[Logiciel de gestion de troupeau] « Je n'ai plus qu'une seule appli à gérer au lieu de quatre "
Henri de Kerdanet a choisi des outils interconnectés entre eux pour se simplifier la vie. Il n’a plus qu’une seule appli pour gérer son suivi de troupeau, au lieu de quatre auparavant. Fini les doubles saisies, sources de perte de temps et de risques d’erreur !
Henri de Kerdanet a choisi des outils interconnectés entre eux pour se simplifier la vie. Il n’a plus qu’une seule appli pour gérer son suivi de troupeau, au lieu de quatre auparavant. Fini les doubles saisies, sources de perte de temps et de risques d’erreur !
« J’utilise des logiciels de gestion de troupeau depuis que je suis installé, raconte Henri de Kerdanet, installé à Saint Armel en Ille-et-Vilaine avec 70 vaches. Les fonctionnalités se sont beaucoup améliorées au fil des années. Ces outils correspondent bien aux besoins des éleveurs et des techniciens. Mais le hic, c’est que malgré le progrès, les évolutions ne vont pas toujours dans le sens du regroupement de données entre logiciels, et les utilisateurs sont contraints d’effectuer des ressaisies multiples car les outils ne communiquent pas forcément entre eux. »
L’élevage d’Henri dispose d’un robot de traite depuis 2011 et de colliers Medria depuis 2012, pour la détection de l’activité et de la rumination, en plus du Vel’Phone pour la détection des vêlages. « À l’époque, je me trouvais dans une situation informatique ahurissante : aucun des logiciels que j’utilisais, que ce soit pour le robot, les colliers ou l’outil de gestion de troupeau ne communiquait les uns avec les autres, se rappelle-t-il. J’étais obligé de gérer tous les évènements d’entrées/sorties d’animaux, les vêlages, les chaleurs, les inséminations… indépendamment sur chacune des interfaces. C’était une perte de temps folle, sans parler des risques d’erreurs ! »
L’éleveur a longtemps cherché un moyen de se simplifier la tâche, mais il regrette que les acteurs du monde agricole ne se montrent pas toujours très volontaires pour partager les données et développer des ponts entre logiciels. « C’est dommage car c’est justement cette interconnexion qui crée la vraie plus-value pour les éleveurs », considère Henri.
iCownect communique avec les autres interfaces de l’élevage
Et puis, il y a quelques années, Henri a découvert iCownect, qui s’appelait encore iVache à l’époque. « J’ai fait partie des premiers éleveurs testeurs, se souvient-il. J’ai expliqué aux développeurs que la condition sine qua none pour m’équiper d’un tel outil, est qu’il puisse se connecter à mon robot de traite Delaval. Et c’est ce qu’ils ont fait… » L’une des spécificités d’iCownect est de multiplier les partenariats pour développer un maximum d’interconnexions avec d’autres entreprises (robots de traite, laiteries, Ecel, laboratoires, capteurs…) et favoriser les ponts informatiques pour faire en sorte de permettre l’échange de données par des flux entrants et sortants. Aujourd’hui, iCownect est relié à 49 connecteurs (Boumatic, GEA, Delaval, Packo, SAC, Lely, Medria, Evolution, Lacteus, Dinamica Generale, Isigny Sainte-Mère, LSDH…).
Henri se sert d'iCownect comme interface principale ; c’est l’outil de base qu’il utilise et consulte au quotidien. C’est la seule sur laquelle il effectue ses saisies. Grâce aux échanges de données, celles-ci se réactualisent automatiquement en temps réel ou à heure fixe sur les différentes interfaces (EDE, robot, etc.).
« C’est pratique qu’il y ait un logiciel maître qui centralise tout. Comme ça, on sait où chercher l’information. Pas besoin de faire toute une gymnastique pour retrouver les données, et on est sûr qu’elles arrivent toutes automatiquement au bon endroit, apprécie l’éleveur. Les autres logiciels sont un peu comme des satellites dont je me sers pour obtenir des informations très spécifiques. Par exemple, je consulte Farmlife (la plateforme liée aux colliers Medria) pour regarder l’activité précise d’une vache. Et je me réfère au logiciel du robot pour tout ce qui concerne le paramétrage de la traite, mais sinon je ne passe plus que par iCownect. »
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Les informations s'actualisent sur toutes les interfaces
Concrètement, la gestion au quotidien est très simple. « Lorsqu’une vache vêle, je déclare le vêlage sur iCownect sur la fiche mère. Le robot est alors automatiquement au courant qu’il peut autoriser la vache à la traite, Farmlife prend connaissance du nouveau statut de la vache, et l’info remonte aussi au service identification de l’EDE, sans que j’ai besoin de faire quoi que ce soit. » Pendant la lactation, les informations de production collectées par le robot, de même que les analyses de lait issues du laboratoire, ou encore l’activité des vaches détectée par les colliers redescendent directement sur le smartphone ou le PC.
Les différentes démarches sont facilitées. « Par exemple, si je déclare un veau mort sur iCownect, l’appli me bascule directement sur le site de l’équarrissage où le numéro du veau est déjà renseigné ; je n’ai plus qu’à valider. » Même chose si un éleveur a une insémination à faire. Depuis iCownect, il clique sur un lien et arrive sur le portail d’Evolution. Une fois que l’inséminateur enregistre son acte sur iCownect, l’info s’actualise à la fois sur le robot qui ajustera alors les quantités de concentrés à distribuer et sur le logiciel Medria qui pourra quant à lui affiner les courbes d’activité.
« Un tel fonctionnement est rassurant car tu sais que tu es à jour et que tu n’as rien oublié, souligne Henri. Cela libère la tête. Fini les innombrables bouts de papiers accrochés au mur qui servent de pense-bête au quotidien ! » Au niveau des mouvements d’animaux, l’échange de données a aussi l’avantage de vérifier la cohérence des effectifs avec l’inventaire de l’EDE. « Je suis averti si j’ai oublié de déclarer une sortie par exemple. »
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« Décloisonner les données, c’est un état d’esprit »
« Pour un organisme, travailler dans son pré carré et verrouiller les données collectées sur un élevage, sans permettre de les partager avec d’autres acteurs du monde agricole, n’a aucun sens à l’heure de l’élevage connecté, considère Henri de Kerdanet. Les infos doivent pouvoir entrer et sortir pour alimenter les différentes plateformes automatiquement si l’éleveur le souhaite. » L’entreprise iCowsoft multiplie les contacts pour développer des ponts informatiques et fluidifier les transferts de données. Ce n’est pas la seule à le faire mais c’est celle qui a négocié le plus de partenariats à l’heure actuelle. « Finalement, les passerelles se font quand les entreprises comprennent qu’elles ont réciproquement besoin l’une de l’autre et qu’elles partagent la même vision des intérêts de l’éleveur. »
Combien ça coûte ?
Le tarif correspond à un abonnement mensuel. Trois formules sont proposées selon les services désirés (8 €, 25 €, ou 45 à 70 € par mois). Il n’y a pas d’achat de matériel, ni de frais de mise à jour et de maintenance. Près de 5 000 élevages sont aujourd’hui équipés.