Légumes : un champ d’expérimentation très ouvert au centre CTIFL de Balandran
Une journée portes ouvertes au centre CTIFL de Balandran a permis d’avoir une large vision des travaux en cours sur l’ensemble des essais légumes de la station d’expérimentation basée dans le Gard.
Une journée portes ouvertes au centre CTIFL de Balandran a permis d’avoir une large vision des travaux en cours sur l’ensemble des essais légumes de la station d’expérimentation basée dans le Gard.
Une large part des études du centre de Balandran est consacrée à l’observation et la validation de méthodes alternatives tant dans les moyens de protection que les moyens de production. Certains très innovants sont en rupture avec ceux aujourd’hui utilisés en agriculture conventionnelle.
Association de culture sur petites surfaces
Sur l’atelier Plein champ, le projet MMbio prend en compte les contraintes de production des micro-fermes et l’installation sur petites surfaces avec notamment l’observation d’association de cultures. En 2020, l’association courgette butternut/maïs doux a permis d’obtenir un LER (Land equivalent ratio) supérieur à 1. Ce ratio compare le rendement en monoculture et cultures associées sur une même surface. « Les essais sont repris en 2021 en modifiant l’implantation des rangs courge/maïs avec pour objectif de faire progresser le LER et de faciliter aussi les récoltes des deux cultures », commente Juliette Pellat. L’atelier présentait aussi des travaux sur la fusariose de l’ail (Projet Synergie qui concerne aussi la fusariose du melon), l’utilisation de plantes répulsives aux pucerons en culture de courgette sous abri (Repulse), les techniques de maraîchage en sol vivant en culture de melon (MSV).
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Limiter la protection chimique du melon
Agricomel est un projet regroupant des systèmes de culture de melon innovants dans le but de réduire de 100 % les produits de protection chimique, tout en conservant des critères de rentabilité et de qualité des produits. Les effets des bandes fleuries, des pièges à phéromones contre les taupins, des plantes sentinelles (variétés sensibles) sont testés. L’usage d’OAD (outil d’aide à la décision) permet également d’orienter les choix dans la protection contre le mildiou et l’oïdium. Le projet Mildiou vise à définir des stratégies de lutte contre cette maladie à partir de produits de biocontrôle. Deux d’entre eux ont montré une efficacité proche du témoin traité. « Il s’agit d’un stimulateur de défense naturelle et d’une huile essentielle qui seront testés au champ seul ou en association », mentionne Maxime Vanalderweireld.
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Des plantes hôtes et compagnes pour les auxiliaires
Les essais préliminaires au projet Biolyctom ont mis en évidence la capacité de prédation et d’installation de l’acarien auxiliaire Typholodromus recki pour la lutte biologique de l’acarien Aculops lycopersici responsable de l’acariose bronzée de la tomate. Trouvé dans la région de Montpellier et en l’absence de technique d’élevage, il est introduit dans la culture grâce au dépôt de branche de branches deux plantes compagnes, Phlomis fruticosa et Mentha suaveolens, sur chaque plant de tomate. En 2020, la présence de 30 à 60 individus par plant a permis un contrôle du ravageur équivalent au témoin (soufre).
Maintien des auxiliaires
Le projet Acord teste l’intérêt de plantes de service pour améliorer l’installation de Macrolophus pygmaeus, prédateur de l’aleurode notamment. « Parmi les plantes testées en serre expérimentale, le souci et la ballote hirsute permettent de disposer d’un plus grand nombre de larves émergentes », témoigne Benjamin Gard. Le projet Hab’Alim vise également à faciliter le maintien de la présence des auxiliaires et améliorer leur efficacité avec des refuges (chanvre, causse de sarrasin, laine) et des plantes hôtes. « En 2020, sur une culture d’aubergine, la lutte biologique contre le thrips à partir d’acariens prédateurs s’est installée plus vite et maintenue plus longtemps grâce à la présence de causse de sarrasin et à l’apport d’acariens proies », précise le spécialiste.
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Assurer la transition énergétique des serres
« Une partie de travaux menés sur l’énergie dans les serres vise à décarboner le chauffage des serres », explique Ariane Grisey. C’est le cas de l’usage de solaire thermique qui permet de chauffer les serres à partir d’eau ou d’air chaud. « Nous étudions également la potentialité de refroidir les serres en utilisant aussi la chaleur solaire », mentionne-t-elle. Cette transition énergétique se répercute sur la disponibilité du CO2, issu actuellement de la combustion du gaz assurant des gains de rendement de 15 % en culture de tomate. D’autres sources de CO2 sont donc à l’étude. Celui issu du biogaz (méthanisation), de la biomasse (bois) mais aussi celui capté dans l’air. Afin d’accompagner cette évolution, les serristes ont la possibilité de bénéficier d’une prise en charge (90 %) du dispositif « Bon diagnostic carbone ».
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Les tomates cerises en plein dans l’éclairage
Après les variétés de tomate cerise multicolore en 2020, le CTIFL réalise un essai sur les variétés de tomate cerise rouge avec des fruits de 10 à 12 g pour une récolte en vrac sous serre chauffée. « Les producteurs cherchent un rendement élevé et une production de qualité pendant toute la période de récolte. Ils recherchent également des fruits de qualité gustative intéressante », explique Raphaël Tisiot. Dans cet essai, la variété Daltary est le témoin de production et Cherrystar le témoin gustatif. Le CTIFL mène également des essais d’évaluation de système d’éclairage photosynthétique par LED sur tomate hors-sol afin d’anticiper l’utilisation de ces techniques innovantes chez les producteurs.
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