Outils de monitoring : une tendance au multiservice à moindre coût
Détection des chaleurs, vêlages, ingestion, santé, géolocalisation… La liste des services proposés par les outils de monitoring ne cesse de s’allonger.
Détection des chaleurs, vêlages, ingestion, santé, géolocalisation… La liste des services proposés par les outils de monitoring ne cesse de s’allonger.
Les systèmes de monitoring de première génération étaient dédiés à une seule fonction. Ce n’est plus le cas depuis quelques années. « Souvent, la base reste l’aide à la détection des chaleurs, mais nous voyons apparaître de plus en plus d’outils avec une offre multiservice », souligne Clément Allain, chef de projet élevage de précision à l’Institut de l’élevage. La location de l’équipement avec ou sans abonnement plutôt que l’achat est une autre tendance forte. « Cela permet de s’engager sur un investissement plus léger au départ. » Moins de mise au départ, mais, au final, est-ce que cette solution ne revient pas plus cher ?
La multiplication des acteurs sur le marché est favorable à la concurrence. Est-ce que tous les outils de monitoring se valent ? « Globalement, ils semblent tous fiables, mais ce n’est pas toujours simple d’avoir du recul sur leur niveau d’efficacité. Il faut donc si possible se baser sur des résultats d’essai réalisés dans des fermes expérimentales par des organismes neutres », indique Clément Allain.
Des outils à bas prix ou en location
Partant de ce constat, le choix pourra se faire sur la base de vos priorités. « Certaines entreprises comme Biopic se positionnent désormais sur des outils de monitoring à prix réduit », souligne Clément Allain. « Avec les solutions NecktIT chaleur et NeckIT vêlage, nous proposons une solution avec une box et quatre capteurs de vêlage à 2 350 euros HT. Si vous ajoutez trente colliers pour la détection des chaleurs, cela revient à 4 990 euros HT. Aucun abonnement n’est nécessaire », précise Frédéric Roullier, le directeur de Biopic. Les comparaisons de prix sont toutefois délicates. Au-delà de l’équipement, il faut aussi tenir compte des services proposés en complément (conseil…), de la nécessite ou non de prendre un abonnement, de la durée de vie du matériel, des éventuels doublons avec d’autres équipements …
Si votre priorité est d’accéder à un bouquet de services avec un seul capteur pour limiter les manipulations d’animaux, les capteurs multiservices pourront répondre à vos attentes. Le choix se fera en fonction des options proposées. Le système développé par Allflex et le nouveau bouquet de services FarmLife de Medria proposent par exemple de piloter et suivre en continu la repro, la nutrition, la santé et le bien-être de tous les animaux équipés d’un capteur. En plus de la détection des chaleurs, de surveillance de la rumination et de la santé, le système Smartbow (Zoétis) permet de géolocaliser les animaux dans un bâtiment. « Cela peut être une option très intéressante dans les grands troupeaux », note Clément Allain.
Des capteurs sur la queue, le cou ou l’oreille
Mais le multiservice a ses limites. « Des outils dédiés spécifiquement au vêlage comme le Vel’Phone (Medria), Smartvel (Evolution), NeckIT vêlage, Moocall... envoient des alertes fiables. Ce n’est pas toujours le cas des capteurs multiservices placés dans un collier ou une boucle auriculaire. Ces derniers se basent en effet uniquement sur des modifications du comportement de l’animal autour du vêlage. Leur fiabilité peut donc être moins bonne et nous avons moins de recul sur leur performance. Ils n’envoient pas forcément d’alerte si le vêlage se passe bien. »
Plusieurs sociétés proposent à la fois des systèmes avec collier ou boucle auriculaire. « Les boucles auriculaires sont intéressantes parce qu’elles coûtent moins cher que les colliers. La différence de prix est due au fait que leur taille, ainsi que celle de leur batterie, est plus petite. » Revers de la médaille, la durée de vie de leur batterie est plus courte (2 à 3 ans) que celle des colliers (5 à 10 ans).
Mise en garde
Les exemples de solutions cités dans cet article ne représentent pas une liste exhaustive des offres commerciales. L’Institut de l’élevage publiera sur son site une liste complète fin 2019-début 2020.