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Logistique/Transport
Les places portuaires françaises ont le vent en poupe

Une enquête d’Eurogroup Consulting montre que la satisfaction des chargeurs quant à la qualité de service des places portuaires françaises va croissant.

Alors que les ports les plus utilisés par les acteurs du panel sont Haropa, Anvers, Marseille-Fos, Rotterdam, Dunkerque et Barcelone, Dunkerque Port tire son épingle du jeu avec 50 % des personnes interrogées se déclarant « très satisfait ».
© Eurogroup Consulting

Plus de la moitié des chargeurs interrogés (57 %) sont « très satisfaits ou satisfaits des places portuaires françaises », un chiffre en hausse de « 16 points par rapport à la précédente édition », indique le Baromètre de perception des chargeurs sur le transport maritime, édité par le cabinet de conseil Eurogroup Consulting et présenté à l’occasion de la Semaine de l’innovation du transport & de la logistique, qui s’est déroulée en présentiel du 13 au 15 septembre à Paris Expo Porte de Versailles. Parmi les chargeurs du panel, interrogés sur les faits de l’année 2020 et du premier semestre 2021, on trouve, entre autres, les sociétés Roquette, Soufflet, Adisseo et Lactalis.

Dunkerque en tête du classement

Si « une majorité des chargeurs du panel ont fait appel à plusieurs ports sur la période de référence - Haropa Port faisant partie des ports les plus utilisés -, Dunkerque Port est doté par les chargeurs d’un niveau de satisfaction très élevé par rapport aux autres ports français et européens, en raison entre autres de sa dynamique commerciale », commente Romain Binard, directeur associé du cabinet de conseil Eurogroup Consulting. « La place portuaire de Dunkerque enregistre comme l’année dernière le meilleur résultat avec 50 % de répondants très satisfaits [contre 9 % pour Haropa Port] », selon l’étude.

Des points d’amélioration attendus

Selon les chargeurs, les axes de progrès prioritaires des places portuaires concernent, en premier lieu, le passage de leurs marchandises sur la place portuaire, son traitement, son (dé)chargement… « Les chargeurs attendent une meilleure fluidité des opérations maritimes, portuaires et terrestres.  La fluidité du passage des marchandises est un axe de compétitivité pour les ports qui nécessitent la mobilisation de l’ensemble des acteurs des places portuaires », insiste Romain Binard.

En second lieu, les chargeurs souhaitent « une plus grande transparence des coûts » pour pouvoir mettre en concurrence les différentes places portuaires. Il s’agit de l’ensemble des coûts inhérents à la manutention, à la traction, aux droits de port, aux droits de marchandises… 

Le report modal, un axe de réflexion des chargeurs

Concernant les pré et post acheminements, l’engagement des chargeurs pour le report modal du camion vers le train et la péniche est croissant.  « C’est 4 points supplémentaires pour le transport ferroviaire et 6 points supplémentaires pour le transport fluvial », selon le baromètre d’Eurogroup Consulting. « Cet engouement s’explique par une prise de conscience de la nécessaire décarbonation de leur chaîne logistique dans le cadre de leur politique RSE », précise Romain Binard. Les chargeurs cherchent à diminuer leurs émissions de CO2 par l’emploi de moyens de transport plus vertueux en termes de pollution atmosphérique. 

Par ailleurs, la pénurie de chauffeurs de camion et, par ricochet, la hausse des coûts du fret routier est « une problématique qui a été régulièrement remontée par les chargeurs, notamment en pleine période de Covid-19 », ajoute le directeur associé du cabinet de conseil. Cette situation les pousse également à réfléchir au report modal, « en prenant en compte le coût global du moyen de transport », c’est-à-dire en intégrant ses externalités positives et négatives. 

Les coûts vertigineux du fret maritime vertigineux poussent au changement

Si la grande majorité du panel fait appel aux services de plusieurs compagnies maritimes, « CMA-CGM est la plus sollicitée par les chargeurs parce qu’elle est la plus représentée sur les places portuaires françaises et qu’elle possède le plus de lignes régulières que ses concurrents au niveau des ports français », estiment Romain Binard. 

Cependant, afin de pallier la hausse des taux de fret maritime et la pénurie de cales, « les chargeurs ont dû se prendre en main et trouver des alternatives logistiques, en repositionnant leurs marchandises sur un autre port ou en changeant de compagnie maritime. Par ailleurs, le transport ferroviaire Chine-Europe, par la nouvelle route de la soie, s’est également développé », illustre le directeur associé du cabinet de conseil. 

Une autre solution pour stabiliser les coûts de transport serait, « selon un armateur, la contractualisation à moyen et long terme avec les chargeurs », rapporte Romain Binard. 

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