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Les cultures dérobées fourragères en 7 points clés

A semer entre juin et octobre. A faire pâturer ou à ensiler, voire à récolter en grain. Les dérobées fourragères permettent de conforter le bilan fourrager. Il s'agit également d’une démarche agronomique et environnementale importante afin de couvrir les sols.

chou fourrager
Ce chou fourrager est destiné à l'affouragement en vert.
© B. Osson

Les cultures dérobées fourragères diversifient la rotation et l’alimentation des animaux. Elles permettent de continuer le pâturage et de combler la chute de production d’herbe estivale dans les prairies ou encore de faire des stocks.

Une trentaine d’espèces sont utilisables. Pour tirer partie des cultures dérobées, il convient de bien choisir celles qui répondent à une situation précise. Il y a sept questions simples à se poser pour faire son choix.

1 - Où se situe la parcelle ?

Proche du bâtiment d’élevage ou d'une prairie que les animaux connaissent bien, on pourra envisager le pâturage grâce à une clôture provisoire. Souvent, si la parcelle est voisine à la prairie, il suffit de faire une ouverture et ainsi permettre aux animaux de revenir boire où ils en ont l’habitude.

2 - Quelle sera l'utilisation de ce fourrage ?

Pâturage, affouragement en vert, ensilage ou enrubannage. Il faut être agile ; on ne sait pas toujours au moment du semis quel choix sera fait pour la récolte. Cela dépendra du besoin en fourrage pâturé.

3 - Quelle est la période d'exploitation envisagée ?

Dès l’été, à l’automne, en hiver, seulement au printemps suivant, ou à plusieurs de ces périodes. On peut dans certains cas, associer des espèces qui produiront à l’automne avec d’autres qui ne produiront qu’au printemps. Il faudra alors semer les doses de semis non pas au prorata, mais en additionnant les doses.  

4 - Comment détruire la culture dérobée ?

Certaines plantes sont détruites du fait de leur exploitation, d’autres sont gélives, d’autres exigent un labour. Mais d'autres nécessitent un désherbage systémique total, ce que l'on cherche de plus en plus à éviter au regard des évolutions sociétales et règlementaires. Il faut penser à la gestion des repousses et à la dissémination. C’est pourquoi le choix doit se porter sur des espèces ou variétés tardives de reproduction et intégrer dans la  réflexion la date de semis.

5 - Quelle sera la culture suivante ?

La dérobée ne doit pas être vectrice de parasites ou maladies qui pénaliseraient la culture suivante, ni épuiser la réserve en eau du sol ou bien encore avoir des effets d’allélopathie, selon les espèces.

Voir le tableau synthétique des intérêts et limites de 17 espèces :

6 - Comment associer les plantes ?

Réussir une dérobée n'est pas simple. Les climats d’intersaison étant différents d’une année sur l’autre, il est prudent d’envisager d’associer des plantes dont au moins une sera favorisée si le climat est sec et chaud, une autre si le climat est sec et froid, et une autre s’il fait froid et humide. D’où l’importance de bien connaitre la biologie des espèces !

Pour aider au choix des espèces, l’interprofession des semences et plants met à la disposition de tous, une réglette disponible sur simple demande sur le site du GNIS https://www.gnis.fr/publication/reglette-cultures-derobees-fourrageres/.

Les cultures dérobées et les plantes de services sont emblématiques d’une agriculture écologiquement intensive et économiquement performante. Le nombre d’espèces est important. Les situations peuvent être très diverses de même que les climatologies. C’est pourquoi les mélanges d’espèces sont pertinents afin d’avoir une complémentarité et une sécurité.

Lire aussi : En dérobée, le cowpea plus prometteur que le lablab

Et "Un méteil semé en dérobé sort du lot"

Et "Nous misons sur les dérobées et l'affouragement en vert"

7 - Répondre à d'autres objectifs

Lors du choix des espèces, d’autres objectifs que le fourrage peuvent être intégré. Améliorer la structure du sol, piéger ou fixer l’azote, restituer de la matière organique au sol et ainsi fixer du carbone, favoriser la faune sauvage, les abeilles, lutter contre l’érosion par l’eau et le vent, lutter contre des adventices ou des ravageurs.

Ne pas sous estimer le temps de travail pour soigner l'implantation

Quelques que soient les objectifs, la réussite de la culture dépendra de la qualité de la semence. Pour une bonne qualité de germination et l’absence d’apport de graines indésirables, les semences certifiées et les contrôles officiels sont une assurance. La qualité de l’implantation est aussi un facteur important de réussite. Les dates de semis optimales correspondent aussi à une période de pointe de travail. Il faut cependant apporter tous les soins nécessaires. C’est-à-dire semer sur une terre ameublie en surface, aplanie et rappuyée après le semis. Il faut aussi semer suffisamment dense et respecter les doses de semis pour atteindre l’objectif.

A retenir

Les doses de semis sont indiquées pour une utilisation en pur. En cas d’utilisation de plusieurs espèces, semer au prorata de chacune d’elles. Toutefois, si l’on associe des espèces dont certaines s’exprimeront dès l’automne et les autres au printemps, il faut alors additionner les doses en pur. 

 

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