« Nous semons une interculture de colza-RGI avant de renouveler une prairie »
« Pour rénover les prairies permanentes les moins productives et de moindre qualité, nous avons réalisé du sursemis avec le semoir Vedro de la Cuma mais le résultat était assez décevant. Nous ne pouvons pas recourir au labour, car notre MAE nous l’interdit. C’est pourquoi nous avons essayé une autre technique découverte lors d’un voyage d’études dans le Finistère. La prairie a été détruite au rotavator au printemps 2015. Nous avons implanté une interculture à base de colza fourrager (3 kg), RGI (5,5 kg), avoine diploïde (3,5 kg), avoine (4 kg) et radis fourrager (7 kg) sur 8 ha avec forte présence d’agrostis stolonifère. Le semis au combiné a été effectué après de deux passages de cover-crop. Nous avons aussi réalisé deux passages croisés de rouleau pour favoriser une levée rapide. Cela prend du temps mais nous voulions assurer le coup. Le couvert a bien levé. Il a été pâturé au fil. Les 120 laitières ont fait trois passages durant l’été-automne 2015, en complément d’enrubannage à l’auge. Le colza et le radis ont assuré plus de 90 % du rendement. Le radis a un développement végétatif moins aérien que le colza ; il monte à graine plus vite mais reste consommé. L’avoine n’a été présente qu’au premier passage et a disparu par la suite. Le RGI trouve sa place au fur et à mesure que le colza régresse. Ce dernier est quasiment absent au troisième passage. En cumulé sur 2015, le rendement de l’interculture a été de 3,6 tMS/ha.
Les vaches ont pu repasser sur la parcelle deux fois en sortie d’hiver, avant la destruction mécanique de l’interculture et le semis de la nouvelle prairie multiespèce au printemps 2016. Les espèces semées se sont bien développées, il y a quelques repousses d’avoine. Les vaches ont pu faire trois passages sur la nouvelle prairie en 2016.
Le bilan est pour l’instant plutôt positif. L’interculture a permis de bien nettoyer la parcelle. L’agrostis a été fortement réduite, elle n’est présente qu’en zone très humide, là où le sol a été moins bien travaillé. Cette solution a aussi l’avantage de conserver le pâturage l’année du semis et la réponse en lait a été plutôt bonne lors du pâturage de l’interculture. Nous avons renouvelé l’expérience sur une autre parcelle le printemps dernier. Avec la sécheresse estivale de 2016, nous avons eu moins de volume. »