Rhônes-Alpes - Auvergne
Le démantèlement de l'URVCL en voie d'aboutir
L’URCVL ayant décidé son
démantèlement, l’interprofession a voulu se servir des
volumes libérés pour restructurer la filière régionale.
Un projet qui était, mi-janvier, en voie d’aboutir.

Bernard Bonjean, président de l’URCVL (Union des coopératives de collecte d’Auvergne et de Rhône- Alpes), insiste pour dire que sa structure n’est pas « en liquidation judiciaire », contrairement à ce qui a été parfois annoncée, et que sa « trésorerie est saine ». Pour la simple et bonne raison que l’URCVL a payé « aux producteurs la valorisation du lait qu’elle avait ». Ce qui s’est traduit en 2009 par un prix inférieur de 22 euros aux accords professionnels. La situation devenait intenable pour les producteurs. Les dirigeants de l’URCVL ont donc décidé de démanteler la structure. « Nous avons fait le constat qu’en tant que vendeur de lait, nous n’avions plus notre place dans un contexte ultra-libéral où nous étions considérés comme la variable d’ajustement. »
UN EFFORT DE SOLIDARITÉ
La réflexion a été conduite au niveau interprofessionnel « dans un objectif volontariste de conforter la filière laitière régionale », notamment en termes de coûts de collecte. « Il y a en Rhône-Alpes et Auvergne une capacité de restructuration de la collecte liée à la disparition de l’URCVL qui est énorme », ajoute André Bonnard, président de la FRPL de Rhône- Alpes. L’interprofession a proposé aux entreprises de la région un plan de reprise des volumes de lait (280 millions de litres) et des 1 600 producteurs en fonction de l’historique sur les trois dernières années des contrats d’achat de lait que chacune avait avec l’URCVL. Il leur a été demandé de faire un effort supplémentaire pour reprendre une partie des 60 millions de litres non contractualisés.
Beaucoup d’entreprises ont d’emblée « joué le jeu », explique André Bonnard. Notamment une douzaine de PME qui n’avaient pas de collecte ou pas suffisamment. Ensemble, elles reprennent quelque 150 millions de litres. Le président de la FRPL se félicite aussi du « gros effort de solidarité » qui a été fait par Sodiaal et le Glac (via sa filiale Volcans d’Auvergne) qui reprennent à eux deux près de 100 millions de litres. Des solutions semblaient en voie d’être trouvées également pour les deux outils industriels encore entre les mains de l’URCVL (Forez Fourme et Villefranche-sur-Saône)) ainsi que pour la société de service Graclait. Début janvier, la situation restait néanmoins bloquée car quatre entreprises refusaient ou négociaient âprement les propositions qui leur avaient été faites : 3A (30 millions de litres), Danone (22,6 millions), Lactalis (4 millions), Bongrain (3,7 millions). Ce qui risquait de compromettre la mise en place de ce plan, « certaines entreprises ayant lié leur engagement à un engagement de tous », affirmait l’URCVL.
QUATRE ENTREPRISES RÉCALCITRANTES
Mi-janvier, des actions syndicales de déréférencement des produits laitiers de ces entreprises ont été menées dans « la totalité des magasins de Haute-Loire et de Rhône-Alpes », indiquait André Bonnard. Avec un résultat positif. Quelques jours plus tard, « tous les volumes » avaient « trouvé un débouché ». Cependant, les négociations se poursuivaient sur les « délais pendant lesquels ces volumes ont des solutions ». André Bonnard avait espoir d’aboutir rapidement à des solutions acceptables. Les quatre entreprises ont finalement donné leur accord sur les volumes demandés par l’interprofession, hormis 3A qui reprendrait seulement les 15 millions de litres que le groupe collectait déjà pour le compte de l’URCVL. Pour boucler le projet, il a été décidé de geler, au niveau régional, la redistribution de 27 millions de litres dans le cadre du programme de cessation laitière. ■