Un fonds commun de placement créé au Danemark
Face au problème d'endettement des éleveurs, le gouvernement danois essaie de trouver des solutions. Une grande proportion des fermes laitières sont en difficultés économiques et financières.
Le gouvernement danois s'est mis d'accord en mai 2015 avec le secteur financier (banques et établissements hypothécaires) pour essayer de lever les blocages financiers actuels des éleveurs. Cet accord prévoit d'intensifier les efforts en matière de réduction/restructuration des dettes pour les exploitations les plus endettées, en organisant éventuellement le changement de "propriétaire" dans les exploitations où l'efficacité n'a pas été suffisamment améliorée.
Pour renforcer les possibilités d'obtenir un capital de base, un fonds commun de placement (Capital Agricole Danois) pour l'agriculture a été créé. "Il est doté de 270 millions d'euros provenant pour 25% de fonds publics et le reste d'investisseurs privés ou institutionnels tels que les fonds de pension", précise Christophe Perrot, de l'Institut de l'élevage. Il pourra injecter des capitaux propres, selon des conditions à définir, dans des entreprises voulant poursuivre une activité agricole.
Un accord avec le secteur bancaire pour restructurer les dettes
Le gouvernement va aussi utiliser le second pilier de la PAC pour faire reprendre les investissements dans les fermes qui se sont arrêtés net après 2008. Il aidera davantage les investissements en rénovation (40% de subvention) qu'en construction d'installation neuves (20% de subvention).
Les niveaux d'endettement des élevages danois sont en effet couramment supérieurs à 100%, car les emprunts ont souvent servi à acheter du foncier qui a perdu jusqu'à 40% de sa valeur (20 000 EUR/ha aujourd'hui contre 35 000 EUR au plus haut). Non seulement cet endettement pèse lourdement sur les comptes d'exploitation, mais il interdit tout nouvel accès au crédit. Le gouvernement, dans son ambitieux plan de croissance pour l'agroalimentaire de 2013, prévoit pour 2020 une augmentation de 20% de la production laitière, la moitié provenant d'une augmentation du nombre de vaches et le reste du rendement. "Même si Arla paie un prix élevé aux producteurs et que l'efficacité technique du travail est impressionnante, l'avenir de la filière dépend avant tout de ses financeurs."