« Mon chemin de falin et de tuf reste propre »
Installé en tout herbe, Frédéric Lethuillier a aménagé à moindre coût près de 850 mètres de chemin avec du falin (sable de pétanque) et du tuf. Depuis quatre ans, cet aménagement lui donne satisfaction et nécessite peu d’entretien.
Installé en tout herbe, Frédéric Lethuillier a aménagé à moindre coût près de 850 mètres de chemin avec du falin (sable de pétanque) et du tuf. Depuis quatre ans, cet aménagement lui donne satisfaction et nécessite peu d’entretien.
Frédéric Lethuillier, éleveur en Sarthe
« Pour pâturer, il faut d’abord de bons chemins. C’est la première chose à faire ! En système tout herbe, en bio depuis 2016, mes 55 vaches de l’élevage accèdent à 30 paddocks de 70 ares. Elles pâturent plus de huit mois de l’année, de mars à mi-décembre sur des sols argilo-calcaires, humides par endroits.En 2017, pour desservir la trentaine d’hectares de prairies accessibles, j’ai créé un vrai chemin de 3 m de large sur 850 m de long, à base de tuf et de falin. J’avais d’abord pensé aux copeaux de bois, mais les vaches se couchent dessus l’été, ce n’est pas top pour les cellules... J’ai finalement opté pour du falin (ou sable de pétanque). C’est un sable concassé issu des déchets de pierres. On en trouve dans toutes les carrières. Ici, il est de couleur grise (30 €/t).
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On a d’abord creusé sur 40 cm de profondeur, puis ajouté 40 cm de tuf, puis recouvert avec 10 cm de falin avant de passer un cylindre. Le sable se coule entre les pierres. Cela tient bien au sol. En fait, ça fait une route bien damée qui ne bouge pas. Quand il pleut, le chemin se délite un peu, mais il redevient compact quand il sèche.
Les vaches s’en accommodent parfaitement. Contrairement au tuf qui se révèle blessant pour les pattes. Il faut veiller à surélever un peu le chemin par rapport au terrain. Il y a un tronçon où le chemin est légèrement en contrebas, et s’abîme un peu.
En tout, j’en ai eu pour 15 000 euros entre le terrassement, la location de 3 tracteurs, la main-d’œuvre (2 salariés) et le falin (100 t). Je n’ai pas payé le tuf que j’ai récupéré chez un voisin en échange de la terre extraite pour le chemin.Le chemin nécessite très peu d’entretien. Par contre, je ne passe jamais dessus en tracteur. En quatre ans, je n’ai rien refait à part 50 m2 en sortie de stabulation. Sur cette zone fort sollicitée, je passe le rabot une fois par an et je remets 10 cm d’épaisseur de falin. Mais pour bien faire, il faudrait quasiment bétonner ce tronçon. »