Transformation
Légumes surgelés : reconstruire de la valeur
Le président de l’Unilet invité à s’exprimer lors d’une conférence de l’Adepale (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés) le 24 juin, a alerté sur la destruction de valeur des légumes transformés.
Le président de l’Unilet invité à s’exprimer lors d’une conférence de l’Adepale (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés) le 24 juin, a alerté sur la destruction de valeur des légumes transformés.
« Le XXIe siècle sera végétal ! Nos produits sont plébiscités… », lance Olivier Morel, président de l’Unilet (interprofession des légumes surgelés et en conserve), le 24 juin, et pourtant « la France, grande puissance agricole n’est pas autosuffisante sur la consommation de légumes surgelés et appertisés », s’exclame-t-il.
Au-delà du constat du trop grand besoin d’importation, Olivier Morel alerte sur un autre gros point noir : « Les prix de vente sortie industrie de 1re transformation n’ont pas permis d’intégrer l’évolution de l’inflation ». Il développe : « Le consommateur achète aujourd’hui 1 kg de légumes surgelés moins cher qu’il y a 10 ans ! ». En 2010, un kilo de légumes surgelés coûtait en moyenne 2,10 € au consommateur ; en 2020, il paie ce même kilo 1,38 € ! (Source Kantar). Et ce avec une inflation grandissante (passant de 100 en 2010 à 111,6 en 2020, source Insee).
En cause, selon Olivier Morel, la guerre des prix incessante que se livre la grande distribution. « Le prix d’un kilo de haricots verts est mieux vendu à l’extérieur sur des marchés moins riches », ajoute-t-il.
En 2021, pour les entreprises de l’Unilet, l’enjeu n’est pas dans la répartition de la valeur, mais bien dans la construction de la valeur.
Vers une filière tomates d'industrie françaises accrue ?
Il y peut-être aussi des filières de fruits et légumes d’industrie à (re)développer comme la tomate. « Si la tomate d’industrie italienne a une vraie légitimité, je ne crois pas que la tomate d’industrie française soit moins légitime que l’espagnole dès lors que nous pouvons répercuter les coûts. Nous travaillons sur cet aspect avec la Sonito », annonce Jérôme Foucault, président de l'Adepale, association qui réunit près de 260 entreprises de l'industrie alimentaire « à taille humaine ».
Afin de répondre encore mieux aux attentes sociétales, l’Unilet a engagé un travail commun (producteurs et transformateurs) sur le volet RSE dont « le premier socle » devrait voir le jour fin 2021 (création d’indicateurs, plans d’actions communs, objectifs à 5 ans).