Les Savencia de l’Ouest veulent des volumes et de la valeur
L’OP Cleps Ouest identifie un besoin de 16 millions de litres dans les dix ans à venir, suite aux résultats d’une enquête producteurs.
L’OP Cleps Ouest identifie un besoin de 16 millions de litres dans les dix ans à venir, suite aux résultats d’une enquête producteurs.
Si en 2015, les 180 adhérents enquêtés affichent une légère sous-réalisation de 98,9 %, très proche du niveau réel de l’OP (97,8 %), les réponses montrent une envie de développement à horizon 2020-2026. En nous calant sur ces déclarations et en tenant compte des attributions pour les installations (2 millions de litres en 2016), l’OP devrait être en mesure de pouvoir proposer près de 16 millions de litres supplémentaires d’ici 2021-2026", indiquaient les représentants de l’organisation de producteurs (OP) Cleps Ouest lors de son assemblée générale le 24 mars dernier. L’OP représente, en Basse-Normandie, Ille-et-Vilaine et Mayenne, 692 exploitations pour 319 millions de litres contractuels. Cette journée a été marquée par la présentation des résultats d’une enquête producteurs menée en novembre 2016 par des étudiants de l’ESA d’Angers, pour mieux connaître les adhérents et leurs attentes vis-à-vis de l’OP.
En 2016, la réserve de volumes que gère l’OP n’a pu distribuer qu’un million de litres. D’où les interrogations de l’OP : "le groupe Savencia aura-t-il besoin de volumes supplémentaires ? Savencia acceptera-t-il de nous attribuer les volumes sous-réalisés des autres régions ?" Un éleveur dans la salle interroge : "et avec une autre laiterie ?" Il n’y a pas de contrat d’exclusivité avec Savencia. L’OP peut négocier avec d’autres acheteurs de lait.
Pour l’instant, l’OP a toujours respecté le plan de production trimestriel du contrat-cadre : 60 % des exploitations ne respectent pas individuellement leur contrat, mais l’OP oui grâce à la variété des profils sous et sur-réalisateurs. "C’est un équilibre fragile".
Un intérêt pour les cahiers des charges rémunérés
L’enquête portait aussi sur la valorisation du lait. "Aujourd’hui, seuls 16 % des enquêtés sont sous cahier des charges (la moitié en filière qualité normande pour la viande). Après présentation de différents cahiers des charges (bio, à l’herbe, sans antibiotique, sans OGM, alimentation 100 % française,) existants ou non pour le lait en France, 88 % se sont déclarés intéressés, à condition que le cahier des charges induise peu de changements dans les pratiques, et qu’il rémunère mieux le lait", ont décrit les étudiants de l’ESA. Même pour la démarche Approvisionnements laitiers responsables proposée par Savencia, les éleveurs demandent une plus-value.
Faire monter en puissance un réseau d’adhérents
"Nous devons encore améliorer la communication interne et créer un réseau entre nous, pour nous connaître et échanger, ont plaidé Marie-Laure Bechepois et Maryline Ménard, deux représentantes de l’association nationale d’OP Sunlait (lire ci-dessus). Ce n’est pas uniquement votre conseil d’administration d’OP qui est en contact avec Sunlait, c’est aussi vous directement ! Nous avons besoin de personnes autres que les administrateurs s’impliquant dans les commissions et groupes de travail. Nous devons aussi communiquer vers l’extérieur, via notre site internet, fil twitter et page Facebook, et gagner en notoriété". "Peu d’éleveurs ont vu notre vidéo (qui détourne la publicité Elle et Vire), et peu ont signé la pétition (sur internet pour défendre la rémunération du lait) ! Il faut améliorer la puissance de notre réseau, sinon Savencia fera comme si de rien n’était."