Aller au contenu principal

Prairies : la mise à l’herbe encore attendue sur une grande moitié Nord de la France

Les éleveurs devront encore s’armer de « patience » et faire preuve de « réactivité » pour assurer la mise à l’herbe et la fauche des prairies, dont la météo inhabituellement pluvieuse et douce du mois de mars a fortement perturbé les calendriers. Le point avec l’Idele.

prairie en Gironde
A gauche, après une demi-journée de séjour, la parcelle est déjà salie (EARL Vandenberghe, en Gironde)
© Anne-Laure Galon

« Sur une grande moitié Nord de la France, les éleveurs n’ont pas amorcé la mise à l’herbe et ont continué à nourrir les animaux au bâtiment pour ne pas risquer d’abîmer les parcelles », renseigne l’Institut de l’élevage (Idele) dans une note agroclimatique publiée le 17 avril. En effet, le mois de mars a été particulièrement pluvieux, dépassant de 85 % les normales saisonnières de pluviométrie au niveau national.

 

 
Carte de l'écart entre le cumul des précipitations de Mars 2024 et la moyenne saisonnière en France métropolitaine
Carte de l'écart entre le cumul des précipitations de mars 2024 et la moyenne saisonnière en France métropolitaine © Météo France

C’est notamment le cas pour les éleveurs de la Dordogne, des Pays de la Loire, de la Normandie, de la Bretagne, ou encore du Centre Val de Loire, zones où la portance des sols n’a pas encore permis la mise à l’herbe. Certaines exploitations, situées sur des sols plus séchants, ont pu commencer à faire pâturer certaines parcelles, poussées notamment par l’étiolement des stocks fourragers. Dans le Grand Est, la Bourgogne ou la Creuse, les animaux sont sortis progressivement depuis le début du mois d’avril.

Le sud de la France est moins touché. En Occitanie et dans les zones de plaine d’Auvergne-Rhône-Alpes, la mise à l’herbe suit le calendrier habituel sur des pousses d’herbe dans les moyennes régionales. Le pâturage est tout de même légèrement retardé en altitude, en raison de sols moins porteurs et de chutes de neige qui perdurent.

Les ray-grass déjà au stade épiaison

La pousse de l’herbe a été très rapide, favorisée par les températures douces (10,6 °C en moyenne, soit +1,6 °C par rapport à la normale saisonnière). Les hauteurs d’herbe dépassent les 20 cm dans plusieurs départements de la Nouvelle-Aquitaine, et les graminées précoces arrivent à épiaison sur la quasi-totalité du territoire. Dans le Puy-de-Dôme, le stade de déprimage est déjà atteint sur les secteurs de plaine. « Les éleveurs vont devoir être particulièrement réactifs dès que le beau temps sera de retour pour mettre à l’herbe les animaux et faucher certaines parcelles du circuit de pâturage ainsi que les ray-grass italiens qui arrivent à maturité », prévient Idele. Les ensilages devront en effet être récoltés rapidement pour assurer la qualité des fourrages. Les légumineuses, en revanche, ont souffert de l’excès d’eau, et seront donc moins présentes dans les prairies cette année.

La deuxième moitié du mois d’avril devrait apporter un temps plus clément favorisant le ressuyage des parcelles. Les éleveurs auront alors fort à faire pour faucher les prairies, sortir les animaux, mais également réaliser les semis de printemps qui ont, eux aussi, été retardés. « Les travaux risquent d’arriver tous en même temps », alerte Idele.

D’après Météo France, le trimestre mars-avril-mai sera probablement plus chaud que les normales de saison. Aucun scénario ne se dégage concernant les précipitations à l’échelle du trimestre.

6 repères pour la gestion des prairies

L'Institut de l'élevage rappelle quelques repères et bonnes pratiques pour adapter le pâturage et les récoltes :

 

  1. Évaluer les stocks sur pied dans les parcelles ;
  2. Privilégier le pâturage des parcelles avec de la portance : pâturer avec un chargement élevé et un temps de séjour court (fil avant et arrière) ;
  3. Conserver 15 jours d’avance sur les parcelles pâturées, et débrayer les parcelles qui ne pourront pas être valorisées en pâturage. Elles réintégreront le circuit de pâturage 20 à 35 jours après récolte ;
  4. Récolter les espèces précoces dès que la portance sera suffisante et qu’il y a une fenêtre de 4 jours consécutifs sans pluie ;
  5. Regrouper (lorsque c’est possible) les andains 12 à 24 heures avant ensilage pour accélérer le séchage ;
  6. Ne pas faucher en dessous de 7 à 8 cm (voire 8 à 10 cm en méteil) afin de favoriser l’aération sous l’andain et faciliter la reprise du fourrage.

Les plus lus

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Florent Méliand, éleveur de limousines dans la Sarthe : « Mon objectif est d’en faire des ruminants le plus tôt possible »

Rationaliser les coûts, Florent Méliand, à Saint-Ulphace dans le pays du Perche sarthois, l’a toujours intégré dans sa logique…

<em class="placeholder">Eleveurs bovins viande et leur conseiller, dans le bâtiment d&#039;engraissement des jeunes bovins où un ventilateur assure la circulation de l&#039;air. </em>
Bâtiment d'élevage : « La ventilation dynamique est devenue indispensable dans notre atelier d’engraissement »

Le Gaec de Buysse, dans l’Aisne, fait tourner les ventilateurs en continu depuis l’installation d’un système de ventilation…

<em class="placeholder">Flavien et Benoit Lecler, agriculteur à Ouville dans la Manche, devant la Remorque autochargeuse Pöttinger Jumbo 7210 Combiline de la Cuma L&#039;Entraide d&#039;Ouville dans la ...</em>
« Nous avons investi en Cuma dans une remorque autochargeuse d’occasion pour accéder à une machine performante, tout en limitant le coût de revient »

Dans la Manche, la Cuma d’Ouville a fait le choix d’investir dans une remorque autochargeuse d’occasion. Cette démarche permet…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Sélection génétique : « J’utilise jusqu’à 40 taureaux d’IA dans mon plan d’accouplement »

Florent Méliand, situé dans le pays du Perche sarthois, mène un troupeau de deux cents mères limousines. Il s’appuie sur l’…

autochargeuse recolte herbe
« Nous avons investi dans une remorque autochargeuse pour mieux valoriser les prairies »

Depuis qu’ils ont investi dans une remorque autochargeuse, Jean-Noël Voiseux et son fils Antoine, situés à Fleury dans le Pas-…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande