Les briques Mont Lait dans les linéaires
Les producteurs de lait
de montagne sont en passe
de réussir leur pari. Le lait
de consommation identifié de leur
propre marque vient de prendre
place dans les premiers magasins.
LAIT affiche
sa différence
en se situant sur
les registres de
l’authenticité et
de l’acte d’achat
responsable.
Les briques estampillées Mont Lait, la marque de l’association des producteurs de lait de montagne (APLM), devaient faire leur apparition début juin dans les linéaires des enseignes Leclerc et Carrefour. Un accord national a été signé avec les deux distributeurs afin que le lait soit référencé dans les centrales d’achat.
Dans un premier temps, l’objectif est de distribuer ce lait UHT dans le Massif central, coeur de la zone de collecte, et dans le Sud-Ouest et, à terme, de le commercialiser sur l’ensemble du territoire national.
Le prix de vente se situera entre les MDD et les marques nationales, plus proche de celles-ci. Un contrat de licence a également été signé avec l’entreprise Terra Lacta, qui conditionne le lait dans son usine de Theix (Puy-de-Dôme). En contrepartie d’une redevance, elle peut apposer la marque Mont Lait sur les briques.
Cette plus-value, négociée avec les distributeurs, sera reversée à l’APLM qui en fera un triple usage : un tiers sera ristourné à Terra Lacta pour compenser les surcoûts de la collecte en montagne, un tiers ira aux producteurs sous forme de plus-value et le dernier tiers alimentera le budget communication de l’association pour assurer la promotion de la marque.
Désormais, l’enjeu pour les producteurs, propriétaires de la marque et donc maîtres de la commercialisation du lait, est de lui faire prendre sa place dans les rayons.
« Le meilleur accueil à ces sympathiques envahisseurs »
Dans un premier temps, la communication sera ciblée sur les plateformes régionales et les magasins afin qu’il soit référencé et mis en avant. Les producteurs seront formés pour assurer des animations dans les magasins.
Les mille adhérents (600 exploitations) de l’APLM représentent un total de 178 millions de litres de lait, soit un tiers du lait du Massif central sans valorisation spécifique. Du volume identifié Mont Lait dépendra la plus-value qui leur sera retournée. Yannick Fialip, l’un des responsables de l’APLM, se veut résolument « optimiste » car cette démarche novatrice des producteurs est en phase avec les préoccupations des distributeurs, en recherche d’authenticité et de relocalisation des produits.
Leclerc établit ainsi un partenariat plus affirmé avec des producteurs. Michel-Edouard Leclerc ne s’y est pas trompé. Dans son blog, il s’enthousiasme pour « cette armée de producteurs laitiers motivés, prêts à envahir les supermarchés de France… pour y faire pacifiquement la promotion de Mont Lait ». Il invite les adhérents de son enseigne « à réserver le meilleur accueil à ces sympathiques envahisseurs ».
Carrefour, déjà très présent sur le lait montagne avec sa propre marque, pourrait la remplacer par Mont Lait si celle-ci fait ses preuves.
Terra Lacta enfin, qui n’a pas de marque nationale pour le lait de consommation, bénéficie ainsi d’une marque plus identitaire.