Mise à l´herbe
Les vaches s´adaptent aux conditions difficiles
Mise à l´herbe
L´Inra de St Gilles, en Ille-et-Vilaine, a mené un essai sur 75 vaches comparant trois scénarios de mise à l´herbe.
Les vaches laitières semblent capables de s´adapter sans dommages persistants aux perturbations induites par des conditions difficiles de mise à l´herbe. Telle est la conclusion d´un essai mené par l´Inra-St Gilles. Les chercheurs ont mis en place trois scénarios de mise à l´herbe. Le premier scénario dit « recommandé » correspond à une transition de trois semaines avec une diminution régulière de l´apport de maïs et de concentré, et un passage au pâturage jour et nuit en troisième semaine. En pratique, cette transition est parfois difficile à gérer. Suite à une forte croissance de l´herbe, il peut s´avérer nécessaire d´accélerer la mise à l´herbe : c´est le deuxième scénario dit « écourté » qui se caractérise par une transition réduite à 5 jours avec un accès au pâturage la nuit dès le 3ème jour. A l´opposé , des conditions climatiques froides et pluvieuses rendent parfois nécessaire une rentrée en stabulation. C´est le troisième scénario dit « perturbé » similaire au premier les deux premières semaines ; la troisième semaine les animaux rentrent en stabulation et reçoivent uniquement de l´ensilage de maïs.
©J.-M Guernion |
Les traitements expérimentaux ont été appliqués durant les 3 premières semaines, puis les animaux ont pâturé ensemble jusqu´au début juillet pour mesurer les arrière-effets. L´essai a été mené avec 75 vaches Prim´holstein en deuxième moitié de lactation (150 jours), à un niveau moyen de production de 30 kg par jour à 40,8 et 31,4. « Finalement, malgré quelques différences durant les trois semaines de transition, les arrière-effets de ces trois scénarios se sont avérés inexistants, constate Luc Delaby. Lors des 8 semaines qui ont suivi, aucune différence significative n´a été mise en évidence sur la production, la composition du lait et le poids vif ».
En revanche, la transition écourtée du scénario 2 a d´abord eu pour effet d´amplifier l´augmentation du TB observée chez les vaches du lot 1, puis s´est traduite par une chute modérée de la production laitière et le maintien d´un TB élevé. A l´inverse, chez les vaches du lot 3, la rentrée à l´étable a permis de tamponner ces effets, mais seulement durant la période de stabulation. A noter qu´aucune tétanie d´herbage n´a été observée alors que les conditions (pluvieuses) étaient favorables.
La morale de l´histoire selon Luc Delaby ? « Mieux vaut s´adapter aux prairies plutôt que de nourrir les vaches. »
(1) présentée lors des Journées 3R en décembre 2002.