Aller au contenu principal

Le strip-till requiert de la technicité

© J.-C. Gutner

Pour l'implantation des maïs, le strip-till consiste à ne travailler qu’une faible bande sur le rang. Cette technique, qui s’inscrit dans une logique de simplification du travail du sol, commence à percer depuis quelques années dans l’Hexagone. Différents essais sont conduits sur les fermes expérimentales de La Jaillière et Derval en Loire-Atlantique, en vue de comparer des itinéraires techniques d’implantation du maïs. Des visites de parcelles d’exploitants pratiquant le strip-till permettent aussi aux techniciens d’affiner les facteurs d’échecs et de réussite. Quels enseignements tirer de ces premières années de suivi ?
Premier constat : la technique permet un travail plus rapide à l’implantation du maïs et une réduction de la consommation de carburant par deux, voire par trois. D’autre part, elle n’affecte pas les rendements. « Si le strip-till se passe dans de bonnes conditions, avec un rappui de la ligne de semis, on peut atteindre un niveau de rendement au moins égal à celui obtenu avec des techniques plus traditionnelles, telles que le labour ou le décompacteur », commente Romain Légère, d’Arvalis.


Le strip-till ne pénalise pas les rendements maïs


C’est ce qui ressort de l’essai mené en 2012, ainsi que les autres années d’essai, à La Jaillière, où quatre modalités d’implantation ont été comparées en sol limoneux battant sur schistes : un labour traditionnel, un travail du sol profond avec décompacteur, un strip-till seul et un strip-till après enfouissement du lisier par un travail superficiel du sol au cover-crop. Les essais menés à Derval parviennent au même résultat.
« Durant toute la période de végétation, peu d’écarts de développement ont été visibles entre les quatre itinéraires testés, précise Romain Légère. Si, jusqu’au stade 3-4 feuilles, le maïs après labour affichait une demi-feuille d’avance du fait d’un lit de semence aéré, les différences de développement ont disparu progressivement. » À noter que le strip-till avec enfouissement a été pénalisé par la présence d’adventices issues du passage du cover-crop et non détruites.


Différencier le couvert sur le rang de semis et l’interrang


La technique du strip-till reste délicate et diffère fortement selon le contexte de la parcelle. « C’est un autre mode de raisonnement de la conduite de la culture. Le désherbage, la fertilisation et la gestion des couverts intermédiaires sont notamment à repenser pour valoriser au mieux cette technique », poursuit le technicien. De nombreuses questions relatives aux modalités de sa mise en œuvre restent à creuser. De nouvelles expérimentations vont entre autres permettre d’évaluer la pertinence de la localisation des apports d’azote à une profondeur entre 10 et 20 cm. À l’étude également : la localisation du lisier au passage du strip-till. Une autre piste innovante semble prometteuse. Elle consiste à différencier les espèces de couvert entre la future ligne de semis et le futur inter-rang. « L’idée est de positionner sur le rang de semis des espèces d’intérêt agronomique telles que des légumineuses pour leurs pouvoirs structurant et fertilisant, et sur l’interrang, des espèces couvre-sols pour éviter les levées d’adventices. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

<em class="placeholder">Au premier plan, les génisses de 7-8 mois, au second les génisses de 19-20 mois et au fond les vaches traites. </em>
Élevage laitier : 42 heures par semaine avec des vêlages groupés
Choisir un système en vêlages groupés structure le travail en séquences fortes sur l’année. Enregistrements à l’appui, c’est 42…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière