Soléo Développement soutient les éleveurs
En Poitou-Charentes, trois coopératives régionales apportent leurs appuis technique et financier au maintien et au développement des élevages.
En Poitou-Charentes, trois coopératives régionales apportent leurs appuis technique et financier au maintien et au développement des élevages.
Pour aider les éleveurs à faire face aux difficultés qu’ils rencontrent ces dernières années, trois coopératives régionales d’agrofournitures et de collecte — Sèvre et Belle, Cap Faye et Océalia — ont décidé d’unir leurs forces pour soutenir et promouvoir le développement de l’élevage en Poitou-Charentes et dans les départements limitrophes. Toutes les trois détiennent des parts chez Alicoop, fabricant d’aliments du bétail basé dans les Deux-Sèvres. « Dans les régions intermédiaires telles que la nôtre, de nombreux élevages ont abandonné le lait au profit des céréales. Nous avons créé Soléo Développement car nous voulons agir plutôt que subir le déclin et la disparition des élevages et des débouchés céréaliers vers les éleveurs », présente Laurent Stefanini, directeur de la branche ruminants d’Alicoop.
L’objectif est de développer des synergies et de resserrer le tissu régional de l’élevage en Poitou-Charentes en le redynamisant. « Nous souhaitons accompagner les processus d’agrandissement de troupeaux sur les plans technique et financier. Nous nous engageons si nous croyons au projet et aux éleveurs qui le portent, si l’environnement de l’exploitation est propice à sa réussite et si le business plan témoigne de la viabilité du projet. »
Concrètement, Soléo Développement peut par exemple apporter des garanties sous forme de caution permettant ainsi l’acceptation du dossier par la banque ou la réduction du coût d’emprunt. « Nous nous sommes dernièrement portés sur une caution simple à hauteur de 200 000 euros dans le cadre de la reprise d’une exploitation laitière par l’une de nos adhérentes. » La structure participe également au financement d’extension de cheptel souche. « Beaucoup d’éleveurs en phase d’agrandissement négligent ce point et tombent dans le piège de l’autofinancement du croît interne de cheptel, au risque de plomber leur trésorerie. » Une convention formalise l’engagement entre l’éleveur et sa coopérative pendant trois ans. « Nous demandons un engagement mutuel réciproque qui implique que l’éleveur s’approvisionne auprès de sa coopérative", précise Laurent Stefanini.
« Sans ce coup de pouce, notre projet n’aurait pas vu le jour »
Depuis début 2015, plus d’une vingtaine de conventions ont été signées, dont une à la SCEA chez Dorange dans la Vienne. « En 2012, nous nous sommes trouvés dos au mur, décrivent Jean-Luc Chauvergne et son épouse, installés à Linazay sur une exploitation de 240 ha avec du lait (1,15 million de litres) et des céréales. Nos bâtiments et salle de traite étaient au bout du rouleau. Nous avions deux solutions : soit arrêter le lait et nous consacrer uniquement aux céréales, soit réinvestir dans une stabulation neuve de 135 places, équipée de robots de traite. » Les éleveurs ont choisi de poursuivre le lait en limitant le coût de l’investissement à 5 000 euros/vache, soit un coût total du projet de 700 000 euros. Après autofinancement et crédit-bail, il restait 470 000 euros à financer. « La banque a accepté de financer une partie du bâtiment avec un emprunt de 250 000 euros sur quinze ans, mais pas au-delà. C’est là que notre coopérative est intervenue par le biais de Soléo Développement. La structure nous a proposé d’être partie prenante du projet en complétant le plan de financement. Sans ce coup de pouce, le bâtiment n’aurait pas vu le jour. Nous avons pu souscrire auprès de Soléo un emprunt de 90 000 euros, sur sept ans à 5 %", raconte Jean-Luc.
Des actions aussi à l’échelle du territoire
La structure œuvre également au renforcement des relations entre les filières d’élevage et les productions végétales à travers des projets transversaux. Elle soutient le développement du soja non OGM, de la luzerne et de la méthanisation. « Pour le soja, la mobilisation est impressionnante dans la région. Nous espérons cultiver 5 000 hectares d’ici un an et atteindre l’autosuffisance régionale sur les filières dédiées (AOP, label rouge, non OGM) dans les années qui viennent. »