Les marges se sont redressées en poulet lourd sexé en 2023
Selon l’enquête avicole Grand Ouest, la marge brute des lots de poulet lourd sexé abattus en 2023 a progressé, sans compenser totalement la hausse des charges variables.
Selon l’enquête avicole Grand Ouest, la marge brute des lots de poulet lourd sexé abattus en 2023 a progressé, sans compenser totalement la hausse des charges variables.
La marge poussin aliment par lot (MPA) en poulet lourd sexé s’est redressée pour la deuxième année consécutive. Selon l’enquête avicole du Grand Ouest, elle a atteint 13,60 euros par mètre carré et par lot en 2023 contre 12,20 euros en 2022. C’est l’effet conjugué d’une revalorisation des contrats et d’une amélioration des performances techniques, notamment l’indice de consommation atteignant 1,64 en moyenne sur les quelque 400 lots enquêtés.
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Dans un marché très concurrentiel (augmentation des importations, contexte ukrainien), les durées de vide se sont allongées avec une rotation de 5,73 lots par an, soit 8 % de moins qu’en 2022. Ramenée à l’année, la marge brute a quand même progressé de plus de 4 euros pour atteindre 46 euros par mètre carré par an. « L’écart entre la marge poussin aliment et la marge brute continue toutefois de se creuser (32 euros par mètre carré et par an en 2023), principalement sous l’effet de l’augmentation continue des charges variables », souligne Élodie Dezat, de la chambre d’agriculture de Bretagne.
Agir sur l’indice de consommation
Sur un total de 5,63 euros de charges variables par lot, ce sont le chauffage, les dépenses de santé et la main-d’œuvre temporaire qui sont les plus gros postes, représentant chacun 21 à 22 % des charges variables. Le poste électricité est en constante augmentation depuis cinq ans et représente 13 % du gâteau. Les frais de litière arrivent au même niveau. C’est la charge variable qui a le plus progressé en cinq ans (+ 44 %). « Cela s’explique par les exigences de plus en plus fortes sur la maîtrise des pododermatites. »
L’ensemble des charges variables pèse 11 % du coût de production du poulet lourd sexé. Elles sont à mettre en perspective avec les deux principaux postes que sont l’aliment (63 % du coût total) et le poussin (19 %). Deux facteurs peu maîtrisables par l’éleveur. « Il existe toutefois une marge de manœuvre pour réduire le coût alimentaire en travaillant sur l’indice de consommation, via les conditions de confort des animaux mais aussi par le matériel d’alimentation », rappelle la coordinatrice de l’enquête. Le remplacement d’assiettes anciennes générant des fines et du gaspillage peut être vite rentabilisé par l’amélioration de l’indice de consommation.
S’installer en rénovation plutôt qu’en neuf
L’enquête avicole estime chaque année l’espoir de solde disponible lors d’une installation selon l’hypothèse d’une reprise d’un atelier existant ou la création d’un poulailler neuf en poulet ou dinde. Les données ont été mises à jour pour tenir compte de l’augmentation du coût des matériaux (400 euros le mètre carré en neuf, 190 euros le mètre carré pour une reprise avec rénovation) et un taux d’emprunt de 3 %. Calculé sur l’EBE moyen des bâtiments de moins de dix ans, l’espoir de solde disponible en bâtiment neuf est devenu négatif (-3,44 euros). Il faut être dans la moitié supérieure des EBE pour dégager un solde positif (x euros). « Ce calcul ne tient pas compte d’éventuelles aides de la part des organisations de production et de subventions », précise Élodie Dezat. S’installer avec la reprise d’un atelier rénové est plus confortable avec un solde disponible de 10,90 euros par mètre carré et par an pour la moyenne des élevages.