Les marchés se redressent
Enfin un signal positif de sortie de crise ! Les cotations se redressent et cela devrait durer. La production mondiale marque le pas.
Enfin un signal positif de sortie de crise ! Les cotations se redressent et cela devrait durer. La production mondiale marque le pas.
Les premiers signes d'un redressement du marché sont apparus en juin, avec des cotations Atla du beurre et de la poudre grasse (marché France) et des enchères Fonterra en hausse depuis fin mai. "Aujourd'hui, on parle même de pénurie de beurre dans un futur proche. Les cours vont continuer à grimper", pronostique Gérard Calbrix, économiste à Atla (Association de la transformation laitière française). "Il n'y a pas de stocks de beurre à l'intervention en Europe, et la demande mondiale est très dynamique, avec un retour en grâce des matières grasses laitières au détriment du végétal. Aux USA, le beurre taille des croupières à la margarine", explique Benoît Rouyer, économiste au Cniel.
Les marchés des fromages d'exportation (Gouda, Edam) se redressent aussi, et même la cotation poudre de lait écrémé est passée de 1650 euros la tonne en avril dernier à 1770 E/t au 14 août. "Mi-août, il n'y avait quasiment plus de mise à l'intervention. Mais les stocks étant considérables (plus de 300 000 tonnes), la Commission mettra bien deux ans à les écouler", indique Gérard Calbrix. De quoi empêcher une flambée des prix sur la protéine laitière.
Ces évolutions sur les prix des contrats de produits industriels donnent l'espoir d'une remontée des prix du lait d'ici la fin de l'année. Reste à voir si les transformateurs anticiperont la hausse du prix du lait pour soutenir leurs producteurs.
La collecte de l'UE à 28 baisse en juin
"Cette situation sur les marchés est durable, car la production laitière marque le pas." La collecte est en baisse sensible dans l'hémisphère sud : -12% en Argentine sur les cinq premiers mois 2016 par rapport aux cinq premiers mois 2015, -5% en Australie sur les cinq mois 2016, -2% en Nouvelle-Zélande pour la campagne juillet 2015- juillet 2016 (Source : Institut de l'élevage). "En juin, la production de l'Union européenne commence à baisser, de 1,8% par rapport à juin 2015. Et cette baisse sera certainement accentuée cet été. Les éleveurs ont vendu des vaches, arrêté le lait, réduit les concentrés. Seuls les Irlandais et les Néerlandais continueront peut-être encore d'accroître leur collecte", détaille Gérard Calbrix. Agritel (conseillers en investissements financiers) a chiffré la progression à +4,4% en juin pour l'Irlande et +4,8% aux Pays-Bas, une progression bien moins forte que depuis le début de l'année (+9 à 13%).