Un prototype de robot anti-rumex pour prairies
Présenté lors des Terrenales, le robot Ruud, développé aux Pays-Bas, est capable de détecter et de détruire les rumex.
Deux chercheurs de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, ont mis au point un prototype de robot destructeur de rumex qu’ils sont venus présenter aux Terrenales, organisées par la coopérative Terrena dans le Maine-et-Loire. Il a fallu dix années de travail pour élaborer cette machine, baptisée Ruud.
« Ce robot fonctionne de manière autonome, dans ses fonctions et déplacements, sur les parcelles. Pour cela, il est impératif de prédéfinir grâce à un satellite la limite de la parcelle à parcourir. Ruud est équipé d’une balise GPS afin de suivre ce chemin prédéterminé », explique Frits van Evert, l’un des deux concepteurs. Une caméra, montée sur l’appareil, lui permet ensuite de détecter les rumex situés sur son passage. Ce repérage s’effectue grâce à la différence de texture entre l’herbe et le rumex, dont les feuilles sont beaucoup plus grandes et présentent peu de discontinuités contrairement à l’herbe. « La détection est efficace à 93 % », précise-t-il.
Une idée intéressante mais perfectible
L’idéal est d’intervenir trois à quatre semaines après la fauche. Une fois le rumex localisé, un bras équipé d’un dispositif de broyage (une double lame rotative) se positionne au-dessus de la vivace pour la détruire jusqu’à la racine et ce, à quinze centimètres de profondeur. Trente secondes sont nécessaires entre la détection et le broyage. Les chercheurs estiment qu’une à quatre heures par hectare sont requises pour traiter une parcelle, en fonction du degré d’infestation. Selon les essais conduits aux Pays-Bas, le taux de repousse après ce traitement mécanique, est relativement faible. « Un mois après le broyage, le rumex a disparu dans 75 % des cas. D’où une efficacité de destruction globale de 70 %. »
Le dispositif est efficace dans les prairies de graminées pures mais reste perfectible dans les prairies associées (ray-grass et trèfle par exemple). « Pour cela, il nous faut encore complexifier le process de traitement de l’image. » Des améliorations sont également à apporter en termes de rapidité de travail et de consommation d’énergie. « Le robot fonctionne pour le moment avec un moteur diesel. On envisage d’utiliser un moteur électrique pour le fonctionnement de la foreuse », poursuit le chercheur. Un problème peut par ailleurs se poser au niveau de l’enfoncement de cette dernière, du fait de sols plus meubles aux Pays-Bas qu’en France. à voir également ce que donnera l’engin sur des sols caillouteux… Ce dispositif devrait être disponible d’ici deux ans. Le coût de fabrication du prototype approche 25 000 €.
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