Toujours trop de lait
L'Union européenne a continué de déverser des flots de lait sur le premier trimestre 2016 : près de 6% de hausse soit + 2,4 millions de tonnes de lait par rapport à T1 2015 (niveau ralenti pour limiter les pénalités de dépassement) et + 4% par rapport à T1 2014, chiffre l'Institut de l'élevage. Ainsi, même si la hausse de la demande internationale a repris de la vigueur, et même si l'hémisphère sud est globalement en retrait, et que les États-Unis ont une collecte en hausse modeste (+1% au premier trimestre 2016 par rapport à T1 2015), les marchés sont toujours plombés par l'UE. Les exportations de l'UE ont progressé, mais ces volume supplémentaires n'ont absorbé que 20% de l'important supplément de collecte. Faute de capacité de séchage suffisante, de nombreux transformateurs ont du fabriquer davantage de fromages ingrédients, alors que les débouchés supplémentaires semblent limités. Le cours du gouda est tombé à 1950 euros/t en avril, bien en deçà de son plus bas niveau de 2009 (2 250 €/t). Les stocks s'alourdissent, notamment en poudres de lait. Le stock public atteint 160 000 t début mai.
Signes de ralentissement en Europe
"Si un ralentissement est perceptible au printemps dans certains pays (France, Royaume-Uni), d'autres ont toujours le pied sur l'accélérateur (Pays-Bas, Irlande), et la Pologne, le Danemark, la Belgique, mais aussi l'Italie, l'Espagne, la République tchèque, ont des collectes qui étaient encore en progression au premier trimestre par rapport à 2015. La collecte allemande affichait +3% en mars et avril par rapport à 2015, mais elle n'excédait plus que marginalement son niveau 2014. La collecte européenne pourrait repasser sous son niveau élevé de 2015 en fin d'année, mais un reflux significatif est peu probable", analyse l'Institut de l'élevage.