Produire plus
MAXIMISEZ L’INGESTION DES VACHES LAITIÈRES
Améliorer l’ingestion des vaches
laitières est sans doute le moyen le plus
simple et le moins risqué de parvenir à intensifier
la production laitière.
de l’élevage, il faut s’assurer que tout
est déjà mis en oeuvre pour maximiser
l’ingestion des vaches laitières.
Alui seul, le levier ingestion permet souvent d’augmenter la production laitière de 0,5 à 2 litres par jour. Tout dépend de la situation initiale. C’est ce qu’indiquent l’Institut de l’élevage et les chambres d’agriculture dans un dossier intitulé « Les leviers pour produire plus ». Selon ce document, dans un troupeau qui ne cumule pas toutes les bonnes pratiques, un gain d’ingestion de 0,5 à 1,5 kg de matière sèche par jour est possible. Trois facteurs sont essentiels : l’appétence des fourrages, leur mise à disposition permanente et la préparation des vaches au vêlage.
1 - Favoriser l’appétence des fourrages.
Pour maximiser la consommation des vaches laitières, mieux vaut éviter de distribuer des fourrages de moindre qualité (fourrages moisis, terreux, poussiéreux ou trop humides) et retirer les parties altérées dans les ensilages. Quelques kilos d’un fourrage moins appétent pourront pénaliser l’ingestion de l’ensemble de la ration. Pour maintenir l’ensilage appétent, quelques précautions sont de mise. Afin déviter les échauffements, veillez à conserver un front d’attaque rectiligne, appuyé par une double rangée de boudins et qui avance d’au moins 20 cm par jour. Lorsque le risque de pluie est important, il est recommandé de recouvrir le silo afin de ne pas laisser humidifier inutilement l’ensilage qui deviendra plus instable à l’auge. Par ailleurs, le nombre de distributions à l’auge peut être optimisé selon la saison. En hiver, une distribution de la ration par jour et deux interventions pour repousser le fourrage conviennent.Avec les températures basses, les fourrages fermentent peu dans la journée. Par temps doux et humide, deux distributions journalières sont préférables. En libre-service, deux détassage par jour sont préférables dès que le temps s’adoucit. Pour décider du rythme à pratiquer, vérifiez que la ration au pied du silo ne s’échauffe pas dans la journée. Enfin les refus doivent être retirés tous les jours. S’ils restent plus de 24 heures en fond d’auge, ils communiquent à l’ensemble de la ration des odeurs répulsives pour les vaches et constituent un foyer de reprise des fermentations. Si les refus sont consommables, il suffit d’apporter quotidiennement 5 % de plus que la quantité consommée par les vaches. Dans le cas contraire, comptez 7 à 8 %.
2 - Faciliter l’accès à l’auge.
Il est important de réserver un accès à l’auge à tous les animaux pour qu’ils puissent consommer à tout moment. Chaque vache doit avoir sa place. En libre-service, la norme est de trois vaches par mètre linéaire d’auge. Attention aux élevages où la place est déjà limitée et qui souhaitent augmenter leurs effectifs. Mêmes précautions pour l’abreuvement. Le nombre de points d’eau et leur accessibilité sont des facteurs de variation de la production laitière. L’idéal est de disposer d’un bac collectif de plus de 70 litres pour 20 vaches ou d’une buvette pour 10 vaches. Dans chaque cas, le débit d’eau doit atteindre 15 à 20 litres d’eau par minute.
3 - Préparer les vaches avant vêlage.
La préparation des vaches en fin de gestation conditionne leur niveau d’ingestion après le vêlage. Pour permettre au rumen de s’adapter, il convient de distribuer le même régime fourrager que les laitières dans les trois à quatre semaines qui précèdent le terme. Une vache dont on change brutalement plus d’un quart de la ration va baisser sa consommation totale de plusieurs kilos de matière sèche. On peut apporter aux taries un tiers ou la moitié de la ration des laitières, selon le type de régime, et les laisser au pâturage avec un chargement double ou triple de celui appliqué aux vaches laitières. Il est aussi possible d’utiliser une ration spécialement formulée pour les vaches taries, assurant 7 à 10 kg de lait, avec un apport de foin à volonté à l’auge pour assurer un remplissage maximum et permanent de la panse. Toute restriction des vaches avant terme est à bannir au risque de limiter leur consommation en début de lactation. La perte d’ingestion peut alors atteindre 2 à 3 kg de matière sèche. ■