L’ardoise salée des grands prédateurs
Tout va bien pour les effectifs de loups et d’ours. D’après les chiffres de l’Office français de la biodiversité (OFB), le nombre de loups était estimé l’an dernier à 624 individus (834 individus en fourchette haute et 414 en fourchette basse) répartis sur 40 départements.
Des effectifs largement sous-estimés selon les éleveurs et les chasseurs. Des évaluations alternatives sont donc en cours. Pour les ours, les effectifs 2021 sont estimés par l’OFB à 70 individus. « La forte proportion de jeunes mâles de moins de 4 ans laisse également présager une forte augmentation à venir de l’aire de répartition du fait de leur dispersion vers l’âge de 2 à 3 ans », prévient l’OFB.
66 millions d’euros consacrés en 2020
Selon un rapport de mission sur les conséquences financières et budgétaires de la présence des grands prédateurs sur le territoire présenté par la députée LR de Savoie, Émilie Bonnivard, ces espèces coûtent de plus en plus cher aux finances publiques. En 2021, 3 572 attaques de loup ont été comptabilisées et 10 900 animaux tués lors de ces attaques contre 984 attaques et 3 791 victimes en 2010, soit des hausses respectives de 263 % et 188 %.
En outre, les techniques utilisées pour la protection des troupeaux (chiens de protection) sont aussi sources d’accidents parfois graves avec les randonneurs, même dans les villages. "Ces accidents mettent les maires et éleveurs dans des situations extrêmement difficiles, sans outil juridique adapté à ce nouveau contexte (absence de statut des chiens, non-définition de la responsabilité…)", pointe le rapport.
Selon la rapporteure, 56 millions d’euros ont été consacrés à cette politique en 2020, avec un reste à charge de 7,86 millions d’euros pour les éleveurs engageant des dépenses pour se protéger (achat de clôtures, de chiens de protection, de cabanes pastorales…). Les chasseurs engagent de leur côté 2 millions d’euros dans les opérations de tirs. Au total, si l’on y ajoute les dépenses de personnels, le coût avoisinerait 66 millions d’euros alors même qu’une espèce comme le loup n’est plus considérée comme menacée.