Prospective
Quel scénario pour 2020 en Nord-Picardie-Normandie ?
Prospective
Les acteurs de la filière hésitent entre crainte d´une diminution de la production et espoir dans une nouvelle dynamique.
Les CER du Nord, Picardie, et Haute-Normandie, ont organisé une table ronde à partir de scénarios imaginés sur l´évolution de la filière laitière de ces régions à horizon 2020. « Alors que les laiteries s´inquiétaient des effets du découplage, il s´avère en fait qu´il y a peu d´arrêts « secs » de la production laitière »,, indique Sébastien Daguenet, du CER de la Somme. Le Contrôle laitier de Picardie se demande si la réaction ne viendra pas plus tard. « Les agriculteurs se rendent vraiment compte maintenant que l´ADL est dans les DPU. » Un des scénarios décrit une production laitière régionale qui se développe en s´appuyant sur ses atouts régionaux (conditions pédoclimatiques, savoir-faire.). Bernard Tempez, vice-président de la coopérative VPM, va dans ce sens : « Face aux évolutions climatiques, le Nord de l´Europe est favorable à la production laitière. » Gilles Ghesquière, d´Ingredia (filiale de la Prospérité fermière) estime que la production pourrait augmenter. « Aujourd´hui, Ingredia achète du lait en dehors de la région.
Après les quotas, il pourra se faire plus de lait dans la région. Il faudra alors le valoriser grâce à l´innovation et la communication. Les exploitations se restructureront pour faire plus de lait, vers un type de structure qui serait sans doute un intermédiaire entre les exploitations actuelles et le modèle danois. »
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Jusqu´à présent, il y a eu peu d´arrêts « secs » de la production laitière. ©F. Mechekour |
Le ras le bol des éleveurs
Mais les intervenants évoquent aussi les gros quotas qui arrêtent le lait, pour ne faire que des grandes cultures, ou des biocarburants demain ? Le temps de travail, la qualité de vie font pression sur le maintien du lait. « Je ne vois pas les gens développer le lait. Ils sont prêts à investir, mais il y a trop de contraintes administratives, environnementales, pour le bien-être animal », témoigne un éleveur de Seine-Maritime.