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Le Gouessant : un résultat 2022 reflet des crises en porc et volailles

Le tonnage d’aliment et l’activité en porc et en volaille du groupe Le Gouessant ont été en repli en 2022.  Avec un résultat net de 4,6 millions d’euros, la coopérative dresse toutefois un bilan de l’année satisfaisant et a pu maintenir son soutien direct auprès des éleveurs

Rémi Cristoforetti, directeur général et Thomas Couëpel, président de la coopérative Le Gouessant : « Continuant à jouer un rôle d’amortisseur, Le Gouessant a maintenu un soutien direct aux adhérents, à hauteur de 2,1 millions d’euros. "
© A. Puybasset

En 2022, la coopérative Le Gouessant a réalisé un résultat net de 4,6 millions d’euros, mieux qu’en 2021 (3,5 millions d’euros) mais bien moins que les années précédentes. « Ce résultat « moyen » est le reflet des difficultés des filières porc et volailles», a souligné Thomas Couëpel, président de la coopérative. "En porc, la chute des cours au MPB et la hausse du prix de l’aliment ont entrainé une baisse des tonnages et des volumes commercialisés tandis que l’activité volaille a été impactée par la baisse des achats en bio (œufs en particulier) et la grippe aviaire (activité poulettes pénalisée)."  « Ce résultat reste toutefois une très bonne performance, dans un contexte de crises multiples (inflation, guerre en Ukraine, baisse de consommation en bio…) », complète Rémi Cristoforetti, directeur général de la coopérative.

La coopérative a réalisé un chiffre d’affaires de 770 millions d’euros en 2022. C’est 113 millions de plus que l’année précédente. « Mais cette augmentation en trompe l’œil est principalement due à l’augmentation du prix d’achat des matières premières », relève-t-il.

Des tonnages d’aliment en baisse en porc et volailles

Le tonnage d’aliment a atteint 773 000 tonnes, soit une baisse de 9% par rapport à 2021 (849 kT). L’activité en aliment bio, qui représente 80 000 tonnes de ce volume, a été durement touchée (perte de 20 000 tonnes).

Les tonnages des deux principales espèces ont baissé :  -8% d’aliment volaille (362 000 tonnes) et -13% en aliment porc (231 000 tonnes). Les volumes restants sont destinés aux productions ruminant (145 kT) et poisson (34 kT).

« La commercialisation de porcs via le groupement Syproporc a été impactée dans une moindre mesure (-4%) que les tonnages d’aliment, s'expliquant notamment par le développement de la Faf », remarque le directeur. 593 000 porcs ont été commercialisés en 2022 dont 9% de porcs bio et fermiers.

L’activité bio marque le pas

La commercialisation d’œufs est également en retrait de 9%, soit 717 millions d’œufs. L’œuf bio a été pénalisé par la crise liée à l’inflation des prix (désengagement d’acheteurs, écarts de prix avec les autres codes). Le tonnage d’aliment poule pondeuse bio a baissé de 15%. « Certains élevages bio ont été convertis en production plein air. De plus, une partie des œufs bio ont été déclassés en plein air, l’écart de prix étant compensé par la coopérative », précise Thomas Couëpel.

La baisse des volumes d’œufs s’explique aussi par la transition vers les productions alternatives (la coopérative ne compte plus qu’un élevage de poules pondeuses en cage), les œufs plein air et bio représentant désormais 68% de la production auxquels s’ajoutent les œufs en code 2 (sol).

L’activité en volailles de chair a été moins impactée, avec 11 millions de volailles commercialisées (50 000 tonnes). La coopérative a récupéré certaines mises en place des lots des Pays de la Loire, touchés par l’épizootie d’Influenza aviaire, contribuant à limiter à 4% la baisse des volumes. «Nous constatons une forte décroissance de la production de dinde au profit du poulet, qui représente désormais 78% de la production contre 50% auparavant. Cela pousse à développer la polyvalence des poulaillers en poulet/dinde, voire en poulette/poulet. Les volumes des mises en place en volailles de chair s’annoncent équivalents pour 2023, la préoccupation principale de nos éleveurs restant la baisse des marges, liée aux coûts énergétiques. »

Développer les relais de croissance "connexes" avec nos savoir-faire 

Malgré ce contexte de crises, la coopérative est parvenue à augmenter ses capitaux propres en 2022 (136 millions d’euros), confirmant sa solidité financière. Ses investissements ont été revus à la baisse (14,3 millions en 2022, contre 19 en 2021, 10 millions prévus pour 2023). « Continuant à jouer un rôle d’amortisseur, Le Gouessant a maintenu un soutien direct aux adhérents, à hauteur de 2,1 millions d’euros. « Un niveau significatif, au regard du résultat », fait remarquer Rémi Cristoforetti. Ce soutien a notamment bénéficié aux éleveurs de porcs (ristournes sur le tonnage d’aliment en début d’année 2022) et de volailles (compensation des jours de vide sanitaire subis par les éleveurs impactés par des foyers d’IA, participation aux frais de première désinfection des bâtiments touchés…)

L’ambition de la coopérative est de poursuivre sa stratégie de valeur ajoutée en développant de nouvelles filières locales comme le porc Physior. L’enjeu est aussi de développer la diversification de ses métiers, à travers ses pôles agroalimentaires, grand public et aquaculture. « Ces relais de croissance ont représenté un chiffre d’affaires de près de 96 millions d’euros en 2022, en croissance de 17% sur un an. »

 

 

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