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DANS LE PAS-DE-CALAIS
UN CONTRAT DE MAINTENANCE SANITAIRE AVEC LE VÉTÉRINAIRE

Une vingtaine d’éleveurs ont signé avec leur vétérinaire un contrat annuel pour être formés, informés et dépannés en cas de coup dur 24 heures sur 24.

Payer son vétérinaire au forfait sur l’année, et non plus à l’acte ? C’est ce que propose Claude Joly, vétérinaire dans le Pas-de- Calais, en échange d’une « maintenance sanitaire ». « Ces relations forfaitaires, l’éleveur les a déjà avec d’autres prestataires : il a par exemple une maintenance fiscale avec son comptable à l’année, des contrats d’assurance qu’il paie même s’il n’a pas de sinistre", explique-t-il (1).

"Pourquoi serait-il inconcevable d’avoir un contrat de «maintenance sanitaire » avec son vétérinaire pour être formé, informé et dépanné en cas de coup dur 24 heures sur 24 et 365 jours par an ? » L’idée a germé il y une dizaine d’années. Quatre années ont été nécessaires pour convaincre, et cela fait aujourd’hui cinq ans que ce nouveau modèle économique fonctionne.

Une vingtaine d’éleveurs ont signé un contrat annuel avec Claude Joly, qui fait partie d’un cabinet de six vétérinaires (dont quatre ruraux). L’éleveur dispose d’un protocole de gestion sanitaire du troupeau pour les problèmes courants de son élevage et le vétérinaire intervient sur des actes d’urgence et des pathologies chroniques. Ceci conduit à de nouvelles relations éleveur-vétérinaire, la médecine individuelle étant de plus en plus déléguée à l’éleveur.

DE NOUVELLES RELATIONS ÉLEVEUR-VÉTÉRINAIRE

« Avec ce système, le vétérinaire encadre les soins infirmiers prodigués par l’éleveur et peut développer une « médecine des populations », c’est-à-dire une médecine qui prend davantage en compte, pour une pathologie ou un risque de pathologie répétitive, des groupes d’animaux et l’aspect souvent multifactoriel des maladies. Il est amené à faire davantage de préventif, qu’il s’agisse de problèmes de reproduction, de pathologies néonatales, de boiteries, de mammites, etc. »

Mais Claude Joly préfère employer le terme de « maintenance sanitaire » à celui de « médecine préventive » qui sous-entend souvent une médicalisation. Il le préfère aussi à celui de « suivi sanitaire » qui n’indique pas une notion d’accompagnement en temps réel et de réactivité. Au final, avec la formule de la maintenance sanitaire, éleveur et vétérinaire ont tout intérêt à ce que le troupeau soit en forme : « au lieu d’être payé quand ça ne va pas, plus ça va bien moins je vais dans l’élevage et plus je gagne ».

Autre avantage pour Claude Joly : en s’affranchissant du volume de médicaments prescrits, le vétérinaire retrouve de l’indépendance et de la crédibilité technique. « À moi de me former pour être toujours en avance sur les éleveurs que je forme », conclut ce vétérinaire, par ailleurs président du GTV (Groupement technique vétérinaire) du Pas-de-Calais. ■

(1) Lors de la Journée bovine nantaise, le 1er octobre dernier.

LE COÛT

■ Le forfait annuel est de 4 AMV(1) par unité. Les animaux sont convertis en unité suivant le barême suivant :

vache laitière = 1 unité (veau inclus),

génisse de 1 ou 2 ans = 0,25 unité,

taurillon = 0,15 unité,

taureau = 0,5 unité.

Pour les vaches allaitantes un coefficient de 0,6 est appliqué (sauf race BBB où on peut faire le calcul avec un coeefficient égal ou supérieux à 1 à cause des césariennes).

■ Ainsi un troupeau de 50 vaches laitières et 40 génisses compte 60 unités et paie 3 187 €HT de forfait annuel. Dans ce système économique qui privilégie les honoraires aux médicaments, les médicaments sont vendus à prix coûtant.

(1) Acte médical vétérinaire : 13,28 €HT en 2009.

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