Le « modèle » Laïta remis en question
Inégalité entre les producteurs, prix du lait non payé à l’optimum, absence d’écoute de l’actionnaire majoritaire Even, résultat "normé" déterminé à l’avance… la crise exacerbe les reproches adressés à Laïta. Au cœur de la contestation : le dispositif de retour du résultat de l’entreprise. Laïta n’est pas une coopérative, c’est une SAS créée en 2009 pour fusionner les activités laitières de trois coopératives de l’Ouest : Even, Triskalia et Terrena. Le résultat de Laïta est reversé aux trois coopératives au prorata du capital dans la SAS. Elles livrent chacune environ 400 millions de litres, mais Even détient 51 % du capital. Les producteurs reçoivent un retour sur résultat lié à l’ensemble des activités de leur coopérative. Au final, sur 2016, les producteurs Even touchent 17 €/1 000 l de complément de prix (toutes primes), ceux de Terrena…, de Triskalia… Les producteurs LNA et Silav, apporteurs de lait à Laïta (20 % du litrage) mais non coopérateurs (voir Réussir Lait, n° 314, juin 2017 p. 12), ne reçoivent rien du tout. Bref, le modèle Laïta est complexe et source de discorde.
« Des solutions sont sur la table et les dirigeants de Laïta y travaillent. C’est ce que nous ont assuré Dominique Chargé, le président et plusieurs administrateurs que nous avons rencontrés le 16 juin dernier », affirme Roland Jestin, producteur de Triskalia, déterminé avec un groupe de jeunes éleveurs de sa coopérative et les producteurs de la LNA et la Silav à faire aboutir le dossier. La nature des solutions – plutôt une évolution des structures qu’une répartition du résultat en fonction du litrage – ne leur a toutefois pas été communiquée. Une fois le problème Laïta réglé, l’absorption des producteurs LNA et Silav devrait se faire plus facilement. Les producteurs espèrent bien cette fois voir les négociations aboutir d’ici ?????? an. « Satisfaits mais prudents » car le sujet est discuté depuis quelques années.