Prix du blé tendre : pas de gros potentiel de hausse ou de baisse en 2023, selon CyclOpe
Lors de la présentation de l'édition 2023 du rapport CyclOpe, le président de l'association Philippe Chalmin a estimé que le marché du blé tendre se trouve « dans un calme entre deux tempêtes ». Les tempêtes en question font référence à la guerre en Ukraine, qui a débuté en 2022, et le phénomène El Niño, qui pourrait pénaliser les cultures dans l'hémisphère sud en fin d'année 2023.
Lors de la présentation de l'édition 2023 du rapport CyclOpe, le président de l'association Philippe Chalmin a estimé que le marché du blé tendre se trouve « dans un calme entre deux tempêtes ». Les tempêtes en question font référence à la guerre en Ukraine, qui a débuté en 2022, et le phénomène El Niño, qui pourrait pénaliser les cultures dans l'hémisphère sud en fin d'année 2023.
Les prévisions de la société d'études Cercle CyclOpe établies en début d'année 2023 se vérifient pour le moment, à savoir un recul de prix des céréales entre 2022 et 2023. La conférence de presse, présentant son rapport annuel le 23 mai à Paris (sous-titre: Les Chevaliers de l'Apocalypse), a permis de les actualiser. « Les prix du blé tendre ont un faible potentiel baissier, ayant déjà beaucoup baissé, mais n'ont pas non plus de réel potentiel de hausse, en raison de bonnes récoltes attendues dans la plupart des pays producteurs », s'est exprimé l'un des coauteurs du rapport annuel François Luguenot, également consultant indépendant.
Concernant les facteurs potentiels de hausse de prix, le spécialiste rappelle que les cours des grains s'approchent des coûts de production dans de nombreux pays producteurs, incluant la France. Philippe Chalmin, président de Cercle CyclOpe, rajoute une potentielle menace pour les cultures : la possible apparition du phénomène El Niño. « Le marché se trouve en ce moment dans un calme entre deux tempêtes : après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, vient la potentielle menace El Niño, qui frappe déjà certains pays, et qui pourrait affecter les cultures dans l'hémisphère sud du globe », a-t-il déclaré. Et ce, sans pour autant déclencher une flambée des valeurs, les récoltes s'annonçant comme abondantes au sein des pays de l'hémisphère nord, dont la Russie, tempère-t-il. La demande chinoise sera également à suivre de près.
Du côté des éléments plaidant pour un faible potentiel de hausse des prix, en plus des bonnes perspectives de production dans le monde, les experts rappellent que la panique provoquée sur les marchés des céréales lors du printemps 2022 a été estompée par la mise en place des corridors à l'exportation de grains sur la mer Noire. Et aussi et surtout par le fait que la Russie a besoin d'exporter ses matières premières. « La Russie n'a guère intérêt à fermer les corridors et déclencher des combats sur mer, susceptibles de pénaliser ses propres exportations de grains. De plus, elle tient à son image auprès des pays importateurs de ses céréales. Enfin, rappelons que les Russes ne transforment rien ou presque : leur principale source de revenus sont les expéditions de matières premières », détaille François Luguenot. Ainsi, même si les Russes ont pour habitude d'entretenir le suspense autour des négociations, les analystes du Cercle CyclOpe estiment pour le moment que les corridors, renouvelés le 18 mai pour soixante jours, devraient à nouveau être reconduits dans les mois à venir.
Bien entendu, si la guerre en Ukraine venait à dégénérer, provoquant une fermeture de la mer Noire, les cours du blé pourraient bondir, empêchant les expéditions ukrainiennes mais surtout russes (la Russie étant un producteur bien plus important que l'Ukraine). Mais ce n'est pas, pour le moment, le scénario privilégié par le Cercle CyclOpe.