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Le standard étroitisé : confort et flexibilité

Avec son pont SuperSteer, sa largeur hors-tout de 1,80 m et son angle de braquage de 70°, le New Holland T4.95 offre à Guillaume Le Moing, vigneron girondin, la possibilité de tourner un rang sur deux malgré des tournières étroites.

Le vignoble de 38 ha de Guillaume Le Moing, vigneron au château Carbouey, à Saint-André-du-Bois en Gironde, est enherbé tous les deux rangs. Majoritairement situé sur de petits coteaux, les nombreuses pentes et contre-pentes, cumulées aux étroites tournières, peuvent être un vrai casse-tête lors des manœuvres pour changer de rang. « Il me fallait donc un tracteur qui braque bien pour pouvoir tourner un rang sur deux », explique le viticulteur.

Le tracteur fruitier qu’il utilisait auparavant, certes légèrement moins large, bénéficiait du strict minimum niveu confort. Le vigneron cherchait donc à monter en standing avec son nouveau tracteur. Voilà ce qui l’a conduit à acheter, en 2017, un tracteur étroitisé de la marque New Holland, avec pont SuperSteer. Ses quatre roues motrices permettent un rayon de braquage de 3,90 m, soit un angle de 70°, idéal compte tenu des contraintes spatiales du vignoble de Guillaume Le Moing. Le New Holland T4.95, présente par ailleurs une largeur hors-tout de 1,80 m et une garde au sol d’environ 50 cm. « La proximité avec le sol favorise stabilité, donc la sécurité quand on transporte les outils et évite de chavirer, surtout dans les pentes », déclare le viticulteur.

Dix projecteurs et un toit vitré

Initialement, la gamme T4 de New Holland a été développée pour les exploitations de polyculture, d’élevage et les petites structures céréalières. Mais ses caractéristiques peuvent tout à fait convenir aux viticulteurs, la concession ayant pris soin de l’adapter. À commencer par la cabine, qui a largement séduit Guillaume Le Moing. Six projecteurs avant et quatre arrière confèrent un éclairage idéal pour le travail de nuit dont le vigneron est adepte.

En plein jour, le toit vitré favorise la luminosité dans la cabine et le contact avec l’extérieur. L’habitacle spacieux, de catégorie 4, est monté sur silentblocs, ce qui réduit les nuisances sonores. Par ailleurs, le plancher plat apporte beaucoup de confort. Le siège du chauffeur, à suspension pneumatique, pivote à 15° : « je suis moins tordu pour travailler, j’ai donc moins mal au cou et au dos en fin de journée », atteste Guillaume Le Moing. Selon lui, la commande de relevage mécanique située à l’arrière de la cabine n’est toutefois pas toujours très précise. Mais un second siège pour le transport homologué d’un passager, est « pratique pour aller chercher mon fils à l’école après le boulot », lance le vigneron en souriant.

99 ch de puissance moteur

Les 99 ch du moteur quatre cylindres Fiat qui compose le tracteur engendrent une capacité de traction conséquente. Guillaume Le Moing peut donc facilement tirer son pulvérisateur de 2000 l de contenance, ou sa benne pouvant transporter jusqu’à 6 000 l de vendange. Les quatre vitesses et le doubleur hydraulique dual command facilitent d’autre part la conduite sur route.

Le New Holland peut d’ailleurs rouler jusqu’à 43 km/h et ainsi limiter le temps perdu lors des trajets entre les quatre communes sur lesquelles se répartit le vignoble. « Certains tracteurs sont capables de mémoriser deux régimes moteurs différents, ce qui n’est pas le cas du T4.95 », déplore néanmoins Guillaume le Moing, qui a pu tester cette fonctionnalité sur un autre modèle et en a été convaincu. Côté consommation, le viticulteur n’a pas constaté de grande différence avec les tracteurs de 80-90 ch qu’il employait auparavant. Elle se situe entre 7 et 9 l/h selon les outils. En revanche, il regrette que le réservoir de 120 l ne soit pas un peu plus grand.

Un pont SuperSteer d’une capacité de relevage de 3 384 kg

Le New Holland T4.95 pèse 3,6 t à vide, un poids suffisant pour pouvoir embarquer plusieurs outils à la fois. D’autant que le tracteur dispose d’une capacité de relevage de 3 384 kg. Niveau hydraulique, le tracteur est doté de deux pompes délivrant respectivement 64 l/min et 37 l/min.

Au total, l’engin compte trois distributeurs double effet à l’arrière, et deux sorties à l’avant. Cela permet au viticulteur de réaliser jusqu’à trois types de travaux en un passage. L’engin dispose d’autre part de freins immergés à commande hydraulique, à partir de laquelle il est possible de piloter le freinage de certains outils attelés comme la benne à vendange. Compte tenu du poids et de la puissance du véhicule, Guillaume Le Moing estime les performances de freinage de ce modèle exemplaires.

Des options supplémentaires restreintes

Si l’exploitant admet être satisfait de son modèle étroitisé, il regrette de ne pas pouvoir ajouter de nouvelles options sous peine de devoir passer à un grand format de tracteur, du moins au sein de la gamme New Holland. Il pense notamment à la boîte automatique ou aux amortisseurs, qui seraient susceptibles d’apporter encore plus de confort. Car en l’absence de pont suspendu, la conduite sur route est pleine de soubresauts.

Enfin, si le pont SuperSteer est un réel avantage compte tenu de la typologie de ses parcelles, il limite le choix en termes de monte pneumatique avant. Sur le modèle de Guillaume Le Moing, ils sont de 13,6 cm d’épaisseur et 24 cm de rayon. Avec la charge que supporte parfois l’avant du tracteur, il s’attend à une usure des pneus plus rapide que la normale. En outre, plus les pneus sont larges, plus le tassement des sols est réduit. Le vigneron est donc équipé d’un second tracteur New Holland T4.95 sans pont SuperSteer, et alterne entre les deux engins pour effectuer l’ensemble des travaux de son vignoble. Chacun de ses tracteurs fonctionne entre 600 et 700 h/an. Il en change tous les quatre à cinq ans plutôt que de risquer la panne et de pénaliser son activité.

Repères

New Holland T4.95 étroitisé

Surface 38 ha

Type de sol argiles, graves, limons

Topographie petits coteaux

Distance interrang 2,50 et 3 m

Prix en 2017 47 000 € HT

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