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« Notre stabulation pour vaches laitières est aérée et économe »

Au Gaec des Ourzaies, dans le Maine-et-Loire, parce qu’ils voulaient un bâtiment aéré et adapté au système pâturant, les associés ont fait construire un bâtiment Stabeco. Un choix qui les satisfait totalement.

« Notre ancien bâtiment, de 1990, était arrivé au bout, résume Johan Delahaye, associé du Gaec des Ourzaies avec son père Christian, Pascal Ballé, et Romain Salmon. Il y avait des problèmes de ventilation, la salle de traite était fatiguée. À l’installation de Romain qui a ramené 87 hectares, dont 30 hectares accolés à l’exploitation, nous avons fait le choix de créer un nouveau bâtiment. Cela permettait aussi d’augmenter le cheptel. »

Leur système est basé sur le pâturage, avec un mois et demi à deux mois l’hiver où les vaches ne sortent pas et un mois et demi l’été où elles ne sortent que la nuit. « Nous voulions un bâtiment adapté à ce système, avec une porte de tri permettant d’isoler une vache si nécessaire. Nous avions entendu parler du système Stabeco et le trouvions intéressant en termes de ventilation et pour les aspects sanitaires. Notre ancien bâtiment offre beaucoup de volume non utilisé, qu’il faut financer et entretenir, et nous semble aujourd’hui plus adapté au stockage de fourrage. Un bâtiment Stabeco permettait aussi de limiter l’investissement. »

54 mètres de long et quatre modules

Les cornadis en extérieurs, installés parce qu’il n’y en avait pas assez à l’intérieur, ont permis de créer une aire d’exercice non couverte, répondant ainsi ...
Les cornadis en extérieurs, installés parce qu’il n’y en avait pas assez à l’intérieur, ont permis de créer une aire d’exercice non couverte, répondant ainsi aux exigences du nouveau cahier des charges bio. © V. Bargain

Après avoir visité deux installations, le Gaec a choisi de construire un complexe laitier entier basé sur le système Stabeco. « Pour faciliter la gestion de chantier, nous avons limité le nombre de professionnels », précise Johan. Le complexe de 54 mètres de long compte quatre modules.

Un premier module abrite la salle de traite Boumatic 2x20 postes en simple équipement, qui permet de traire 100 vaches à deux en moins d’une heure, ainsi que la laiterie, un bureau, un vestiaire et une salle technique. Les parois extérieures sont en panneaux sandwich pour protéger les réseaux d’eau.

Un deuxième module, accolé au bloc traite, avec un léger décrochement de toiture pour une meilleure aération, abrite 30 logettes matelas.

Un troisième module, séparé du premier par une aire de raclage, abrite 62 logettes en tête à tête et 82 places de cornadis, auxquelles s’ajoutent 18 places de cornadis en extérieur. Traversant les deux modules, un passage central sert de parc d’attente et est équipé d’un chien électrique.

Enfin, un quatrième module, non bardé, séparé du module central par une aire de raclage, abrite la table d’alimentation. Pour éviter la surchauffe, la toiture ne comporte aucun translucide.

Performant été comme hiver

Les modules abritant les logettes mesurent 4,5 m de haut au faîtage. Le module couvrant la table d’alimentation est plus haut (5,13 m au faîtage) pour permettre le ...
Les modules abritant les logettes mesurent 4,5 m de haut au faîtage. Le module couvrant la table d’alimentation est plus haut (5,13 m au faîtage) pour permettre le passage du tracteur et du bol. © V. Bargain

Après un an et demi d’utilisation, les éleveurs sont très satisfaits du bâtiment. « Il est toujours très aéré, ni trop chaud, ni trop froid, apprécie Johan. Grâce à son orientation, avec la façade arrière à l’ouest - sud-ouest, et parce que les ouvertures ne sont pas si larges, les vaches sont toujours à l’ombre. Quand le soleil est au plus haut, ses rayons tombent sur les aires de raclage. La répartition des vaches est homogène et nous avons très bien passé l’été 2022. »

Le changement de stabulation ayant eu lieu en même temps que le passage en bio, l’impact du bâtiment sur la production, de 7 500 litres par vache contre 8 500 litres par vache avant la conversion, est difficile à évaluer. « Mais nous sommes passés de 200 à 250 000 cellules par millilitre à moins de 100 000 aujourd’hui », souligne Johan.

Les éleveurs apprécient aussi le gain de temps de travail et la bonne insertion du bâtiment dans le paysage. Le supplément de lisier lié au fait que les aires de raclage sont découvertes est évalué à trois tonnes de 60 m³. La seule crainte est le risque de gel des abreuvoirs car le bâtiment n’est pas bardé sur le côté exposé aux vents d’est.

Fiche élevage

En bio depuis deux ans

110 vaches

830 000 l de lait

200 ha de SAU dont 160 ha de prairies, maïs, luzerne et méteil grain

Un bâtiment économe

Le complexe associant 92 places de logettes, le bloc traite et une fosse de 2 200 m³ a été construit en neuf mois. Il a coûté 650 000 € HT, dont 110-120 000 € pour la salle de traite. S’y sont rajoutés 65 000 € HT pour les tapis installés sur les aires de raclage un an après la construction.

« La seule mauvaise surprise du bâtiment est que, quand il faisait chaud, le lisier formait une croûte sur le béton des aires de raclage, sur laquelle les vaches glissaient, explique Johan Delahaye. Il y avait des chutes. L’hiver, le béton était trop abrasif et entraînait une usure prononcée des sabots. Nous avons décidé d’ajouter un tapis caoutchouc Magellan de 2 cm d’épaisseur, sauf dans le passage central, pour conserver la réactivité au chien électrique. » Le Gaec a bénéficié d’une aide PCAE de 80 000 €, dont près de 30 000 € pour la fosse. Les éleveurs ont par ailleurs assuré l’évacuation de la terre et le transport des pierres extraites d’une parcelle pour le terrassement, ainsi que l’installation des barrières et logettes.

Avis d’expert : Bertrand Fagoo, Idele

« Un bâtiment adapté au changement climatique »

Bertrand Fagoo, Idele. « Ce type de bâtiment est adapté au changement climatique. »
Bertrand Fagoo, Idele. « Ce type de bâtiment est adapté au changement climatique. » © Idele
« Les bâtiments Stabeco vont dans le sens de bâtiments plus ouverts permettant de meilleures conditions sanitaires l’hiver et en saisons intermédiaires. En conditions chaudes, comme ils sont moins hauts, le risque de rayonnement sur les animaux via la toiture est par contre plus élevé, mais peut être compensé si le balayage par le vent est efficace.

Il peut être utile aussi d’isoler la couverture des couchages en regardant le rapport bénéfice/coût. Il faut aussi réfléchir l’orientation du bâtiment et avoir une couverture suffisante pour éviter que les rayons du soleil ne tombent sur les logettes. Les aires d’exercice non couvertes entraînent plus d’effluents peu chargés à collecter et stocker ou traiter. Des solutions de lagunage, épandage sur prairies existent et sont à étudier au cas par cas.

Ces bâtiments se retrouvent actuellement surtout à l’Ouest, en climat tempéré. Ils sont moins adaptés en zone d’altitude, du fait du risque d’accumulation de neige et de gel. Un frein peut être aussi celui de conditions de travail « davantage extérieures » pour l’éleveur. Enfin, ce type de bâtiment est très spécifique à l’élevage bovin et moins réutilisable par la suite que des bâtiments plus hauts et avec moins de poteaux. Les coûts inférieurs de 10 à 30 % en font une solution intéressante pour des éleveurs spécialisés recherchant un bâtiment économe. Comme tout projet bâtiment, le concept doit être adapté à chaque exploitation. »

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