Une première en Allemagne pour Lactalis
Avec le rachat de la coopérative Omira, Lactalis prend pour la première fois industriellement pied en Allemagne.
Avec le rachat de la coopérative Omira, Lactalis prend pour la première fois industriellement pied en Allemagne.
Omira était au pied du mur. La coopérative n'avait jamais vraiment récupéré depuis 2012, une année très difficile se soldant par une perte de 15 millions d'euros. Depuis, le volume transformé était tombé de 1 115 milliards de litres en 2012 à 822 en 2016 et le chiffre d'affaires descendu de 627 M € à 420 M €. La situation s'est tendue à l'extrême durant l'été 2016. En cause le poids des commodités industrielles dans le mix produit (deux tiers de poudres de lait, un tiers de produits frais). Conséquence, la valorisation n'a pas suivi pour pouvoir accrocher le prix moyen payé par les autres laiteries du Sud du pays. En 2016, les 2400 producteurs d'Omira ont touché 277 €/1000 l (298 € en montagne et 255 € en plaine) soit 12 € sous la moyenne des 289 € réglés en Bavière sur l'année. Ce contexte avait déjà motivé le départ de producteurs chez Schwarzwaldmilch et d'autres menaçaient de les imiter.
Lactalis était semble-t-il, le seul candidat à la reprise à vouloir conserver et développer les deux sites d'Omira. Le schéma de reprise proposé par le groupe français a recueilli une majorité de 97,8 % des votes des délégués lors de l'AG du 22 juin dernier. Omira va demeurer comme coopérative de collecte après avoir transféré ses actifs et ses dettes dans une nouvelle société (Omira Industrie GmbH). Lactalis devait en prendre le contrôle le 1er septembre à condition que l'Office des cartels donne son feu vert. La presse allemande chiffre le coût de la reprise à 27 millions d'euros.
Un prix du lait garanti au moins égal au prix bavarois
L'industriel français s'engage à rembourser le capital social, qui atteint 23 millions d'euros à ceux qui le demanderaient. Il garantit surtout aux producteurs de payer jusqu'en 2027, 800 milliards de litres par an à un prix au moins égal à la moyenne des prix réglés en Bavière. L'éventuel surplus sera payé sur la base du prix moyen allemand de l'année (en général 20 € moins élevé). En cumul avec les primes volumes (0,55 à 1,5 c/kg), de lait de montagne (0,92 c/kg) et de lait non OGM, le prix final promis s'annonce supérieur à cette moyenne. Lactalis peut compter sur une bonne structure de production organisée autour de six coopératives et de 78 groupements de producteurs de taille très variable. Ces dernières années, Omira avait fait porter ses efforts sur la mise au point d'une gamme complète de produits délactosés.