Un accord aux Pays-Bas pour une croissance durable
Le gouvernement, les syndicats d’agriculteurs, les transformateurs laitiers et les ONG ont conclu cette année un accord sur un projet de développement de la production laitière, associé à des engagements environnementaux. Cet accord illustre le pragmatisme néerlandais, qui « cherche à anticiper les réglementations, et à essayer de concilier intérêts économiques et environnementaux », a expliqué Annie de Veer, du centre de recherche de Wageningen lors du colloque « L’Europe laitière en 2020 » organisé par l’Inra et l’Institut de l’élevage.
L’accord pour une croissance responsable repose sur les points suivants : améliorer l’efficacité énergétique et la production d’énergie, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 % par rapport à 1990, améliorer la longévité des animaux et réduire l’emploi des antibiotiques, maintenir le pâturage dans au moins 75 % des exploitations, réduire les pertes d’azote et de phosphore et les émissions d’ammoniac, améliorer la biodiversité.
« Un des gros points visé par l’accord est le maintien des prairies, et d’un minimum de pâturage. Les gens veulent voir des vaches dans les prairies. Le minimum est de 6 heures par jour, 120 jours par an. Friesland Campina donne déjà un complément de prix aux éleveurs qui le font. Il a été mis 75 % des exploitations dans l’accord ; c’est un début », ajoute Annie de Veer.
Le maintien du pâturage est une des mesures phares
L’autre gros sujet est la pression en azote, phosphore, ammoniac. « Les éleveurs sont relativement confiants dans l’avenir, mais ils doutent quand même du fait de la pression environnementale. Si la production passe au-dessus de 15 000 litres par hectare, il y aura obligation de traiter le lisier et de l’exporter, et ça coûte cher. Si la production nationale de phosphore n’est pas maîtrisée, cela peut déboucher sur une restriction du nombre d’animaux. Donc tout n’est pas gagné. »