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L’Anses prend position sur les pratiques antibiothérapiques

Publié en juin, un rapport de l’Anses recommande notamment l’abandon immédiat de l’utilisation systématique des antibiotiques en prévention.

Le traitement antibiotique des mammites bovines  est le premier poste d’utilisation des antibiotiques en élevage laitier.
Le traitement antibiotique des mammites bovines est le premier poste d’utilisation des antibiotiques en élevage laitier.
© Serge Grente / archives

L’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) a rendu public le 20 juin dernier son rapport d’expertise de 240 pages, qu’elle avait finalisé dès janvier. C’est dire si le sujet est sensible. Ce rapport est le fruit d’une autosaisine de l’Anses pour évaluer les risques d’émergences d’antibiorésistances liés aux modes d’utilisation des antibiotiques. Il condamne l’usage préventif des antibiotiques. Les experts ont identifié filière par filière trois types de recommandations sur les pratiques qu’ils estiment à risques. Des tableaux synthétiques(1) indiquent précisément, pour chaque famille d’antibiotique, en fonction de la voie d’administration et de l’utilisation de l’antibiotique (prévention, métphylaxie(2), curatif), le type d’action à mener.



Trois recommandations pour les pratiques à risques


Voici dans les grandes lignes le positionnement de l’agence en filières ruminants.

1 - Pratiques à abandonner sans délai : l’usage abusif de la cascade (rifamixine dans les diarrhées néonatales, lincosamides dans des pédiluves), les traitements par voie orale des ruminants sevrés à l’exception de la salmonellose, tous les usages préventifs des fluoroquinolones et céphalosporines de 3e et 4e générations, l’utilisation systématique en prévention des autres antibiotiques, les traitements métaphylactiques par voie injectable avec des céphalosporines de dernière génération, les traitements curatifs par voie orale avec des fluoroquinolones (bolus ou liquide) quand d’autres traitements antibiotiques sont possibles.

2 -  Pratiques à abandonner à terme : les traitements préventifs autres que les fluoroquinolones et céphalosporines des 3e et 4e générations, notamment ceux à visée préventive au tarissement (« la prévention doit être assurée par obturateur quand le statut de l’élevage et de la vache le permet ») et les traitements préventifs des animaux allotés (contre E. coli, Salmonella, pasteurelle et mycoplasmes). Sont également visés des traitements métaphylactiques (prémélanges médicamenteux...). Un encadrement renforcé de toutes ces pratiques doit être prévu. Et des solutions de remplacement doivent être recherchées sans tarder.
La distribution aux veaux du lait des vaches traitées pour mammites durant le délai d’attente est également sur la sellette. « Son abandon doit être envisagé dans les meilleurs délais. Pour autant, aucune solution d’élimination de ce lait n’est aujourd’hui disponible pour les éleveurs. »

3 - Pratiques à encadrer : le traitement antibiotique des mammites bovines qui est « le premier poste d’utilisation des antibiotiques en élevage laitier. Il doit faire l’objet d’une approche globale, spécifique de chaque élevage, périodiquement réévaluée en conformité avec un référentiel professionnel ». Ainsi que les traitements curatifs avec des céphalosporines de 3e et 4e générations ou des fluroquinolones qui « doivent être réservés à des situations particulières et ne peuvent être prescrits dans le cadre d’un protocole de soin ». La durée de la prescription des pratiques encadrées doit être la plus courte possible et validée par l’AMM, et les alternatives (vaccination) doivent être privilégiées.
À noter que, pour améliorer le suivi de l’utilisation des antibiotiques, les experts proposent l’enregistrement informatique et la remontée systématique des données en élevage, couplés à l’enregistrement des prescriptions vétérinaires.


(1) En ligne sur www.anses.fr  : « Risques d’émergence d’antibiorésistances liés aux modes d’utilisation des antibiotiques dans le domaine de la santé animale » -Saisine 2011 - SA-0071. Tableau ruminants p.176.


(2) Traitement simultané d’individus cliniquement malades et d’individus sains ayant une forte probabilité d’être infectés.

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