Lait infantile : diversifications en vue
Après la croissance des volumes, place à la différenciation. Le point avec Christophe Lafougère, du cabinet d'études Gira.
Après la croissance des volumes, place à la différenciation. Le point avec Christophe Lafougère, du cabinet d'études Gira.
Les perspectives sur les laits infantiles sont-elles toujours aussi favorables ? "La production mondiale des laits infantiles a presque doublé entre 2006 et 2017 pour atteindre 2,7 millions de tonnes en 2017", indique Christophe Lafougère, du cabinet Gira. L'Union européenne est le premier producteur (33%) et exportateur mondial (environ deux tiers). "Près des trois quarts des exportations européennes sont réalisés par les Pays-Bas (33%), la France (23%) et l’Irlande (16%)." La Chine est le plus gros client mondial. L'UE lui vend 270 000 tonnes de poudres infantiles. La Chine est aussi intéressante pour la valeur (30 €/boîte pour un produit étranger).
Et à horizon 2021, quelles sont les perspectives ? "La croissance sera moins soutenue, de l'ordre de +4% par an", indique Christophe Lafougère. L'augmentation du nombre d'enfants sera moins forte en Chine. "En Chine, élever un enfant coûte cher." D'autre part, "leur taux d'allaitement est déjà parmi les plus bas du monde." D'autres marchés émergent-ils ? L'Asie du Sud-Est. "En Afrique sub-saharienne, le nombre de naissances croît, mais le taux d’allaitement est fort et le problème de la qualité de l’eau est un frein."
Poudre au lait bio, pour personnes âgées
Les opérateurs cherchent à se différencier. "Il y a une nouvelle demande en lait de chèvre (France, Pays-Bas, Espagne sont producteurs) et une encore plus marquée en lait bio." Les industriels chinois cherchent à fabriquer leurs poudres, en Chine et à l'étranger, et vont tenter de se démarquer avec des innovations : "les bébés chinois n'ont pas les mêmes besoins que les bébés européens", revendiquent-ils. Autre tendance, "le développement plus important des laits de croissance (bébés de 1 à 3 ans) que des laits premier âge et laits de suite. Or, l'UE est davantage positionnée sur ces deux segments."
Et si les opérateurs exploraient un autre âge ? "En Chine, il y a plus de personnes âgées que de bébés. Le marché de demain, en Chine et ailleurs, c'est celui de la nutrition des personnes âgées", conclut Christophe Lafougère.