"Traire vite et à bas coût"
À l’EARL Derrien, dans le Finistère, une bonne circulation et l’économie ont dicté les choix des éleveurs.
À l’EARL Derrien, dans le Finistère, une bonne circulation et l’économie ont dicté les choix des éleveurs.









Pour l’agrandissement du bâtiment vaches laitières de l’EARL Derrien, dans le Finistère, l’aire paillée a été prolongée vers le sud, l’ancienne salle de traite qui était sur le pignon nord a été abandonnée car il n’était pas possible de l’étendre suffisamment. Un nouveau bloc traite a été aménagé sur le pignon sud, et dans son prolongement une nurserie et des salles pour les génisses jusqu’à un an. Le troupeau compte aujourd’hui 150 vaches.
Les objectifs et contraintes
"Notre objectif prioritaire était de traire 100 vaches à l’heure à bas coût. Nous avons négocié la salle de traite, et réalisé beaucoup d’autoconstruction", indiquent Jeannick, Alain et Steven Derrien, les trois associés. Autre objectif : assurer une bonne circulation des vaches en sortie de salle de traite. "Nous voulions aussi pouvoir isoler des vaches après la traite. Et regrouper les veaux et les avoir à proximité du bloc traite."
Le système est très pâturant. Avec cette disposition des blocs traite, couchage et alimentation, les vaches peuvent aller du pâturage à la salle de traite sans passer par la zone de couchage et alimentation. "Comme nous distribuons du maïs même en saison de pâturage, les vaches vont sur l’aire d’exercice pour manger après la traite, et un fil les empêche d’aller sur l’aire paillée."
"Nous ne tenions pas absolument à faire un plain-pied entre la fosse et la laiterie. On s’organise pour ne pas avoir à sortir de la fosse : on prépare à l’avance les lavettes, les soins, etc. Le lait destiné aux veaux est pompé et transféré par un tuyau jusque dans une cuve installée dans la laiterie. Le plus important pour nous était le plain-pied entre la laiterie et la nurserie. Que les vaches sortent vite de salle de traite. Et la maîtrise des coûts. Or ici, cela aurait coûté cher en terrassement."
Les éleveurs auraient aimé mettre des caillebotis pour alléger le travail, "mais c’est trop coûteux et il faut quand même racler." Donc ils ont opté pour des espaces qu’ils peuvent pailler et racler au tracteur, pour n’avoir que du fumier à gérer de façon rapide et économique.
Une solution avec un seul couloir de retour large
Les éleveurs ont opté pour une salle de traite épi à 50° en 2x24 simple équipement. Il faut traire à deux. "Pendant la traite, une troisième personne distribue l’alimentation et racle au tracteur l’aire d’attente et le couloir de retour après la traite. Comme notre objectif est aussi de prendre un week-end sur deux, il nous fallait un salarié à mi-temps."
Par rapport à l’objectif de maîtrise des dépenses et du temps de nettoyage, "c’est un avantage d’avoir qu’un seul couloir de retour". Pour assurer une sortie rapide des vaches, le bout de la salle de traite fait 3 mètres de large. Le petit inconvénient est que "quand les vaches prennent plus leur temps, elles salissent davantage cette zone et il faut racler manuellement avant de laver". Le couloir de retour fait 2,8 mètres de large pour pouvoir être raclé au tracteur. Cette largeur ne permet pas d’installer une porte de tri automatique des vaches vers un box d’isolement. "Comme nous trayons à deux, ce n’est pas un problème. La deuxième personne peut aller isoler une vache en sortie de traite."
Dans les améliorations à apporter, les éleveurs ont programmé l’installation d’un chien électrique.
Combien ça coûte ?
71 000 € de machine à traire posée
105 700 € de charpente (avec l’extension aire paillée, la nurserie, les box d’isolement)
56 200 € de terrassement (pas d’achat de cailloux)
96 200 € de béton
99 800 € d’aménagement intérieur et fosse géomembrane BTS
429 000 € au total, soit 2 860 €/VL