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Le Kéfir améliore la santé digestive des porcelets

L’administration d’un agrégat de bactéries lactiques et de levures aux porcelets en maternité limite la prolifération des coliformes dans leur intestin. Elle améliore également leur croissance.

Les grains de kéfir sont un agrégat de bactéries lactiques et de levures vivant en symbiose. Leur utilisation chez les porcelets vise à agir de façon précoce sur leur santé en rééquilibrant leur flore digestive par l’apport de germes probiotiques. La ferme expérimentale des Trinottières dans les Pays de la Loire a testé différents protocoles d’utilisation de ce produit en maternité. Les résultats montrent que l’administration d’un kéfir directement dans la gueule des porcelets dès le lendemain de la mise bas, puis jusqu’à 15 jours de vie dans des augettes, est préférable à une distribution à la truie pour réduire le nombre de coliformes dans les fèces. L’effet est plus marqué avec le kéfir commercial Defi’flor qu’avec un kéfir artisanal à base de lait.

« Vingt et un jours après la mise bas, aucune différence n’est observée entre les différents protocoles testés », met en garde Aude Dubois, la responsable des essais à la station expérimentale. « Cependant, entre 21 et 28 jours de vie, le nombre de coliformes augmente dans les fèces des porcelets du lot témoin n’ayant pas reçu du kéfir alors qu’il commence à régresser pour les trois lots avec kéfir. » À 42 jours de vie par rapport au lot sans kéfir, le nombre de coliformes est divisé par deux pour les porcelets issus de truies ayant reçu du kéfir artisanal à base de lait jusqu’au lendemain de la mise bas. Ils en avaient aussi reçu dans des augettes entre 2 et 15 jours de vie. Il est divisé par quatre pour ceux qui en ont bénéficié dès le premier jour de vie dans la gueule. « Mais le meilleur résultat est obtenu par le kéfir commercial Defi’flor qui permet de diviser par dix le nombre de coliformes contenu dans les fèces des porcelets ! »

De meilleures croissances avec le kéfir artisanal

Cependant les meilleures performances techniques sont obtenues par les porcelets ayant reçu du kéfir artisanal. « Leur vitesse de croissance est significativement plus élevée que le lot sans kéfir, avec pour résultat un poids de sevrage supérieur », souligne Aude Dubois. En début de post-sevrage (de J28 à J42), les vitesses de croissance sont meilleures pour les deux lots ayant reçu du kéfir artisanal, via la truie et/ou les porcelets. Les porcelets ayant consommé du Défi’flor présentent, eux, des performances en retrait, similaires à celles du lot sans kéfir.

Le kéfir artisanal est simple à fabriquer. Son coût revient entre 0,08 euro par porcelet pour un protocole d’administration aux jeunes animaux en maternité, et 0,10 euro par porcelet, pour une distribution aux truies et aux porcelets. Le kéfir commercial Defi’flor coûte dix fois plus cher qu’un kéfir artisanal à base de lait (1 €/porcelet). Mais il est prêt à l’emploi et plus facile à utiliser.

Le saviez-vous

Recette du kéfir artisanal

5 g de grains de kéfir dans 1 litre de lait, repos 48 heures
1 litre de kéfir dilué dans 10 litres de lait, repos 24 heures
Chaque jour d’utilisation : prélèvement de 5 litres pour distribution à 30 portées + ajout de 5 litres de lait

 

 
Le Kéfir améliore la santé digestive des porcelets

 

Repères

Trois modalités d’administration du kéfir en maternité testées aux Trinottières :

1 : kéfir commercial Défi’flor

Mise bas + 1 J : administration du produit pur dans la gueule des porcelets
MB + 2 à MB + 15 J : administration du produit dilué dans des augettes sous la mère

2 : kéfir artisanal distribué aux porcelets

MB + 1 J : administration dans la gueule des porcelets
MB + 2 à MB + 15 J : administration dans des augettes sous la mère

3 : kéfir artisanal administré aux porcelets et aux truies

MB - 5 J à MB + 1 J : administration dans l’auge des truies
MB + 2 J à MB + 15 J : administration dans des augettes sous la mère

Partenaires :

Ferme expérimentale des Trinottières
Chambre d’agriculture des Pays de la Loire
Europe et région des Pays de la Loire (financeurs du projet Unifilanim)

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