Le Grenier coopératif de l’Albigeois mise sur le lin extrudé
Le Grenier coopératif de l’Albigeois, une coopérative de collecte du Tarn, qui fabrique aussi
de l’aliment, a mis en service il y a deux ans une usine d’extrusion de graine de lin et de soja. Dans cette région où se côtoient productions végétales et exploitations d’élevage, la coopérative poursuit avec cet investissement de près d’un million d’euros un double objectif.
Pour les premières, il s’agit de diversifier l’assolement et d’allonger la rotation avec les avantages agronomiques qui en résultent ; pour les secondes, de leur fournir une matière première reconnue pour son intérêt zootechnique. L’idée est également, en valorisant la complémentarité locale des productions végétales et animales, de lisser la fluctuation des prix des produits. La production de graine de lin a démarré dès 2008. Quelque 800 hectares devaient être implantés pour la campagne 2014-2015. Sur les cinq dernières années, le rendement moyen est de 17 quintaux par hectare. « À la limite de la rentabilité, reconnaissent les dirigeants de la coopérative. Mais on raisonne rotation. »
« Au minimum cinq grammes d’oméga 3 par kilo de matière sèche »
Le Grenier coopératif de l’Albigeois fabrique moins de 2000 tonnes d’extrudé par an. Mais l’usine est en capacité de produire 8000 à 10 000 tonnes, objectif que la coopérative s’est fixé dans un horizon de quatre à cinq ans. Outre du soja, elle commercialise auprès des fabricants d’aliments, sous sa marque Inéal, une gamme d’extrudés à base de lin avec trois niveaux
d’incorporation (30 %, 50 %, 70 %). « Nous sommes les seuls à proposer du lin extrudé sous forme de croquettes à ce niveau d’incorporation », affirme Daniel Maurel, directeur. En vaches laitières, la coopérative préconise d’utiliser les aliments contenant du lin pendant les soixante premiers jours de lactation et sur des vaches à plus de 45 kg de lait. Dans ces conditions,
il est observé une augmentation de production de 15 %, assure Pierre Albouy, zootechnicien de la coopérative. « Il faut au minimum cinq grammes d’oméga 3 par kilo de matière sèche ingérée pour voir un effet. L’idéal est d’avoir six grammes », ajoute-t-il.