Aller au contenu principal

Prix à la consommation et conjoncture économique
L’Insee prévoit une inflation mensuelle supérieure à 3 % jusqu’en juin 2022

En glissement annuel, les prix à la consommation vont poursuivre leur mouvement de hausse avec un début de répercussion des hausses des coûts à la production.

© nattanan23 (Pixabay)

Pour son point de conjoncture de février 2022 tenu ce mardi 8 février, l’Insee a revu ses prévisions concernant les prix à la consommation (inflation) et la croissance économique (PIB) du pays.

Après + 2,9 % pour janvier 2022 (chiffre provisoire qui sera définitif le 18 février), l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit un taux d’inflation compris entre + 3,2 % et + 3,4 % pour les cinq mois à venir (de février à juin inclus). « La hausse des prix de production se transmettrait en partie aux prix à la consommation » expliquaient Julien Pouget, chef du département de la conjoncture, et Olivier Simon, de la direction de la synthèse conjoncturelle lors du point presse du 8 février.

Côté prix à la consommation des prix alimentaires, on voit bien que derniers pesaient entre – 0,1 % et + 0,2 % maximum du taux d’inflation total pour la période décembre 2020 à juin 2021. On passe à une fourchette de + 0,2 % à + 0,4 % pour la période décembre 2021 juin 2022.

Dans la note de conjoncture publiée également le 8 février, on peut lire que « les prix à la production ont augmenté tout au long de l’année 2021, en France comme dans les autres pays européens. En décembre 2021, le glissement annuel des prix de production de l’industrie française atteint + 16,9 %. L’ordre de grandeur est le même pour les prix agricoles à la production (+ 17,6 % sur un an en décembre) ». Ces hausses se transmettent « partiellement » aux prix à la consommation, en particulier ceux des produits alimentaires, avec quelques mois de décalage et c’est le début de ce cycle auquel on assiste aujourd’hui. Un phénomène qui pourrait durer sur l’ensemble du premier semestre.

On doit aussi tenir compte du fait que, par exemple, dans les services, « les prix de production du transport maritime et côtier de fret ont augmenté de 85 % sur un an cet automne ».

« Par ailleurs, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, les cours du pétrole ont augmenté en janvier, conduisant à réviser à la hausse l’hypothèse retenue jusqu’à l’horizon de prévision (juin 2022). Le cours du Brent est désormais supposé fixé à 90 $ le baril, contre 75 $ dans la Note de conjoncture de décembre, l’hypothèse de taux de change €/$ restant quant à elle à 1,13 $/€ » peut-on encore lire dans ce document. A noter aussi que sans les mesures de « bouclier tarifaire » prises par le gouvernement dans le secteur de l’énergie (gaz et électricité), la prévision d’inflation de février 2022 serait supérieure de 1 % à la prévision retenue (+ 3,3 %).

Croissance et risques

Cependant, la progression de l’économie française reste globalement dynamique, en tout cas plus dynamique que certains de ses grands voisins en Europe (Allemagne, Espagne, Italie). Seuls les Etats-Unis font mieux en termes de progression du PIB, en termes d’économie développée. Celui de la France atteindrait + 0,3 % pour le premier trimestre de 2022 et + 0,6 % pour la période avril juin 2022.

Ceci donnerait un acquis de croissance de + 3,2 % à mi-année, rapportée à l’ensemble de 2022. Le PIB hexagonal se situe 1,8 % au-dessus de son niveau d’avant crise (quatrième trimestre 2019). Mais attention, les spécialistes de l’Insee expliquent aussi que le niveau actuel de croissance du PIB se situe en-dessous de qu’il aurait pu être sans crise Covid-19.

Si la consommation des ménages semble un peu hésiter au mois de janvier, les investissements des entreprises demeurent dynamiques et les échanges extérieurs, même s’ils sont toujours en phase de rattrapage, progressent.

Cependant, la situation sanitaire « continue de conditionner la poursuite de la reprise dans certains secteurs, soit directement, soit indirectement via les problèmes d’approvisionnement en provenance notamment d’Asie. En parallèle, les incertitudes ont évolué en début d’année, qu’il s’agisse des tensions géopolitiques – dont l’aggravation accroîtrait de nouveau les prix de l’énergie –, des conséquences d’un resserrement des politiques monétaires (NDLR : le niveau d’inflation peut inciter les banques centrales à remonter les taux d’intérêts), ou encore, de manière peut-être plus structurelle, de la capacité à satisfaire les besoins de recrutement » concluent les experts de l’Insee. Certaines entreprises dans certains secteurs éprouvent des difficultés notoires à embaucher.

Pour suivre ces évolutions, l’Insee publiera le 18 février le taux d’inflation du mois de janvier avant de rendre public le 25 février une première estimation de l’évolution des prix pour février. Une note de prévision complète sur l’économie française est prévue pour le 15 mars.

Les plus lus

Illustration de Donald Trump et Xi Jinping s’affrontant dans un bras de fer, symbolisant la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Taxes douanières : Donald Trump est-il en train de pousser les acheteurs chinois vers l’orge française ?

Lors du colloque du 3 avril sur les orges brassicoles à Orléans, Alexis Garnot, trader chez Soufflet Négoce, a alerté sur les…

Silo d'Agrial à Blainville sur Orne proche canal
Fret fluvial – La mise en service du canal Seine-Nord Europe décalée à 2032

Lors de la conférence des parties prenantes de l’Alliance Seine-Escaut le 31 mars 2025, le ministre chargé des Transports et…

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Damien Cariou fondateur et CEO de Syndev téléphone à la main dans un champ
Agriculture régénérative : Comment gérer la donnée au sein d'une filière ?

Les filières engagées dans l’agriculture régénérative et/ou bas carbone font face à des besoins croissants dans la gestion des…

Alexis Garnot fait une intervention pour présenter la tendance marché 2025 des orges brassicoles lors du colloque Arvalis des orges brassicoles du 3 avril à Orléans.
« La prime brassicole de 50 €/t est actuellement peut-être un peu chère dans le contexte de marché présent », alerte Alexis Garnot

Dans le cadre du colloque sur les orges brassicoles, organisé par Arvalis le 3 avril à Orléans, Alexis Garnot, trader chez…

Marché des céréales du 8 avril 2025 - Les prix du blé tendre français repassent la barre des 215 €/t, dans le chaos ambiant créé par la guerre commerciale états-unienne

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 4 et le 7 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne