconisons ce type d'équipement jusqu'à 80 logettes. Mais certains éleveurs ayant 120 logettes investissent dans ce type d'équipement », précise Florentin Rousset (Tuchel). Leur prix varie en fonction des équipements et des caractéristiques du moteur…. À titre d’exemple, chez Tuchel, le Farm Clean est vendu 3 000 € HT auxquels il faut ajouter 1 000 € HT pour la balayeuse et 500 € HT pour un racleur, soit un total de 4 500 € HT.
Chez ECS, le Logettenet (sans trémie) est vendu autour de 4 100 € HT selon les options. Sa version avec trémie de 280 litres (Logettenet +) coûte 6 980 € HT. Ces outils peuvent être équipés d’un racleur et d’un système de distribution de litière.
Un vaste panel de choix avec les automoteurs
« Les automoteurs sont de plus en plus demandés par les éleveurs qui ont augmenté la taille de leur troupeau pour répondre à des soucis de santé et gagner du temps. Dans des troupeaux de 120 vaches, l’éleveur gagne en moyenne une heure par jour, voire une heure et demie lorsqu’il nettoie et paille ses logettes deux fois par jour par rapport à un nettoyage manuel », constate Jérôme Le Febvrier.
Il y a des modèles adaptés à toutes les situations et à tous les prix. Certains balayent, épandent la litière et raclent le couloir en un seul passage. Des sociétés comme Jydeland (marque Bobman) proposent en option sur certains modèle un système pour épandre un produit de désinfection en poudre.
Des trois grandes familles d’outils, les automoteurs sont les plus onéreux. Mais ils n’échappent pas au grand écart de prix en fonction des caractéristiques des outils. Ainsi, parmi les plus petits modèles, le Mini Net + de chez ECS (moteur essence 11 cv, position assise - un balai + une trémie de 280 l + racleur) coûte, selon les options, autour de 13 000 € HT. Le tarif est multiplié par deux avec les automoteurs AM 317 (25 000 € HT) et Tuchel Trac Trio (25 000 € HT) proposés respectivement par Emily et Tuchel. Et jusqu’à 33 000 € pour le Logette-Car d’ECS (chargement autonome d’un big baller entier).
Certains modèles balaient et paillent en un passage
Précisons que parmi ces trois modèles, les Tuchel Track Trio et Logette-Car ont été conçus pour balayer et pailler en un seul passage. Cette possibilité n’est proposée qu’à titre exceptionnel sur le modèle AM317 d’Emily.
La capacité de la trémie est un critère de choix très important. Elle doit être adaptée au nombre de logettes à entretenir pour éviter les allers-retours pour la recharger. Dans la gamme Bobman par exemple, le modèle Selfload est préconisé par Jydeland pour des bâtiments avec plus de 180 logettes. Doté de trois roues motrices, il est équipé d’une trémie arrière autochargeuse de 1 000 litres (29 095 € HT).
Le Bobman « Super » (trémie de 500 l – une ou trois roues motrices – position assise - Moteur diesel Hatz de 10 ch – demi-tour possible dans un couloir de 2,60 m) peut entretenir jusqu’à 150 logettes en un passage (prix 18 260 € HT). Pour l'entretien jusqu'à 180 logettes, la société propose plutôt le Bobman Frontload (trémie frontale autochargeuse de 600 l). Une extension est proposée en option pour ces deux modèles. Son tarif est de 22 895 € HT. Chez Emily, les capacités varient de 520 litres à 1,5 m³.
Le type de litière utilisée (matière fine, paille broyée...) est un autre critère à prendre en compte.
Chargement automatique de la litière
Pour les systèmes avec paille, la SARL ECS propose un automoteur (Logette-Car) à poste debout équipé d’un moteur diesel de 26 ch. Sa cuve de 4,5 m3 permet d’utiliser un big-ball de 500 kg ou un round-ball de paille broyée. « À raison de 4 kilos de paille par logette, il est possible de pailler 100 logettes en un passage », selon André Barreau.
Le nombre de roues motrices peut aussi avoir son importance. « Nous commercialisons des modèles avec une, deux ou trois roues motrices. Ces derniers sont particulièrement adaptés quand il faut traverser des cours pour accéder à différents bâtiments », souligne Jean-Michel Chenillot (société AgriDis - gamme Bobman).
Les fabricants précisent également la hauteur des marches que leur matériel est capable de franchir. L’automoteur Emily, par exemple, franchit jusqu’à 20 cm grâce à une option « roues de franchissement » coûtant 270 € HT. Florentin Rousset (Tuchel) met cependant en garde contre le risque d’abîmer le châssis de l’automoteur. « C’est également une source d’inconfort pour l’utilisateur. Mais cette option permet de passer d’un couloir à un autre sans sortir du bâtiment. »
Moteurs électriques, moins de nuisances mais plus cher
Le confort est un des gros points forts des automoteurs. Il monte d’un cran avec les modèles ayant un poste assis et encore plus lorsque le moteur est 100 % électrique. C’est notamment le cas du Speed e Net + proposé par ECS. Les moteurs électriques évitent les nuisances sonores et les émissions de gaz d’échappement.
Côté bémol, « les moteurs électriques ne sont pas éternels et il faut recharger leur batterie », note Florentin Rousset. « Nous proposons une version avec moteur essence pour notre modèle intermédiaire (Mini). En revanche, le modèle Trio étant plus polyvalent et lourd, il est équipé d’un moteur diesel 3 cylindres d’une puissance de 20 ch », poursuit-il.
« Les modèles électriques coûtent plus cher parce qu’il faut acheter une station pour recharger les batteries qui entraînent le moteur. Nous en proposons un (Bobman EL) qui est équipé d’une ou trois roues motrices », précise de son côté Jean-Michel Chenillot (AgriDis).
Certains outils équipés d’une trémie peuvent se charger seuls (Rovicar, Frontload et Super, AM317 …). Enfin, le rayon de braquage est également un critère à prendre en compte.
Mise en garde
Les exemples d'équipements cités dans cet article ne représentent pas une liste exhaustive des offres commerciales.
Les critères à prendre en compte
Le nombre de logettes
La capacité de la trémie
Les caractéristiques de votre bâtiment (caillebotis, racleurs, largeur des couloirs…)
Le type de litière utilisée
Les équipements déjà disponibles sur l’exploitation
Des brosses avec fibres adaptées au type de sol
La durée d’utilisation des brosses dépend du nombre de logettes à nettoyer et de passages effectués par jour, mais aussi de la nature des fibres. Celles en acier enrobé de caoutchouc sont adaptées aux surfaces rugueuses (béton…). Les fibres en polypropylène agressent moins les surfaces délicates telles que les tapis de logettes en caoutchouc. En revanche, elles s’usent plus vite.
Le réglage de la pression exercée sur la brosse, la nature du sol et de la litière jouent également. « Il faut nettoyer régulièrement la brosse pour éviter que des amas de bouses durcissent les poils et les rendent cassants », prévient Jérôme Le Febvrier.
« Nous avons investi dans une balayeuse-pailleuse automotrice »
Le Gaec Breton, dans l’Orne, a acheté un automoteur en 2017 pour balayer et pailler 250 logettes réparties dans deux bâtiments.
« Nous essayons d’éviter au maximum les tâches pénibles et répétitives, comme c’était le cas pour le nettoyage de nos 250 logettes », explique Etienne Breton, un des cinq associés du Gaec. Les 240 vaches du troupeau sont conduites en trois lots. Les vaches en début et milieu de lactation sont logées dans une stabulation équipée de 192 logettes avec tapis (2 x 96). Les fins de lactation et les taries sont regroupées dans une stabulation (55 logettes) accolée à la première. Les 192 logettes sont balayées et paillées tous les matins. Et les 55 autres ne le sont que le lundi et vendredi. Au total, trois ballots de paille broyée sont consommés tous les dix jours (environ 600 kg).
« Nous cherchions un automoteur compact et capable de balayer et pailler 96 logettes en un seul passage. » L’option trois roues motrices faisait également partie des critères de choix. « Cela nous semblait intéressant pour franchir des marches. Mais certaines sont assez hautes. Finalement, nous préférons sortir du bâtiment plutôt que de risquer d’abimer le matériel. C’est aussi plus confortable pour l’utilisateur. » La réputation des moteurs Kubota a également pesé dans le choix du modèle Tuchel Track Trio.
« Le balai étant situé devant la trémie, quand on arrive devant un mur, on a juste besoin de replier le bras de la balayeuse pour passer », apprécie Etienne Breton.
Pas d’impasse sur l’utilisation d’un asséchant
Les associés apprécient la qualité du nettoyage des logettes. « La rotation rapide du balai permet de bien assécher et nettoyer les logettes. Nous continuons cependant à utiliser de l’asséchant. Le niveau de production de nos vaches étant élevé (10 000 kg), elles perdent souvent un peu de lait en début de lactation. » L’asséchant est épandu à la main.
Le gain de temps est également très significatif. « Avant, il nous fallait environ une demi-heure pour entretenir 96 logettes. Avec l’automoteur, il nous faut moins de 10 minutes chargement et déplacement compris. » Côté entretien, l’automoteur est lavé une fois par semaine. « Nous nettoyons le balai au jet d’eau tous les jours. »