DOSSIER de la rédaction
L’affouragement en vert est-il pour vous?
Si la vache ne va pas au pré, le pré ira à la vache… un adage qui
semble séduire un nombre croissant d’éleveurs. Mais si les atouts de
l’affouragement en vert sont réels, il a aussi ses limites à bien cerner. Et
même avec un pâturage réduit, la gestion de l’herbe doit être optimisée.
Valoriser l’herbe malgré un parcellaire éclaté, améliorer l’autonomie protéique et limiter le coût alimentaire, tirer parti des couverts végétaux obligatoires, ramener du vert dans la ration: les attraits de l’affouragement en vert sont multiples.
Et dans un contexte d’augmentation de la taille des troupeaux, avec des agrandissements souvent déstructurants, cette pratique semble susciter un intérêt croissant. « Elle se développe aussi dans les élevages ayant mis en place un robot de traite pour pallier la difficulté de pâturer », explique Gérard Losq, du pôle herbivores des chambres d’agriculture de Bretagne.
Il ne faut cependant pas perdre de vue que le pâturage reste le moyen le plus économique de valoriser l’herbe, rappellent les techniciens. Achat de matériel, consommation supplémentaire de carburant : l’affouragement en vert entraîne des surcoûts qu’il convient de bien évaluer pour s’assurer de la rentabilité de l’opération. Sans oublier l’astreinte et le travail supplémentaires. Avec des parcelles à plusieurs kilomètres et plusieurs tours par jour, le compteur d’heures peut vite tourner.
Lorsque l’accessibilité fait défaut, des solutions alternatives comme l’échange parcellaire ou les aménagements type boviduc sont parfois envisageables.
Si vous décidez de vous lancer dans l’affouragement en vert, le choix de l’équipement devra être adapté aux économies permises par cette pratique, en fonction de la taille du troupeau, de la durée d’affouragement et des quantités récoltées. L’achat du matériel en commun entre exploitants proches peut permettre de réduire les coûts.
Prairies assolées, dérobées pour l’été ou l’automne-hiver, couverts : de nombreuses espèces se prêtent à l’affouragement en vert. À vous de choisir en fonction des conditions pédoclimatiques de l’exploitation et de la façon dont vous envisagez l’affouragement en vert.
Quoi qu’il en soit, la gestion des surfaces doit être aussi rigoureuse qu’au pâturage, avec un planning des fauches et des temps de repousse permettant d’optimiser la qualité du fourrage distribué.
Lorsqu’elle permet de s’affranchir de contraintes fortes, notamment parcellaires, ou de répondre à une problématique comme l’amélioration de l’autonomie alimentaire, la technique de l’affouragement en vert peut constituer une réelle opportunité comme vous pourrez le voir dans les reportages proposés.